10/10/2008 – 3B Conseils – Chez les acteurs des énergies renouvelables marines la valse des millions de dollars et des turbines l’emportaient encore cette semaine sur les inquiétudes. Les énergies renouvelables marines fortes de leur confiance dans leur futur, semble ignorer les gros nuages noirs qui s’amoncellent. Même le Wall Street Journal leurs fait les honneurs de ses colonnes cette semaine (aux nuages noirs certes mais surtout aux énergies de la mer !). Tant mieux pour elles. Pourvu que ça dure ! Ceci dit, cette belle confiance n’empêchent pas les soupçons de naître et en ligne de mire depuis quelques mois il y a les biocarburants algaux. Les mouvements de capitaux dans ce domaine inquiètent déjà certains analystes…
Articles : Francis Rousseau

UNE DEUXIEME PARC EOLIEN OFFSHORE GEANT AU DANEMARK
DANEMARK – Après Rødsand I, connu aussi sous le nom de Nysted, qui a été raccordé au réseau en 2003, Siemens annonce avoir reçu commande de la part d’E.ON de 90 éoliennes pour un parc éolien offshore, Rødsand II, situé au sud de l’île danoise de Lolland dans la mer Baltique. Avec une capacité installée de 207 MW, le nouveau projet sera l’une des plus grandes fermes éoliennes offshore dans le monde. Le modèle de turbine choisie pour la nouvelle ferme de Rødsand II est la Siemens 2,3 MW, dont le diamètre de rotor atteint 93 mètres. La commande porte sur 275 millions de dollars (201 millions d’euro). Le délai de livraison est fixé à 2 ans, sachant que les éoliennes doivent être installées en 2010. Une fois achevé, la ferme offshore de Rødsand II permettra d’économiser 700.000 tonnes de C02 par an.  » Avec environ 1800 MW d’énergie éolienne offshore de capacité installée ou en cours d’installation, Siemens est devenu le fournisseur n° 1 de turbines éoliennes offshore dans le monde. Nous avons fait la preuve que l’éolien offshore était une technologie fiable et productive et sommes fier de mener avec E.ON ce grand projet danois « , a déclaré René Umlauft, directeur de la Division énergie renouvelable de Siemens. Cord Landsmann, son homologue chez E.ON a précisé de son côté :  » L’expérience, pleine de succès, menée avec la ferme offshore Rødsand I, va nous servir de modèle dans la construction de Rødsand II. Notre chance est de posséder une des meilleurs équipes d’ingénieurs qui soit pour accomplir à grande échelle, ces travaux technologiques novateurs « . Rødsand II sera situé à 3 kilomètres à l’ouest en mer de l’actuel Rødsand I, équipé de 72 turbines Siemens de 2,3 MW, développant une capacité de 165,6 MW. Aujourd’hui elles sont exploitées conjointement par E.ON et la société danoise DONG Energy. Rappelons qu’indépendamment de ce contrat, Siemens et E.ON ont récemment annoncé la signature d’un important accord-cadre pour la fourniture de 500 turbines éoliennes d’une capacité totale de 1150 MW qui seront installées dans des projets onshore en Europe et aux États-Unis en 2010 et 2011. Les usines Siemens devraient tourner à plein régime dans les années qui viennent. Au moins autant que les turbines en tout cas.
F.R.

LES ERM ONT LES HONNEURS DU WALL STREET JOURNAL
ETATS-UNIS – Certains prendront cela comme une information encourageante, d’autres au contraire s’en inquiéteront peut être… toujours est-il que la semaine dernière, en peine crise financière, le Wall StreetJournal, organe phare du monde de la finance, a publié un article sur les énergies renouvelables de la mer – énergies des vagues et des courants notamment. Le premier peut être sauf erreur de ma part. Cela signifierait-il que les énergies renouvelables marines sont enfin parvenues à attirer l’attention du monde de la finance ? Au même moment, le New York Times Magazine s’intéressait aussi à ce sujet (ICI) à la différence près que, pour ce journal, ce n’était pas la première fois et que c’était essentiellement pour poser un certain nombre de questions piquantes aux développeurs des projets d’ERM. Vos engins fonctionnent ils ? Etes-vous capables de les construire ? Et si oui, d’autres que vous pourront-ils les construire aussi bien que vous ? Autant de questions qui pourraient fâcher sur les risques technologiques liées aux ERM et relevées par l’impitoyable Carolyn Elefant sur son blog, toujours à la pointe de ce qui rend nerveux.

TOTAL TESTERAIT L’ETM POUR SES PLATES-FORMES
FRANCE – Selon Les Echos (ICI), les progrès réalisés par les thermodynamiciens dans la maîtrise des procédés d’ETM (Energie Thermique des Mers) auraient persuadé le pétrolier Total d’étudier un projet qui permettrait à la technologie ETM d’être testée pour alimenter en énergie l’une de ses plates-formes du golfe de Guinée actuellement en service. C’est alambiqué certes mais ce n’en est pas moins une première ! On savait que les pétroliers songeait aux renouvelables dans l’optique d’un réemploi de leurs plates-formes en fin de vie, mais on ne pensait pas qu’ils introduiraient le loup dans la bergerie en pleine activité. C’est un peu l’histoire du cheval de Troie, mais en plus farce ! Il faut savoir en effet que pour l’instant les installations offshore consomment de l’ordre de 300 MW de gaz pour assurer leur fonctionnement, un combustible qui reste aujourd’hui 7 fois moins cher que l’ETM.
F. R.

UN GUIDE DES STRATEGIES ENERGETIQUES INSULAIRES

ILE DE LA REUNION – Après avoir identifié auprès des territoires insulaires, un besoin concernant les études de stratégies portant notamment sur l’autonomie énergétique, l’ARER (Agence Régionale de l’Energie Réunion) et l’équipe d’Island-NEWS ont élaboré, sous forme de guide, une méthodologie commune de développement énergétique des îles. Destiné aux acteurs de l’énergie dans les régions insulaires, ce guide-méthodologique en quelques sorte, d’ores et déjà utilisé par l’équipe de l’ARER, sera mis à disposition sur le site internet de l’ARER (ICI) et sur celui d’Island-NEWS avant la fin de ce mois d’octobre 2008. Pour résumer, ce guide, qui reste un document assez complexe, préconise une analyse de la situation économique, géographique et énergétique actuelle comme point de départ à une évaluation des potentialités énergétiques durables insulaires. Cette analyse permettra ensuite d’établir des scénarii de prospective et de planification tout en gardant en mémoire que l’autonomie énergétique est un moyen au service du développement durable d’un territoire et non pas un objectif en soi. Aux Seychelles, un accord de coopération a d’ores et déjà été signé. A Maurice, Rodrigues, Madagascar et aux Comores, des contacts seraient pris afin de développer des actions de coopération sur le thème de l’énergie.
F. R.

PETROSUN DOPERAIT SA COMMUNICATION
ETATS-UNIS – L’annonce faite par Petrosun sur son site web, la semaine dernière (cf. notre archive) d’une collaboration avec la Chine concernant l’implantation d’une usine algale sur le territoire chinois fait couler de l’encre aux Etats-Unis. De nombreux analystes financiers soupçonnent en effet la compagnie texane de recourir aux effets d’annonces pour lever plus facilement des capitaux. Il faut dire que l’intérêt financier soudain dans le domaine des biodiesels algaux depuis le début de cette année peut laisser perplexe et en irrite plus d’un, comme la compagnie de  » capital ventures «  Mohr Davidow Ventures, qui rappelle de façon assez aigre qu' » aucune compagnie n’a encore bâti à ce jour d’unité de production de biodiesel algal exploitable à l’échelle commerciale  » et qu’ il y a  » plus de défis lancés dans ce domaine technologique que de résultats concrets « . La chose est dite. PetroSun s’est placé sous les projecteurs à cause des 95 millions de dollars levés au cours du seul dernier trimestre 2008. Mais Petrosun n’est pas le seul. C’est tout ce secteur qui attire les millions de dollars. En l’espace de quelques mois rappelons qu’il y a eu Solazyme avec 75 millions de dollars. auxquels se sont ajoutés 45 millions supplémentaires. Sapphire Energy (Bill Gates) qui s’est vantée d’avoir levé plus de 150 millions de dollars… Et dans un registre plus modeste Virent Energy Systems, avec 30 millions, Aurora Biofuels avec ses 23.2 millions, GreenFuel Technologies, avec ses 14 millions, LiveFuels et ses 10 millions… et ce n’est pas fini. Il semblerait que, dans le domaine des biocarburants algaux on se batte plus à coup de chèques qu’à coup de barils produits, et ce même en temps de crise financière aigüe. Pourvu que ça ne dure pas…
F. R.


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