France – Mardi 27/11/2018 – Flash energiesdelamer.eu. Le président de la République, Emmanuel Macron a présenté ce matin les grandes lignes de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) 2019-2023 et installé le Haut conseil au Climat. C’est dans un contexte difficile que le président de la République et le Gouvernement présentent la PPE…

Dans la foulée les journalistes ont été invités par le ministre François de Rugy à une conférence de presse qui s’est tenue à 12h15 intitulée la Stratégie française pour l’énergie et le climat ». Demain matin, il assurera une présentation de cette PPE (déjà controversée) à 9h aux Assises de l’économie de la mer qui se tiennent à Brest.

 

 

 

L’objectif 3 de diversifier le mix-énergétique en développant les énergiescrenouvelables et en réduisant le parc nucléaire avec la fermeture de deux réacteurs nucléaires (Fessenheim), des dernières centrales à charbon pendant la PPE et la fin du quinquennat ne masque pas une ambition maritime décalée.

 

François de Rugy a mentionné lors de la conférence de presse « Nous assumons d’avoir une progressivité et une certaine prévisibilité dans la fermeture des réacteurs nucléaires », et a répété l’objectif annoncé par Emmanuel Macron : la fermeture de 4 à 6 centrales pendant la PPE, et 14 d’ici 2035 pour atteindre 50 % de la production électrique contre 75 % aujourd’hui, soit l’équivalent de 20 % du parc actuel. 

La principale annonce est donc la fermeture de 14 réacteurs nucléaires de 900MWh d’ici 2035. Concernant la centrale de Fessenheim, François de Rugy évoque « Les deux réacteurs seront fermés, sans doute en 2020 »….. et mentionne « Nous sommes aujourd’hui en mesure d’accompagner ce changement tout en assurant la sécurité d’approvisionnement ». Et si l’on poursuit le décompte, 4 à 6 réacteurs seront mis à l’arrêt entre 2025 et 2030, et « le solde d’ici 2035 ».  En revanche, il ne semble pas que le gouvernement compte se prononcer dès maintenant sur l’avenir pour la filière démantèlement en France ou de l’EPR de Flamanville (et sa suite) par la PPE …

Pour les énergies renouvelables en France, ce n’est pas encore très clair, et en ce qui concerne les énergies renouvelables de la mer particulièrement, même si Frédéric Moncany de Saint-Aignan, le président du Cluster maritime français, qui a ouvert les Assises de l’économie de la mer ce matin à Brest, ne baisse pas totalement les bras.

Lors de la conférence de presse de François de Rugy, l’éolien en mer apparaît en retrait dans la PPE. Aux six parcs attribués lors des appels d’offre, confirmés en juin puis reconfirmés lors du CIMer pour un total de 3 GW, doit s’ajouter celui de Dunkerque, de 500 mégawatts (MW) annoncé aussi lors du CIMer du 15 novembre à Dunkerque. un appel d’offres a été ouvert aux dix candidats pré-sélectionnés. Il sera attribué en 2019. Le gouvernement annonce un nouveau parc de turbines offshore de 1 GW dans la Manche, attribué en 2020, puis de nouveaux projets, attribués en 2023 et 2024, pour 1,5 GW… alors peut-être pour Oléron et l’éolien flottant ?

Revenons sur le discours de Frédéric Moncany de Saint-Aignan qui s’adressait pour la cinquième années consécutives des Assises dont le Cluster est partenaire.

« Avec ce recul de 4 années, posons-nous la question : où en est l’ambition maritime de la France ? » L’ambition maritime de notre Pays ne doit plus être un choix, mais un devoir !

Ce devoir d’ambition maritime, il doit être régional, il doit être hexagonal, il doit être ultra-marin, il doit être européen et international.

Au cœur de cette ambition maritime, l’innovation sous toutes ces formes sera le puissant moteur alliant environnement et développement ».

Lorsqu’avec Alexandra Turcat (d’Infomer-Ouest France), nous avons réfléchi au programme de ces Assises, l’innovation maritime s’est immédiatement imposée comme l’incontournable fil rouge de cette édition brestoise.

L’innovation, elle est technologique, Mais l’innovation maritime doit aussi être dans les services, elle doit aussi être dans les processus de décisions.

C’est par l’innovation que la France pourra répondre à ce devoir d’ambition maritime.

C’est par l’innovation et l’intelligence artificielle que s’amplifiera l’action collective, si chère au Cluster maritime français, l’action collective et fédératrice au service de l’ambition maritime de notre pays.

Mais une ambition qu’elle soit un choix et plus encore si elle est un devoir, elle doit se traduire par du concret, par des actes, par des décisions et par une feuille de route et par un calendrier.

Une ambition doit également être agile, savoir se remettre en cause, laisser la place à l’expérimentation, favoriser l’innovation et tout particulièrement l’innovation de rupture » … Alors où en sommes-nous de notre devoir d’ambition maritime ?

Je crois que les séquences politiques sur la mer qui se sont succédé depuis plus d’un an parlent d’elles-mêmes.

L’ambition maritime de ce gouvernement est réelle. Je veux en témoigner » termine Frédéric Moncany de Saint-Aignan.

 

 

 

Le dossier de presse de la présentation de la PPE est en ligne présentée ce matin par le président de la République est en ligne

 

La conférence de presse de François de Rugy sur FaceBook https://www.facebook.com/TransitionEcologiqueEtSolidaire/videos/348219099069113?sfns=1.

 

 

Autres points de la conférence de presse de François de Rugy (sources : Le Monde – energiesdelamer.eu – AFP)

 

 

Francois de Rugy 25 11 2018

 

François de Rugy affirme

. que la filière du biogaz est appelée à monter en puissance, avec un objectif de 10 % de la consommation de gaz en 2030 (contre 0,1 % aujourd’hui).

. que le gouvernement veut respecter l’ensemble des objectifs de la loi de transition énergétique de 2015 : à savoir porter leur part dans la consommation finale d’énergie à 32 % en 2030 (contre 17 % aujourd’hui), soit 40 % de la production d’électricité, 38 % de la consommation de chaleur, 15 % de la consommation de carburants et 10 % des besoins en gaz.

 

 

Pour ce faire, le gouvernement projette de donner une forte impulsion au développement des filières solaire et éolienne. La puissance installée du parc photovoltaïque, qui était de 8,4 gigawatts (GW) fin septembre 2018, doit ainsi grimper à 40 GW en 2028, soit une multiplication par presque cinq. Celle de l’éolien terrestre, actuellement de 14,3GW, doit passer à 35 GW, c’est-à-dire plus que doubler.

François de Rugy s’exprime sur la transformation de notre parc automobile :« Nous nous fixons d’avoir plus de 4,8 millions de véhicules électriques en circulation en France en 2028. » Les voitures électriques ne représentent qu’un peu plus de 1 % du parc automobile français. Le gouvernement veut multiplier les ventes par cinq d’ici 2022 et déployer 100 000 bornes avant 2023. Il compte sur la prime à la conversion dont le bonus est porté à 6 000 euros pour l’achat d’un modèle électrique pour encourager les Français « à troquer leurs vieux véhicules polluants contre des voitures à faibles émissions ». 

 


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