BERLIN – 28/12/07 – D’après un rapport de l’ambassade de France en Allemagne (Service pour la Science et la Technologie) en date du 22 novembre dernier et intitulé « Etat de l’éolien en France et en Allemagne » le développement de la filière offshore ne se développera qu’à partir de 2030 dans ces deux pays. C’est une projection radicalement opposée à celle faite par la Grande Bretagne en ce qui concerne son propre parc éolien offshore (cf. notre archive du 11/12/07) et par la Scandinavie ou les Pays-bas (cf.archive du 06/09/07). A quoi tient cette différence de projection ? Pour l’Allemagne, la raison principale tient dans l’éloignement des parcs éoliens des côtes des mers du Nord et Baltique (de 30 à 200 km) ; en effet des raisons réglementaires mais aussi de gisement venteux (il faut aller jusqu’à 100 km des côtes pour trouver les conditions favorables / cf. archive du 30/10/07), augmentent considérablement les coûts des fondations et de raccordement au réseau électrique. Par contre, en Grande Bretagne, en Scandinavie et aux Pays-Bas, les distances de raccordement sont plus courtes et les parcs situés entre 5 à 15 km des côtes seulement. Le gisement venteux près des côtes de Grande-Bretagne est d’autre part d’une stabilité éprouvée et reconnue, presque unique en son genre. Ainsi, même si les permis de construire ont déjà été obtenus pour 21 des 40 projets « offshore », aucun parc commercial n’a encore vu le jour dans les eaux allemandes (alors que 300 éoliennes tournent déjà sur les parcs Scandinaves et Britanniques).
La France bénéficie d’un meilleur gisement éolien à proximité de ses côtes (cf. archive du 20/11/07) mais c’est une autre contrainte naturelle qui viendrait entraver le développement de l’éolien offshore : la profondeur des fonds marins. Les eaux plus profondes induisent un défi technique similaire à celui de l’éloignement, en terme de raccordement, et des coûts de fondations élevés. Pour toutes ces raisons, et contrairement à ce qui a été annoncé par le gouvernement fédéral allemand – dont les premiers projets devraient voir le jour courant 2009 – le rapport laisse entendre, que » l’intérêt du développement de l’ « offshore » ne pourrait devenir réel qu’à l’horizon 2030 : avant cette date, il resterait plus rentable de poursuivre le développement de l’éolien terrestre « . Par ailleurs, Matthias Hochstätter, porte-parole de l’association allemande de l’éolien (BWE) souligne qu’« en raison de la forte demande sur le marché prolifique de l’éolien « onshore », de nombreux constructeurs connaissent actuellement des difficultés pour assurer les livraisons à leurs clients sur le difficile marché « offshore ». Le délai actuel de livraison d’une machine variant de un à deux ans.
Francis Rousseau
Photo : © GESgroup 2007
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