France – Vendredi 11/12/2020 – energiesdelamer.eu – Partie 2 – A l’issue de cette première étape du débat, êtes-vous satisfaits des différentes contributions des acteurs du débat ?

Laurent Pavard – LP : Nous sommes en effet assez satisfaits des cahiers d’acteurs reçus. Mais nous en attendons d’autres. Ils peuvent être regroupés en trois ou quatre grandes catégories. D’abord, des cahiers d’acteur d’industriels, avec des rappels du rôle qu’ils sont susceptibles de jouer dans le processus attendu. C’est par exemple le cas de Naval Energies, qui présente ses possibilités et le potentiel de sa solution. Ce peut aussi être le cahier d’acteur du Conseil régional de Pays de Loire, qui souligne la base industrielle locale existante. Il s’agit de cahiers de positionnement, comme celui du Ceser Bretagne, qui rappelle les enjeux économiques (Ndrl qui se base sur deux rapports l’un publié en mars 2009, le second en 2012), Ou encore celui de Bourbon ou des Armateurs de France…

Viennent ensuite des cahiers plus opérationnels, avec les acteurs en question, qui décortiquent le projet et font des propositions en fonction de leur intérêts socio-économique. Il s’agit par exemple des pêcheurs bretons, qui ont délivré un cahier d’acteur très bien bâti et argumenté. Ce peut aussi être Ocean Winds (Engie-EDPR), qui a fait son propre cahier, avec une proposition de zonage avec des arguments. Et puis il y a des acteurs, comme la Fédération de la plaisance qui a réalisé une proposition de zonage précise à 10 000 nautiques d’une ligne entre les Glénans et le phare des poulains.

Et puis, on trouve des cahiers d’acteurs plus environnementalistes, comme celui de Sud Bretagne vivante.

Enfin, il y a les contributions des défenseurs du patrimoine : l’Association de Défense de la baie de Quiberon, qui est contre, mais qui précise que si le projet se fait, il faut le faire assez au large, à plus de 80 km en dehors de la macro-zone… Ce qui sort de l’épure fixée par le ministère de la Transition écologique. Sans oublier la contribution de l’Association de Belle-Ile « Gerveur-da-Viken » opposée au projet pour une question de protection des paysages.

Ce sont l’ensemble de ces contributions qui vont servir pour les recommandations et, in fine pour le cahier des charges à faire pour l’appel d’offres.

A noter que des montages photos ont été réalisés par la Maitrise d’ouvrage, et présentés au début du débat, à Groix et à la Cité de la voile à Lorient, puis ensuite dans différents lieux des débats.

Qu’est-ce que vous pouvez déjà retirer à ce stade du débat ?

LP – Nous avons recueilli beaucoup d’avis sur le système en ligne questions/réponses, avec une majorité de personnes qui se prononcent sur l’opportunité du projet, que ce soit pour dire non ou pour dire oui.

Les opposants se manifestent plus que sur le projet de Courseulles sur mer, par exemple (Ndlr – CPDP dont il était membre).

Le 9 octobre, Bretagne Ocean Power, organisme de la Région Bretagne a exposé des capacités de formations proposées localement, la présentation de leurs compétences, mais on n’a pas identifié lors de ce débat une connaissance précise des métiers ou des besoins de formation. Il y a en effet des délais importants entre la sortie d’un projet et le moment où le besoin des emplois formés est effectif.

Etes-vous en contact avec les autres projets des autres CPDP ?

LP – Bien entendu, nous sommes en contact avec Sylvie Denis-Dintilhac la présidente de la Commission du débat public sur Méditerranée … Mais les conditions sont très différentes, car la zone envisagée est très importante, s’étirant de Marseille au Roussillon, pour deux sites physiques que vont devoir gérer les CPDP… Et bien entendu, nous sommes en contact avec les autres CPDP notamment la CPDP Normandie présidée par Francis Beaucire qui a utilisé une série de cartes du Cerema et dont nous avons …

 

Indépendamment de l’interview de Laurent Pavard réalisée le mercredi 09/12/2020 et diffusée en deux parties, la première le 10/12/2020 avant le débat on line qui se tenait entre 17h et 19h30 et seconde ci-dessus, la Rédaction a relevé des temps forts lors de ce débat en ligne qui sont relatés ci-après : 

Le débat était organisé en deux séances plénières et 4 groupes de travail. Plusieurs remarques des participants ont pu être relevées, notamment un constat, le comité des pêches ligérien et celui  du Finistère n’ont pas les mêmes pratiques de pêche et n’utilisent pas les mêmes données pour définir des zones propices, ils se sont engagés à se rapprocher… Il y a eu, d’une manière générale, une demande de reconnaissance des connaissances d’usages par rapport aux connaissances scientifiques, car dans ces nouveaux lieux d’exploitations potentiels, un déficit des connaissances scientifiques est réel.

Plusieurs industriels qui ont fait des propositions de zones dans leurs cahiers d’acteurs que l’on peut consulter en ligne, ont été étudiées hier soir lors des groupes de travail notamment celui de Vattenfall, Wpd, et la proposition de Shell Eolfi qui sera également en ligne sur le site de la CPDP Bretagne sud d’ici la fin de la semaine.

Un autre problème soulevé celui de la juridiction et du droit de la mer lorsque les parcs des côtes les parcs éoliens en mer fixes ou à terme flottants : Dans le cas de Bretagne sud une proposition se trouve à cheval sur une ZEE au Sud et une DPM au Nord, qui relèvent chacune de législations différentes.

La problématique des recyclages de pales a été abordée et constitue un sujet récurrent.

Enfin, Laurent Pavard a notamment déclaré en conclusion : « Il faut se remettre autour d’une table pour définir une zone, pour le moment, nous n’y sommes pas arrivés ».

La prochaine conférence online se tiendra le 17 décembre de 17h à 19h et fera état des premières conclusions de la Commission du débat public de Bretagne sud. Elle se déroulera avec la participation du maître d’ouvrage.

La CPDP Bretagne sud a transmis à energiesdelamer.eu un bilan provisoire des premiers enseignements du débat après trois mois de séances en présentiel puis en ligne, nous les reproduisons avec son aimable autorisation.

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POINTS DE REPÈRE

Laurent Pavard président de la CPDP Bretagne Sud: « La question de la préférence locale va être abordée »

09/09/2020 –Les deux commissions particulières sur l’éolien flottant Bretagne Sud et Méditerranée sont sur « pied ». Lors de sa réunion du 2 septembre, Chantal Jouanno, présidente de la Commission nationale de débat public, a nommé Sylvie Denis-Dintilhac présidente de la Commission particulière de débat public pour la Méditerranée et leur raccordement (par RTE).

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