PARIS – (France) – 11/07/2011 – energiesdelamer.eu – Alors que le Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, de l’Environnement et du Développement durable annonçait ICI la présentation par la Direction générale de l’énergie et du climat, le mardi 12 juillet de 9h à 12h30, de la première tranche de l’appel d’offre pour le développement de l’éolien en mer français à l’attention des professionnels, le ministre de l’Industrie chargé de l’Energie Eric Besson, lui coupait l’herbe sous le pied en quelque sorte, en annonçant sur Europe 1, repris par l’AFP, le Point … la publication de ce même appel d’offre pour le lundi 11 juillet (aujourd’hui donc) sur le site de la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) (Prodédure d’élaboration du cahier des charges, avis de parution au Journal officiel de l’U.E ; cahier des charges ; formulaire de candidature téléchargeable).
LES DEUX TRANCHES DE L’APPEL D’OFFRE
Pour financer ce programme, cette contribution sera relevée entre 2015 et 2020 pour un montant représentant 4 % de la facture des ménages en 2020, soit environ 25 € par ménage et par an. Ce montant diminuera progressivement après 2020, en fonction des prix de marché de l’électricité.
Aujourd’hui donc il s’agit du lancement de la première tranche de 3GW. Pour rendre un peu plus concret ce chiffre, je préciserai qu’il s’agit de mettre en place 600 machines d’une puissance de 5 MW (AREVA par exemple) ou 500 machines de 6 MW (ALSTOM par exemple) ou d’autres comme Siemens, Vestas….
Selon l’ADEME, la filière éolienne française employait fin 2010, 11 000 personnes et devrait en 2012, représenter 17 000 emplois. Les deux tranches cumulées représenteront la mise en place de 1200 machines de 5 MW ou de 1000 machines de 6MW soit 3,5 % de la production électrique de la France. Le cahier des charges, qui a été mis en consultation auprès des parties prenantes, va être arrêté par le ministre chargé de l’énergie.
LES 5 LOTS DE L’APPEL D’OFFRE
Il s’agit donc définitivement de :
– Le Tréport (Seine-Maritime, Somme) sur 110 km2, pour une puissance maximale de 750 MW.
– Fécamp (Seine-Maritime) sur 88 km2, pour une puissance maximale de 500 MW.
– Courseulles-sur-Mer (Calvados) sur 77 km2, pour une puissance maximale de 500 MW.
– Baie de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) sur 180 km2, pour une puissance maximale de 500 MW.
– Estuaire de la Loire à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) sur 78 km2, pour une puissance maximale de 750 MW.
Le tout représentant une surface totale de 533 km2 en mer.
La date limite du dépôt des offres est fixée au mercredi 11 janvier 2012 à 14 heures.
LES TERRITOIRES PORTUAIRES CONCERNÉS
Les territoires portuaires prêts à accueillir les futurs parcs éoliens offshores et les infrastructures nécessaires à leur construction sont :
1. ZONE MANCHE – MER DU NORD :
Dunkerque (cf. article du 17 mai 2011).
Le site du Port de Dunkerque est un territoire qui concentre des compétences historiques fortes en énergie, métallurgie, mécanique et logistique. C’est un des premiers ports européens pour le trafic maritime. Il dispose de vastes capacités de stockage et de transport de pièces d’éoliennes. Sa position géographique tout à fait stratégique lui offre une place de choix pour le développement de l’éolien offshore sur la côte Atlantique, la façade Manche/mer du Nord englobant éventuellement les côtes anglaises, néerlandaises, allemandes et danoises.
Rappelons que c’est sur le site portuaire de Dunkerque qu’ont été assemblées les éoliennes du plus grand parc éolien offshore du monde, le Parc de Thanet situé au large des côtes du Royaume-Uni.
Le Havre (cf. article du 21 décembre 2010 et article du 26 janvier 2011)
Le territoire du Département de Seine-Maritime possède d’ores et déjà des infrastructures portuaires et énergétiques adaptées à la logistique et à l’acheminement de pièces lourdes, telles que celles utilisées par l’industrie éolienne offshore.
Cherbourg (cf. article du 26 novembre 2010)
La Basse-Normandie s’est engagée dans un processus collaboratif associant le Conseil Régional, le Département de la Manche et l’agglomération de Cherbourg. Avec les Ports Normands Associés (PNA) , la Miriade (Mission pour l’innovation et le développement économique régional), le territoire dispose des capacités nécessaires au développement de la filière industrielle éolienne offshore et de l’ensemble des énergies marines.
Les Ports Normands Associés (PNA) ont décidé d’accroître la capacité du port avec l’extension du quai des Flamands de 220 mètres, ce qui représente un investissement de 50 millions d’euros. Cette opération permettra d’accroître les avantages de ce site.
2. ZONE BRETAGNE :
Brest (cf. article du 9 Mai 2009, article du 29 octobre 2010 et article du 1er mars 2010)
La Région Bretagne regroupe toutes les compétences et les savoir-faire dans les métiers de cette filière avec une centaine d’entreprises, filiales ou établissements de grands groupes industriels ou PME performantes et innovantes.
Bretagne Innovation, le Pôle mer Bretagne-Paca (partenaires du blog), et le cluster d’entreprises Bretagne Pôle Naval pilotent le développement d’une filière industrielle dans le secteur des énergies marines renouvelables. Ces entreprises, au nombre de 70, avec près de 800 salariés sont présentes sur le secteur naval et celui de l’énergie notamment éolienne.
Ce sont principalement des chantiers navals, des sociétés d’ingénierie, des réalisateurs de travaux par spécialité (mécanique, tôlerie, électricité, électronique), des fournisseurs d’équipements (mâts, structures composites, mesures physiques) et des prestataires de services associés (logistique, transport et manutention). Il faut y ajouter les grandes écoles implantées localement à savoir : ENSTA, ENIB, Ecole navale, Institut Universitaire Européen de la Mer – UBO. Il faut aussi compter avec les compétences d’IFREMER Bretagne, l’activité cablière de France Telecom marine, l’Agence des aires marines Protégées, le Service Hydrographique et Océanographique de la Marine (SHOM).
Les principaux ports bretons, propriété du Conseil Régional de Bretagne ont un positionnement géographique optimal pour les projets en Manche et en Atlantique. Le Port de Brest et le Port de Lorient sont particulièrement bien adaptés pour la réalisation des fondations et des structures et pour l’assemblage des turbines bord à quai avec des espaces disponibles respectifs de 36 et de 5 hectares. Les actions en cours devraient permettre aux entreprises de se positionner en fournisseurs, prestataires ou sous-traitants des développeurs de projet et de leurs partenaires pour la logistique, les fondations, les structures métalliques, la fourniture d’équipements, l’assemblage des éoliennes, les infrastructures électriques, l’exploitation et la maintenance.
Plusieurs pistes sont étudiées pour proposer des sites d’expérimentation avec IFREMER (France Energies Marines), des sites de fabrication de pièces ou d’assemblage d’éoliennes. Ainsi, le polder de Brest projet porté par le syndicat mixte de Brest métropole océane (partenaire des entretiens Science et Ethique 2011) pourrait se prêter à la construction de fondations, l’assemblage des différentes pièces et à la maintenance, en raison notamment de ses facilités d’accès et de l’espace disponible. Le Port de Lorient et le Port de Saint-Malo pourraient servir de sites pour l’assemblage de sous-ensembles et la maintenance.
Nantes – Saint Nazaire (cf. article du 1 mars 2010)
La Région des Pays de la Loire rassemble une forte concentration de savoir-faire, de compétences et de capacités dans le domaine de la construction navale, qui représente une activité économique et industrielle majeure. Dans la perspective du développement de l’éolien offshore en France, plusieurs groupements d’entreprises se sont formés au cours des derniers mois, autour de la Chambre de commerce et de l’industrie de Nantes Saint-Nazaire, sur les différents types de fondations, la fabrication des câbles, l’assemblage à terre, la logistique, la maintenance, la fabrication de composants mécaniques et électromécaniques.
Un accord avec le Port du Havre a été réalisé. L’Ecole Centrale de Nantes, Ifremer Centre Atlantique, et DCNS Nantes Les Indrets sont aussi concernés par les énergies renouvelables de la mer.
La Région Aquitaine compte aujourd’hui plusieurs industriels éoliens dont EADS Astrium qui fabrique des pales d’éoliennes et Plastinov qui réalise des pièces en matériaux composites. Plusieurs sous-traitants de l’aéronautique, de l’automobile et de la construction navale, représentant 400 entreprises, soit plus de 20 000 emplois, souhaitent se positionner sur le marché de l’éolien offshore comme sous-traitants des constructeurs d’éoliennes, avec des compétences en mécanique, logistique, électricité, usinage… Bordeaux bénéficie de sa position au cœur de l’Océan Atlantique et possède les infrastructures portuaires et fluviales adaptées à l’acheminement des grandes pièces dont les composants destinés à l’installation des parcs éoliens en mer.
Avant même la publication officielle aujourd’hui de l’appel d’offres et avant même d’en connaitre les modalités financières exactes, dès la semaine dernière, des regroupements industriels et une certaine agitation commençaient à peupler le paysage en devenir de l’éolien français !
Dès le 29 juin AREVA et IBERDROLA annonçait un accord de partenariat stratégique « en vue de l’appel d’offres français » (cf. notre article du 1 juillet 2011) ; le 4 juillet EDF Energies Nouvelles et DONG Energy annonçaient leur association « pour répondre à l’appel d’offres français » avec en ligne de mire l’utilisation de la turbine 6MW d’ALSTOM (cf. notre article du 5 juillet 2011).
Les réponses à ce premier appel d’offres de la part des industriels et développeurs sont attendues début janvier 2012, pour une désignation des lauréats début avril 2012, selon le calendrier fixé par le ministre de l’Industrie chargé de l’Energie.
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