PARIS (AFP) – 13/02/2008 – C’est le chiffre annoncé à l’AFP par le Syndicat des énergies renouvelables (SER) à l’occasion de son bilan annuel. Il ne va pas falloir ménager ses efforts pour y parvenir car, pour l’instant, on est très loin du compte, mais c’est une autre histoire… Selon le SER, la filière éolienne française a atteint 2.455 MW en 2007, ce qui lui permet de se classer désormais au troisième rang européen derrière l’Allemagne et l’Espagne. » Sa puissance permet d’alimenter l’équivalent de deux millions de foyers en électricité « , précise le SER. L’éolien, qui reste encore embryonnaire (3% de la part des renouvelables, représentant elles-mêmes 10,3% de la consommation française d’énergie), emploie actuellement près de 5.000 personnes. » L’objectif fixé par le Grenelle de l’environnement est de porter la part des renouvelables à 20 M de tonnes équivalent pétrole (tep) en 2020, soit 4 M de tep pour l’éolien « , a précisé lundi André Antolini, président du SER, ce qui représentera alors 60.000 emplois « . Parvenir à l’objectif du Grenelle sera difficile, certains ont même déjà décidé que ce serait impossible. Pour avoir une chance d’y parvenir, toutes les filières des renouvelables devront s’y mettre, et » notamment celles qui sont les plus avancées du point de vue de leur développement, de leur technologie et de leur compétitivité : clairement, l’éolien en fait partie « , insiste M. Antolini, auprès de l’AFP. » Nous sommes en mesure de développer l’équivalent de la production nécessaire, sans pour autant couvrir la France d’éoliennes « , assure-t-il. Dans cette configuration idéale, l’énergie éolienne comptera alors 25.000 MW (dont 21.000 terrestres et 4.000 offshore), soit 9 à 10% de la fourniture d’électricité, selon les estimations du SER. Cela portera le total des mâts entre 6.000 à 8.000, dont à peu près un millier de mats offshore. S’agissant du coût de l’éolien, jugé excessif par ses détracteurs, » le parc éolien représentera 50 centimes d’euros par foyer en 2008 « , fait remarquer M. Antolini, citant le rapport de la Commission de régulation de l’énergie paru en janvier. Au plan mondial, la capacité totale de l’éolien représente plus de 94.000 MW de puissance installée en 2007, en hausse de 31% en un an essentiellement grâce aux efforts des Etats-Unis, de l’Espagne et de la Chine. Soit un marché de 25 milliards d’euros en 2007, selon le GWEC (Global Wind Energy Council) basé à Bruxelles. Du point de vue de la capacité installée à ce jour, l’Allemagne reste en tête (22,3 GW) devant les Etats-Unis (16,8 GW), l’Espagne (15,1 GW), l’Inde (8 GW) et la Chine (6,1 GW), mais l’explosion de la demande éolienne dans le monde et le nombre de projets en cours vont faire très rapidement évoluer ces chiffres dans l’année 2008. Le Syndicat des énergies renouvelables se présente comme » l’organisation professionnelle qui regroupe les industriels de l’ensemble des filières énergies renouvelables : biomasse, bois, biocarburants, éolien (France Energie Eolienne), géothermie, hydraulique, solaire thermique et photovoltaïque « . On ne peut s’empêcher de regretter ici, que cette belle énumération fasse allègrement l’impasse sur les énergies de la mer pour ne s’intéresser que du bout de la citation à l’éolien offshore… surtout si un effort collectif doit être fait pour tenir les objectifs du Grenelle de l’environnement !
Article : Francis Rousseau
Sources : Syndicat des énergies renouvelables / AFP du 12/01/08 / Commission de régulation de l’Energie / Global Wind Energy Council.
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