CASSIS – (France- U.E) – 27/04/2010- 3B Conseils-En juin 2009 Géocéan a répondu à l’appel à projet de démonstrateur d’énergies marines lancé par l’ADEME. Le dossier a été transmis pour évaluation à l’Ecole d’ingénieurs de Cherbourg, l’Université de Caen et le laboratoire expert en corrosion Corrodys. Au début de l’année 2010, un pré-diagnostic environnement a été réalisé avant le dossier d’étude d’impact plus détaillé. Début avril à bord de l’Albatros, Géocéan a installé un courantomètre ADCP dans le Raz Blanchard. Qu’est-ce qu’un ADCP (Acoustic Dopler Current Profiler) ? C’est un petit sonar qui permet de définir la vitesse de l’eau dans différentes couches au-dessus de sa position. Il comporte de petites palettes de céramique agissant comme des hauts parleurs/micros sous l’eau. En envoyant un signal sonore à une fréquence connue, l’instrument enregistre l’écho de ce signal sur les particules en suspension dans l’eau. La fréquence de retour est différente quand les particules sont en mouvement (effet Doppler). En enregistrant cette nouvelle fréquence, et avec quatre palettes dans différentes directions, le calculateur de l’ADCP détermine la direction sur 3 axes et l’intensité du courant. En utilisant les informations de la première campagne, ce courantomètre a été installé dans une zone « plate » à une profondeur suffisante pour que des hydroliennes d’environ 30 m de haut puissent y être installées sans représenter un danger pour la navigation des ferries, vraquiers, remorqueurs etc… Les données récupérées permettront de bien définir les zones d’étal pour les futurs travaux et d’évaluer avec précision l’énergie produite par une hydrolienne dans ces conditions de courant. Le courantomètre sera récupéré dans le courant de l’été, c’est-à-dire au moment où les conditions de mer sont les plus acceptables. Une hydrolienne de 1MW produira dans le Raz Blanchard l’équivalent de la consommation annuelle de 750 foyers hors chauffage. La même énergie serait délivrée par des panneaux solaires installés au sol sur 23 000 m2 (soit 5 terrains de football). L’emprise au fond marin pour une machine est de 20m x 30m (soit 1/6e de terrain de football). Pour mémoire je rappelle que le Raz Blanchard représenterait un gisement de 3 000 MW, soit la moitié du potentiel français fixé pour 2020 et 5 % du potentiel européen en énergies sous-marines.
Géocéan, basée a Cassis à l’est de Marseille, est une entreprise qui réalise des projets industriels en milieu marin depuis 25 ans. Elle compte 70 employés. Son savoir-faire et son expertise qui se sont illustrés en pose de conduites sous-marines, ouvrages côtiers, travaux sous-marins spéciaux sont reconnus internationalement. Ses efforts dans le domaine de la R&D se sont concrétisés sur de nouveaux marchés et de nouvelles activités dans le domaine marin. A titre d’exemple : Géocéan a commencé ses activités par des activités de dépollution en mer grâce à un concept original de chalut adapté à ce type d’effluents et opéré depuis des bateaux de pêche. Sa mission la plus spectaculaire a eu lieu lors de la récupération du pétrole brut emprisonné dans les cuves du Prestige. La dépollution en mer est aujourd’hui une des activités de sa filiale Nymphea Environnement.
Pour l’heure, Géocéan entend privilégier le développement des technologies d’énergies marines correspondant à des critères très précis : elles ne devront pas présenter d’obstacle à la navigation, être installées en coopération avec les pêcheurs, avoir un impact minime sur l’environnement, être simples et robustes avec un entretien-maintenance efficace et programmé, et en être au stade d’expérimentation réelle avant développement industriel.
Géocéan possède aussi une expérience non négligeable dans le domaine du Floating LNG, c’est-à-dire dans les bateaux-usines qui traitent le brut en mer ou qui liquéfient le gaz naturel avant de l’envoyer directement dans des super tankers. Les circuits de refroidissement de ces énormes structures nécessitent d’aller chercher de l’eau froide à des profondeurs de 800m par un système de tuyaux pouvant supporter un débit élevé. Sachant déjà faire cela, il ne faut pas être devin pour imaginer que l’expérience de Géocéan pourrait très bien bénéficier à l’E.T.M. Les débits actuellement traités par Géocéan sont, d’après les experts, les débits nécessaires pour faire fonctionner une unité E.T.M. de 5MW.

Article : Francis ROUSSEAU

Docs : sites liés. Photos : 1. hydrolienne Open Hydro © Open Hydro. 2. Maquette de bateau usine Floating LNG


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