France – Lundi 09/09/2019 – energiesdelamer.eu. Une étude de l’Ifremer estime fait un tour d’horizon des derniers résultats ou des projets en cours associant l’Ifremer, alors que le prochain rapport du GIEC sur le sujet est attendu d’ici fin septembre. Les EMR pourraient jouer un rôle !
Poissons, huitres, éponges… l’impact sur la biodiversité
La hausse de la température de l’eau peut avoir un effet important sur certaines espèces de poisson. Par exemple, une baisse de l’abondance des poissons en baie de Somme a déjà été observée ainsi que des phénomènes de migration pour des espèces en Manche Mer du Nord ayant une préférence pour les eaux froides, comme le hareng, la sardine ou le maquereau. Le changement climatique à venir d’ici 2100 pourrait amplifier cette tendance. Compléments dans les deux articles scientifiques publiés en décembre 2018 par l’Ifremer Boulogne.
La hausse de température peut aussi tropicaliser les espèces structurant les fonds marins côtier, avec un déclin des espèces tempérées froides, comme l’a montré l’article publié sur l’est de l’Australie dans Nature Climate Change il y a un an. Des résultats qui nous offrent une vision accélérée des évolutions à attendre dans nos eaux côtières.
Au-delà de la température, comment réagiront les espèces dans une eau plus acidifiée ? Un projet mené sur plusieurs générations de bars élevés en eau acidifiée montre un impact au niveau de la maturation sexuelle des poissons plus précoce pour les pH plus faibles. De plus, les taux de fécondation sont moins bons en eau acidifiée, la ponte est avancée de 2 à 4 semaines et les œufs sont de moins bonne qualité. Les essais se poursuivent dans les bassins de l’Ifremer à Brest, en comparant des poissons en situation de stress alimentaire. Bonne nouvelle par contre pour les ostréiculteurs : les huitres de moins d’un an semblent moins sensibles à l’acidification des océans jusqu’à un pH de 7,3. Des résultats ont été présentés fin mars lors du colloque Acidification des océans organisé par la FRB (Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité).
Le tapis roulant océanique bientôt grippé ?
Dans un monde où les niveaux de CO2 seraient multipliés par 4, scénario possible dès 2100 si nos rejets se poursuivent au même rythme qu’aujourd’hui, les simulations publiées fin 2018 dans Nature Climate Change montrent que le « tapis roulant » océanique va être fortement grippé, avec un courant réduit de moitié par rapport à la période préindustrielle. Or le courant Nord Atlantique étudié redistribue la chaleur de l’eau entre les zones polaires et équatoriales. Ce courant crucial fait donc l’objet de mesures régulières dans le cadre du programme Ovide avec l’appui des flotteurs Argo.
Les énergies marines renouvelables, une solution pour réduire nos rejets
L’océan peut aussi contribuer à diminuer nos rejets de gaz à effet de serre, grâce à l’énergie des vagues, des courants, ou du vent. Pour les vagues, il s’agit de dispositifs houlomoteurs, comme la plateforme Wavegem développée par la société Geps Techno et en cours de test au large de Saint-Nazaire.
Pour les courants, plusieurs types d’hydroliennes sont envisagés et l’Ifremer contribue aux essais en bassin et en mer avec les sociétés Guinard dans Le Morbihan, et Eel Energy à Boulogne-sur-Mer. Enfin, l’espace maritime permet d’envisager l’utilisation du vent par des éoliennes, posées sur le fond ou ancrées : sur cette deuxième catégorie, l’entreprise Eolink achève un deuxième été d’expérimentation avec l’Ifremer en rade de Brest, tandis que l’éolienne à axe vertical WindQuest était testée en bassin.
L’impact de ce type de structures sur le milieu marin, notamment au niveau des câbles d’alimentation électrique, est également à l’étude en partenariat avec France Energies Marines comme le montrent la dernière campagne menée à Jersey ou les essais sur la sensibilité du homard.
Source : IFREMER
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