Europe – 27/09/2022 – energiesdelamer.eu. EuroSWAC, qui dispose d’un budget total de 3,5 millions d’euros, réunit 11 partenaires – industriels dont DORIS Engineering, Nke, DeProfundis bureau d’études pionnier et spécialiste de ce secteur, le site d’essai basé Océanide à la Seyne-sur-Mer et des institutions académiques comme l’ENSTA Bretagne, l’université de Plymouth, d’Exeter….
Présent dans le cadre de la Sea Tech Week qui se tient à Brest, les avancées du projet seront présentées cet après-midi. Trois des quatre phases prévues sont désormais engagées. L’assemblage du prototype est terminé et permettra la réalisation d’une nouvelle phase de tests dès la fin septembre.
ITV de Claire Pérez Claire Perez, ingénieure chez Doris Engineering secteur Marine Operations.
Quels sont les nouveaux tests en cours ?
Claire Pérez : Dans le cadre du projet, DeProfundis et DORIS Engineering mènent les tests d’un système d’auto-ensouillage de conduite d’admission. Ce dispositif a pour objectif d’enfouir une conduite dans les fonds marins sans l’intervention de flotte dédiée.
Cette innovation permettra de limiter l’impact sur l’environnement sous-marin et de réduire les coûts d’installation. Le prototype est équipé de deux pompes ainsi qu’un compresseur. Il est instrumenté à l’aide de 13 capteurs de pression et est commandé à l’aide de 7 vannes motorisées. Ces capteurs et actionneurs sont reliés à une interface de contrôle et de visualisation décrivant l’état du prototype.
Les tests sont définis et seront analysés par DORIS Engineering et DeProfundis.
Quels sont les résultats attendus ?
Les tests débuteront fin septembre pour une durée de 1 mois, sur les berges de la rivière Iton, à Mesnil sur Iton dans l’Eure. Le but des tests est de démontrer la faisabilité de l’auto-ensouillage sur un prototype à l’échelle 1/5. Le prototype est basé sur une conduite de 110 mm de diamètre et de 18 mètres de long et sera enfoui dans une tranchée de 20 mètres de long, 70 cm de large et de 1m de fond. 8 m3 de sable sont répartis dans la tranchée.
Comment fonctionne l’auto ensouillage ?
L’ensouillage des tuyaux est une pratique bien connue et utilisée depuis longtemps. Elle consiste à injecter de l’eau dans le sable situé sous le tuyau posé au sol pour fluidifier le sable afin que le tuyau s’enfonce dedans sous son propre poids (comme dans un sable mouvant). L’ensouillage se fait traditionnellement grâce à une « charrue » qui est trainée le long du pipe (c’est la flotte dédiée, celle qui est onéreuse à mobiliser). Le principe de l’auto-ensouillage est de fixer au tuyau à ensouiller un réseau de tubes d’injection d’eau dont les sections successives sont isolées par des électrovannes pilotées depuis la côte. Cela permet de se passer de la « charrue ».
Vous dites qu’il n’y a pas besoin de l’intervention d’une flotte dédiée. Quel type de navire met en place le flexible ?
Il n’y a pas besoin de flotte dédiée pour l’ensouillage. Les moyens navals pour l’ensouillage sont spécialisés, ce qui les rend onéreux à mobiliser. Il y a toutefois besoin d’une flotte pour la pose de la conduite (qui n’est pas flexible : on ne peut pas ensouiller un flexible : il s’aplatirait sur lui-même). Le flexible et l’auto-ensouillage sont deux innovations explorées par DORIS mais ne peuvent pas être utilisées au même endroit de la conduite.
En France, plusieurs systèmes sont en cours d’utilisation dans des communes comme celles de la Seyne-sur-Mer ou Cherbourg. Quels sont les verrous technologiques du Swac ?
Il n’y a pas de verrous technologiques car chaque brique du système est parfaitement connue et maîtrisée (pompes, échangeurs, boucle froide, tuyaux, installations en mer). Les verrous sont des verrous d’image (panne du SWAC de Bora Bora) et des verrous économiques : la rentabilité économique du SWAC n’est pas attrayante. Et pourtant ! EDF a installé à Cherbourg-en-Contentin un système Swac dès 2013 qui alimente 1 308 logements de la place Divette dans le centre-ville de Cherbourg. Les logements sont chauffés à l’eau de mer pour le sanitaire et le chauffage. À La Seyne sur Mer, la municipalité a installé le système qui sert à la climatisation pour des immeubles collectifs. Ce sont en particulier les problèmes administratifs qui ont ralenti le développement, la collectivité pense reprendre cette technologie avait déclaré Nathalie Bicais, la maire de la Seyne-sur-Mer lors de l’atelier d’EuroSwac à Sea-Research organisé dans le cadre d’Euromaritime. Monaco a su maîtriser ces aspects administratifs et le retour d’expérience de la ville de La Seyne-sur-Mer et de la collectivité Métropole TPM (Toulon Provence Méditerranée) qui ont attribué en 2018 à Dalkia, la filiale d’EDF, le réseau de thalassothermie de La Seyne-sur-Mer pour une durée de 20 ans a commenté l’intégration du système dans une politique environnementale face au changement climatique et aux économies d’énergie.
Propos recueillis par la rédaction d’energiesdelamer.eu.
Vous êtes déjà abonnés? connectez-vous.
POINTS DE REPÈRE
10/06/2022 – EuroSWAC franchit peu à peu les obstacles
28/05/2023 – Après quatre ans d’études, EDF Optimal Solutions en coopération avec Dalkia (filiale de Veolia / EDF) ont mis au point un système dont le coût avoisine le 1,35 million d’euros. 84 % de l’eau sanitaire et de chauffage seront dorénavant produit avec l’eau de mer, le reste étant fourni par l’une des anciennes chaudières à gaz.
EuroSwac a tenu un atelier sur l’espace Sea-Research lors d’Euromatime 2022 :
cahier spécial Sea-Research web par B-BC
energiesdelamer.eu souhaite accélérer son développement et continuer d’offrir à ses abonnés une veille quotidienne internationale de qualité, vérifiée et mise en perspective. C’est la raison pour laquelle, depuis le 15 juin 2022 les articles publiés par le site de presse professionnelle sont devenus payants. Les abonnements aux lettres quotidienne, hebdomadaire et mensuelle sont gratuits et vous permettent de prendre connaissance des titres du jour.
Publicités Google :