France – Iles Anglo-normandes – Mardi 25/06/2019 – energiesdelamer.eu. En lien avec les projets d’énergies marines renouvelables, se pose la question de l’effet induit par un câble électrique sous-marin et de l’impact sur les espèces du fond. Deux séries de mesures ont lieu cette semaine à propos des câbles entre la France et l’Ile de Jersey et du site EDF de test de Paimpol-Bréhat

 

 

Ces mesures se déroulent dans le cadre du projet SPECIES.

 

Mesures sur trois câbles d’alimentation électrique à Jersey

Le navire océanographique Thalia a quitté le port de Saint-Malo hier le 24/06/2019 pour une série de Thalia Ifremer mesures entre le Cotentin et l’île de Jersey. La zone qui sera balayée jusqu’au 29 juin surplombe trois câbles sous-marins. D’une puissance allant de 55 MW pour le plus ancien à 100 MW pour le dernier installé en 2014, ils permettent d’alimenter l’île en électricité depuis le continent. 

 

« Notre objectif est d’avoir des données in situ du champ magnétique émis à proximité de câbles électriques en fonctionnement », précisent les pilotes scientifiques Ifremer du projet SPECIES, Antoine Carlier (chercheur au laboratoire d’Ecologie benthique côtière) et Nicolas Desroy (chercheur au Laboratoire environnement ressources de Bretagne nord). Ces données sont précieuses pour valider les modèles de calculs théoriques, à l’heure où les projets d’énergies marines renouvelables se multiplient.

Les mesures seront menées d’une part avec un appareil tracté derrière le bateau, une sorte de poisson traînant un long fil de 50 m, bardé de capteurs. A différentes distances du fond, cela permettra de cartographier les variations spatiales du champ magnétique ambiant. D’autre part, un nouvel appareil tout juste testé sera posé sur le fond, pour une mesure plus précise à proximité immédiate des câbles. Cet outil de 50 kg, avec une base d’1,20 m d’envergure, restera ainsi immergé pendant des périodes de 24 à 48 heures.

 

Les habitants de ces fonds sableux sont principalement des petits vers, des crustacés (araignées de mer), ainsi que des mollusques (palourdes, praires). Les mesures menées permettront de confirmer si le champ magnétique naturel est augmenté de manière significative dans le corridor des câbles, pour ensuite évaluer l’impact sur les organismes vivants.

 

Plongées de comptage à Paimpol-Bréhat

 

Au même moment, aura lieu le suivi annuel mené par l’Ifremer depuis 2014, sur un site d’essais hydrolien à Paimpol-Bréhat (22). Une centaine de matelas de béton, de 3 m par 6 m, y tapissent le fond pour stabiliser le câble de raccordement électrique en vue de rapatrier l’énergie d’hydroliennes. Les plongées scientifiques permettent d’effectuer des comptages et des suivis vidéos des espèces qui ont colonisé ces structures artificielles. On y trouve notamment des homards, plus d’un en moyenne sous chaque matelas, à moins de 10 cm des câbles.

Les plongées qui auront lieu cette semaine permettront d’effectuer un dernier état initial du site, puisqu’une hydrolienne de la société Hydroquest a été mise à l’eau fin avril pour une période de tests. Elle est raccordée au réseau depuis un mois et sera prochainement mise en production.

Photos et source : © Ifremer – O. Dugornay

 

Le projet SPECIES a pour objectif d’améliorer les connaissances sur les interactions potentielles entre les câbles de raccordement électrique des projets d’énergies marines renouvelables (EMR), et les organismes benthiques des écosystèmes marins côtiers. Il abordera à la fois les impacts directs, dus aux modifications des champs électromagnétiques et de la température, ainsi que les impacts indirects avec notamment l’effet « réserve » dû aux restrictions d’usage à proximité des câbles et le rôle d’habitat pour des espèces benthiques commerciales.
Le caractère innovant du projet SPECIES réside dans la mise en œuvre simultanée :

  • de suivis sur plusieurs câbles existants (projets EMR ; interconnexions île-continent),
  • de suivis in situ similaires dans différents contextes écologiques (Manche et Atlantique)
  • d’approches in situ et in vitro sur un même modèle biologique.

Cette mise en œuvre implique de fait le développement de méthodologies de mesure et de suivi ainsi que d’outils de mesure, notamment d’instrumentation permettant de générer et d’enregistrer des champs électromagnétiques in situ et en laboratoire.

 

Objectif

Améliorer la connaissance des impacts potentiels des câbles de raccordement électriques des projets EMR sur les écosystèmes côtiers.

Partenaires

Coordination : France Energies Marines
Pilotage scientifique et technique : Ifremer

 

Points de repère

 

Jersey

Située au large des côtes normandes, l’île de Jersey importe près de 90% de son alimentation électrique depuis la France via deux liaisons sous-marines à 90 000 volts. Pour sécuriser l’alimentation électrique et anticiper les futurs besoins en électricité de l’île, une troisième liaison électrique souterraine et sous-marine de 69 km a été mise en service en 2014.

 

 

Un double objectif: sécuriser et renforcer

«Deux liaisons électriques existantes partent du poste électrique de la Haye-du-Puits en suivant le même tracé. Un incident dans le poste ou en mer pourrait affecter les deux liaisons en même temps. Avec un tracé différent, cette troisième liaison vient sécuriser l’alimentation de l’île et permet d’augmenter les capacités de transit». En effet, la consommation de pointe des 43 000 foyers anglo-normands et entreprises de Jersey a été de l’ordre de 157 MW en 2008 et de163 MW.

 

Des travaux exceptionnels sur la plage

Depuis les côtes normandes, 34 km de liaison électrique sous-marine sont nécessaires pour rejoindre l’île de Jersey, auxquels s’ajoutent 18 km de liaison souterraine côté français et 17 km côté Jersey. Le tout, pour une longueur totale de 69 km.

Source : RTE en 2014

 

10/05/2019 – HydroQuest Ocean tourne dans le site d’essai EDF de Paimpol Bréhat … L’année 2019 devrait être pour le site d’EDF à Paimpol Bréhat un nouveau démarrage pour les essais d’hydroliennes.   

 

 


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