MONTPELLIER – (France-U.E.)- 30/05 2011 – 3B Conseils – Par Brigitte Bornemann – Est-ce le dernier acte avant le lancement de l’appel d’offre par le gouvernement français sur l’éolien en mer qui devait être publié au milieu du mois de mai ? L’Assemblée générale des associés de La Compagnie du Vent du vendredi 27 mai 2011 a décidé le remplacement de son Président, Jean-Michel Germa, par Thierry Conil. Cette décision a pris effet le jour même et fait suite à «un différend stratégique» majeur entre GDF Suez, actionnaire majoritaire (53%) de La Compagnie du Vent, et Jean-Michel Germa (47%). «Elle vise à préserver l’intérêt social de La Compagnie du Vent et à garantir son développement et sa pérennité et nous n’avons pas vocation à être sa banque», commente le groupe.
En février dernier, Thierry Conil avait été présenté à l’ensemble des personnels de la Compagnie du Vent comme le futur directeur général désigné de la société. Thierry Conil a plus de 30 ans d’expérience au sein de GDF Suez. Depuis 2008, il a participé aux développements majeurs des énergies renouvelables du groupe en France et a occupé les fonctions de président de l’une des filiales éoliennes (Great).

Le président et fondateur de la Compagnie du vent Jean-Michel Germa a contesté dès vendredi «avoir été révoqué ce jour et remplacé par Thierry Conil», indique-t-il dans un communiqué. Il devait quitter ses fonctions de président le 29 novembre 2011, selon GDF Suez, mais sa maison-mère a préféré anticiper son départ à l’approche de l’appel d’offre sur l’éolien en mer. La Compagnie du Vent a, en effet, pour projet de construire un parc éolien en mer, dit des «Deux-Côtes», (Cf notre article de juillet 2010) doté de 141 éoliennes au large de la Somme et de la Seine-Maritime. C’est la seule société française à avoir franchi toutes les étapes de la gouvernance jusqu’à ce jour, le projet d’Enertrag à Veulettes-sur-Mer (Seine Maritime) est toujours en attente.

GDF Suez, qui a récemment signé un partenariat avec Areva et Vinci (18-05-2011) pour créer une filière industrielle de l’éolien en mer compétitive, estime que «Jean-Michel Germa privilégiait une démarche de développement indépendant». Selon les propos rapportés de Jean-Michel Germa, celui-ci aurait affirmé que GDF Suez veut «s’approprier» le projet de parc éolien des Deux-Côtes, «actif essentiel de La Compagnie du Vent et mettre en place une organisation au niveau du groupe qui réduit le rôle de La Compagnie du Vent à la portion congrue». Aux yeux de GDF Suez, seule la création d’une véritable filière industrielle permettra d’investir avec succès le créneau de l’éolien offshore : «Entre les montants requis et les risques à assumer, les enjeux financiers sont tellement colossaux qu’il faut déployer une stratégie globale». Jean-Michel Germa qui avait sollicité cette semaine la protection du tribunal de commerce de Montpellier (où siège LCV) estime que «l’autorisation donnée par le Président du Tribunal de Commerce de tenir cette assemblée est judiciairement contestée par le biais d’une assignation en référé qui avait été signifiée à GDF Suez», indique-t-il, ajoutant qu’il «examine tous les autres recours à sa disposition contre les agissements inadmissibles de GDF Suez».

Suez avait racheté la majorité du capital de La Compagnie du Vent en novembre 2007 pour 321 millions d’euros.

Exploitant plusieurs parcs éoliens en France, La Compagnie du Vent dispose d’une puissance de production de 232 mégawatts (MW), en hausse de plus de 261% en trois ans.

Sources : AFP, Figaro.fr, Agefi.

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