SANTIAGO – (Chili) / MELBOURNE – (Etats-Unis) – 20/04/2010 – energiesdelamer.eu – La firme américaine PetroAlgae, qui s’est rendue célèbre l’an dernier en proposant de vendre à l’international des licences de fabrication de biocarburant algal (cf. notre article d’août 2009), a annoncé (ICI) avoir signé le 14/04/2010 un protocole d’accord avec le chilien Asesorias e Inversiones Quilicura (AIQ), actionnaire majoritaire de Subus Chile S.A.

Ce protocole devrait permettre au Chili de développer de façon indépendante, à partir de la technologie de transformation des micro-algues brevetée PetroAlgae, la production à grande échelle d’essence verte et de diesel algal. Les termes financiers détaillés de l’accord n’ont été révélés par aucun des deux partenaires mais il apparaît bien que AIQ vient d’acquérir une option d’achat d’une licence standard PetroAlgae pour  » mettre en place un système technologique à partir de la culture de micro-algues en étangs fermés visant la production de biocarburants commerciaux et de protéines alimentaires hautement concentrées. « 

 

Les micro-algues utilisées dans la technologie de transformation PetroAlgae sont des diatomées, des micro-angiospermes et des cyanobactéries auxquelles viendraient s’ajouter d’autres micro-organismes non révélés. PetroAlgae affirme que son système recycle 98% de l’eau qu’il utilise en étang fermé pour cultiver ses micro-algues et produit de surcroît un isolat protéiné dont la concentration en acides aminés serait supérieure à celle de toutes les protéines existantes à ce jour (ça fait presque peur ! ). Pour l’instant ce type de  » concentration protéinée  » est surtout utilisé dans l’alimentation animale mais PetroAlgae prévoit que, dans un futur proche, ces protéines pourraient être utilisées directement pour enrichir l’alimentation l’humaine… sous le nom de  » Soleil Vert  » ? (mais non je plaisante bien entendu !… mais seulement sur le nom, pas sur l’utilisation des protéines !). Il s’agirait là de franchir un pas supplémentaire (et décisif) dans l’utilisation, déjà fort répandue de nos jours, de dérivés algaux dans l’alimentation humaine.

 

 

 

Pour en revenir au carburant algal lui-même, il faut savoir qu’à l’heure actuelle le Chili importe plus de 70% de ses carburants fossiles (pétrole et gaz) ; on comprend donc pourquoi il est économiquement vital pour ce pays (comme pour beaucoup d’autres) de développer les énergies renouvelables. John Scott, directeur général de PetroAlgae, a déclaré :  » De plus en plus de sociétés comme AIQ cherchent des alternatives renouvelables aux carburants fossiles mais des alternatives qui aient une forte productivité économique et qui puissent en même temps utiliser les infrastructures déjà existantes mises en place, souvent à grands frais, pour exploiter les carburants fossiles.  » L’ambition de PetroAlgae a toujours été en effet non seulement de tenter de recycler (après modifications minimes) les infrastructures de raffinage existantes pour les combustibles fossiles mais aussi d’adapter son futur carburant algal aux moteurs des véhicules fonctionnant au diesel fossile de même qu’aux chaudières existantes. C’est précisément ce qui en fait une alternative plus séduisante que les autres pour les pays fortement dépendants du pétrole, qui se sont équipés au prix fort d’infrastructures lourdes pour traiter le pétrole et qui n’ont pas les moyens d’investir immédiatement dans d’autres infrastructures d’énergies renouvelables. La perspective de recycler, à moindre coût, les structures existantes pour les rendre compatibles avec PetroAlgae est un positionnement commercial (aussi bien qu’écologique) particulièrement intelligent. Il induit aussi une reconversion presque immédiate des emplois des énergies fossiles vers le secteur des énergies renouvelables.

Article : Francis ROUSSEAU

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