BOSTON – (Etat du Massachusetts – Etats-Unis) – 10/12/2009 – energiesdelamer.eu – Selon The Boston Globe (ICI) le projet Cape Wind aurait négocié le 2 décembre dernier un tournant majeur de sa longue histoire mouvementée. Les exhortations des hauts fonctionnaires démocrates du Massachusetts au Président Obama de faire pression pour que des approbations fédérales fassent enfin sortir de l’ornière le projet Cape Wind en souffrance depuis 8 ans (exhortations dont je faisais part dans la colonne « dernières nouvelles » du blog du 30-11-2009) semblent avoir trouvé un écho favorable.
Quelques jours plus tard, le 2 décembre 2009, le Gouverneur du Massachusetts Deval Patrick, a annoncé sur son site (ICI) que les responsables en charge du projet Cape Wind de parc éolien offshore de 130 turbines à Nantucket Sound, venaient d’entamer des pourparlers avec le distributeur d’électricité National Grid en vue de vendre l’ électricité qui sera produite sur le futur site. Pour Laurie Jodziewicz, de l’AWEA (American Wind Energy Association) » le fait de dire que l’on peut et que l’on va vendre de l’électricité suppose que l’on va la générer et constitue donc en soi un immense pas en avant ». Bien que particulièrement sibyllin, le secrétaire à l’Energie et à l’Environnement du Massachusetts, Ian Bowles, va dans le même sens en déclarant dans un entretien téléphonique : « Le fait de négocier avec un acheteur national d’électricité répond de soi à la question de savoir où en est le projet » et insiste encore une fois sur le fait que « Cape Wind est le seul projet éolien offshore américain qui a la possibilité d’être construit sous le premier mandat du président Obama.«
Beaucoup d’experts font remarquer aujourd’hui que ces négociations entamées avec National Grid, bien que déterminantes, ne constituent cependant qu’une des multiples étapes encore nécessaires à la concrétisation de ce projet qui revient de très loin et qui… n’est pas encore arrivé à destination ! Cape Wind attend encore une autorisation importante du ministère de l’Intérieur que le secrétaire d’Etat à l’Intérieur lui même, Ken Salazar ne promet pas mais « espère d’ici la fin de cette année » c’est-à-dire d’ici une poignée de jours, en fait !
Dernier obstacle vaincu du parcours obligé de ce premier parc américian offshore et non des moindres : l’impact environnemental. On se souvient des batailles acharnées des NIMBY locaux, feu sénateur Kennedy en tête, qui ont considérablement pesé sur le non-développement du projet. De ce point de vue le gouvernement fédéral à travers le Minerals Management Service vient de clarifier sa position et a émis un avis qui est sans appel : « l’évaluation d’impact environnemental est favorable au projet Cape Wind « . De son côté, le secrétaire à l’Energie et à l’Environnement du Massachusetts, Ian Bowles, ne cesse de marteler que : « Le projet doit absolument obtenir un accord de construction l’an prochain et être opérationnel d’ici 2012, afin de recevoir des fonds de relance ». La manne du « stimulus » fédéral pourrait compenser jusqu’à 30 % des coûts du projet. Bref, même si des étapes réglementaires restent encore à franchir, l’abandon du projet n’est plus à l’ordre du jour et le président Obama pourra épingler au revers du beau costume vert qu’il portera à Copenhague, ce tout premier parc éolien offshore américain et non un silence embarrassé. Mais d’aucuns aux Etats-Unis posent déjà la question de l’après-Copenhague pour ce projet Cape Wind qui a déjà surmonté presque tous les obstacles possibles pour ne pas dire essuyé toutes les tempêtes réglementaires imaginables déclenchées à son endroit par les tirs croisés de l’Assemblée législative, du Congrès et des tribunaux (par le biais des NIMBY), au cours des huit années écoulées depuis sa proposition initiale. D’autres se prennent même à espérer une annonce spectaculaire du président Obama en plein sommet de Copenhague (que l’on surnomme aux USA, Hopenhagen), annonce qui réglerait définitivement en positif le sort du premier parc offshore américain. A priori ce n’est pas trop le genre de la maison Obama, mais sait-on jamais ? L’urgence étant ce qu’elle est, toutes les postures sont envisageables…
Article : Francis ROUSSEAU
Docs : sites liés. Photos. Simulation de ce que serait le Parc éolien offshore Cape Wind vu (si on peut dire) du rivage © Cape Wind Project
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