Pologne – Espagne – Mardi 09/06/2020 – energiesdelamer.eu. Enea l’un des deux fournisseurs d’électricité en Pologne a dû récemment renoncer à construire une nouvelle centrale à charbon à Ostroleka, dans le nord-est polonais, face à sa difficulté à lever les fonds nécessaires. Enea a annoncé, mercredi dernier, avoir signé avec Iberdrola une lettre d’intention pour construire 3,3 GW de capacité éolienne offshore dans la mer Baltique.
Les entreprises n’ont pas donné plus de détails sur le calendrier du projet commun mais négocieraient désormais les conditions, a-t-elle ajouté dans un communiqué.
Enea possède 5 GW de centrales au charbon en Pologne, mais vise à atteindre une part de 33% d’énergies renouvelables dans sa production d’électricité d’ici 2030. La Pologne souhaite construire 10 parcs éoliens offshore de 10 GW dans la mer Baltique d’ici 2040 pour réduire son exposition aux prix du carbone ….
Alors qu’Iberdrola a annoncé la semaine dernière vouloir investir en France entre 3 et 4 milliards en France, en comprenant le parc éolien en mer de Saint-Brieuc, la lettre d’intention pour 3,3 GW d’éolien en mer tombe particulièrement bien alors que la Pologne se trouve dans une situation délicate pour ses permis à polluer européen.
Un reportage de Thomas Giraudeau de RFI le 30 avril dernier, présente le paradoxe polonais, alors que le pays produit toujours les trois quarts de son énergie à partir du charbon. La Pologne est un acheteur de droits à polluer sur le marché, mais le prix de ses quotas a été multiplié par 5 en trois ans.
« Sortir du marché, c’est donc donner un peu de marge financière au secteur énergétique polonais qui en a besoin. PGE, le géant public des centrales à charbon, est au bord du gouffre. Il souffre d’autant plus depuis le début de l’épidémie, avec la baisse de 4 % de la consommation d’énergie.
Le marché européen du CO2 plombe donc le secteur charbonnier polonais, d’où les propos de Janusz Kowalski, applaudi par le syndicat Solidarnosc. Mais le vice-ministre, membre de l’aile très conservatrice, voire climatosceptique du gouvernement polonais, a été désavoué par l’aile plus progressiste et son représentant, Michal Kurtyka. Le ministre du Climat l’a assuré : la Pologne ne sortira pas du marché des droits à polluer. Kurtyka veut plutôt réformer le système, pour qu’il finance davantage la transition énergétique.
La volonté d’abandonner le Green Deal
La Pologne n’a donc pas rejoint la position très ferme de son voisin tchèque qui souhaite tirer un trait sur le Green Deal, le Pacte vert européen. Mais Varsovie reste en position d’attente. Avant de s’engager dans l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050.
La Pologne veut des garanties. Abandonner progressivement le charbon pour le renouvelable, mais seulement si elle reçoit beaucoup d’argent et peut aider les mineurs à se reconvertir.
Points de repère
04/06/2020 – Présent en France, et dorénavant investisseur unique dans parc en mer de Saint-Brieuc via Ailes Marines, Ignacio Galán, président-directeur général d’Iberdrola, a déclaré que « La France est un pays stratégique pour Iberdrola ».
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