MADRID (Espagne) – 03/09/2008 – 3B Conseils – D’après un récent BE de l’ambassade de France (ICI), l’Espagne s’apprête à lancer dès ce mois-ci plusieurs projets d’exploitation des énergies de la mer, qualifiés (à tort) par le B.E. de « marémotrice » puisqu’il s’agit en l’occurrence de systèmes comme Pelamis qui exploitent l’énergie des vagues. De marée donc point ! Mais ne jetons pas la pierre au B.E. ! La terminologie en matière d’énergies de la mer se caractérise souvent par la plus grande confusion, en français comme en anglais ; ce n’est faute de l’avoir dit et répété dans ce blog, mais visiblement on ne le lit pas encore assez dans les ambassades ! Le gouvernement espagnol donc, puisque c’est de lui dont il s’agit a permis l’implantation d’au moins 3 grands projets d’exploitation d’énergie de la mer, prémices d’une très longue série à venir. Le premier, dans le courant de ce mois-ci, à Santoña (en Cantabrie) concerne une installation d’exploitation d’énergie des vagues de type « bouée ». Cette bouée de 12 m de diamètre fabriquée par Iberdrola Renovables, (filiale d’Iberdrola) produira de l’électricité grâce au mouvement pendulaire vertical des vagues. L’électricité sera transférée vers la côte par câbles sous-marins dont l’ensouillage n’est pas prévu avant février 2009. Entre temps, Iberdola Renovables procèdera à des mesures diverses et aura peut être tout loisir de constater à quel point ces bouées et ces systèmes métalliques sont sensibles à la corrosion marine (cf. notre article du 01/09/08). Iberdrola Renovables mettra également en place au Pays Basque, à Mutriku, un système à colonne d’eau oscillante sur une nouvelle digue. Connu sous le nom anglais générique de Oscillating Water Column (OWC) et développé principalement par l’anglais Wavegen, une filiale de Siemens, ce système se caractérise par sa facilité d’exploitation à proximité immédiate du littoral. Dans ce système l’eau rentre dans la colonne et met en mouvement l’air qu’elle contient, l’air actionne une turbine, qui produit de l’électricité. Ce projet de 6,1 millions d’euros devrait être mis en fonctionnement au milieu de l’année 2009. En Galice, c’est Pelamis, le » serpent métallique » bien connu des lecteurs de ce blog (cf. video dans la colonne de droite du blog) qui a montré un intéressant potentiel d’exploitation en Ecosse qui a été choisi. Sa grande sensibilité à la corrosion et la lourdeur de sa structure ne parait pas là encore avoir ému les autorités espagnoles. Selon Enrique Jiménez Larrea, directeur général de l’Instituto para la Diversificación y Ahorro de la Energía (IDAE, Institut pour la Diversification et l’Economie de l’Energie), ces projets permettront de produire 10 MW d’électricité d’ici à 5 ans, chiffre qui pourrait atteindre 300 à 500 MW en 2020, date à laquelle l’U.E. a prévu de produire 20% de son électricité par le biais des énergies renouvelables. Il semblerait enfin que le Pays Basque et la Cantabrie aient l’intention de laisser fleurir le long de leur côtes de nouveaux laboratoires destinés à tester 81 prototypes (chiffre BE) d’engins exploitant les énergies de la mer pour finalement n’en garder que deux ou trois et commencer la production industrielle d’électricité dite » marine » ou » maritime « . Des essais à grande échelle qui sont comme autant de marques d’une réelle volonté de voir aboutir, dans ce pays, une industrie structurée de production électrique d’origine marine.
Article : Francis ROUSSEAU
Documents de Référence : B.E. de l’Ambassade de France en Espagne. 14/08/08 ; Iberdrola Renovables; Pelamis Wave System ltd. Photos: 1 : simulation du système Pelamis © Pelamis Wave Ltd. 2 : Schéma explicatif du système OWC © Wavegen. 3. Un Pelamis en cours de transport © Pelamis Wave Ltd. (Cliquez sur les images pour les agrandir).
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