France – Mardi 08/09/2020 – energiesdelamer.eu. Compte rendu de la Journée 1 – Hier, en fin d’après midi, Giles Dickson, le directeur de Wind Europe n’y est pas allé par quatre chemins lors de la 7e édition de FOWT2020, à Marseille. «L’éolien flottant est prêt à décoller», l’Europe a besoin du flottant pour parvenir à 25% de l’électricité produite dans l’UE à partir de l’offshore». Les deux premiers parcs commerciaux au monde, Hywind Scotland et Windfloat sont européens, mais «adopter des engagements raisonnables» pour atteindre les objectifs 2030 c’est fondamental. Et là c’est vers les gouvernements que se tourne l’industrie.
Pour le responsable du lobby éolien européen, 54 MW d’éolien flottant sont en service, dans deux ans, un peu plus de 250 MW sont abordables (en Norvège, au Royaume-Uni et en France), « mais on peut aller beaucoup plus loin », estime-t-il. Au total, quelque 7 GW sont atteignables, si la Norvège décide de passer tout en flottant, elle peut contribuer à hauteur de 3 GW, la France devrait atteindre les 2,3 GW, le Royaume-Uni en mettrait 1 GW, notamment avec l’Ecosse, et l’Espagne devrait, probablement grâce aux Canaries, ajouter 1 GW aussi, tandis que le Portugal en compterait 300 MW.
En outre, beaucoup de projets pourraient rapidement atteindre un coût (LCOE) compris entre 40 et 60 euros par MWh. Car, insiste-t-il, «ce n’est pas dans le temps que le LCOE diminue, mais avec le nombre de projets». Et pour atteindre l’objectif européen de mettre 450 GW d’éolien offshore à l’eau d’ici à 2050, le flottant pourrait contribuer à hauteur d’un tiers, soit 150 GW, dont 70 GW en Méditerranée et dans la partie Bretagne Atlantique sud.
Giles Dickson espère que, grâce aux plans de relance des différents pays de l’UE et au plan européen, toute la chaine de valeur de l’éolien offshore puisse se développer. Reste à bien cibler les investissements.
En France, c’est Laurent Michel, Directeur de la direction générale de l’énergie et du climat (DGEC) qui à FOWT, s’est livré à l’exercice, rappelant les grandes lignes de la PPE, avec 1 GW par an en moyenne et un premier appel d’offres flottant commercial pour l’an prochain en Bretagne et un autre pour deux parcs en Méditerranée dès 2022. Le directeur de la DGEC a rappelé que plusieurs mesures ont déjà été prises pour faciliter l’implantation des éoliennes offshore (permis enveloppe, débat public qui pour Bretagne Sud se tiendra en présentiel pour sa première édition vendredi prochain à Lorient, rendre le gestionnaire du réseau responsable du raccordement, simplifier les procédures, les recours). Laurent Michel a signalé d’ailleurs que le gouvernement espérait parvenir à un coût inférieur à celui affiché dans la PPE, c’est-à-dire inférieur à 120 €/MWh…
En Norvège, l’offshore éolien fait partie des six priorités du plan Energy 21 porté par le gouvernement, a indiqué Bjorn Haugstad, du ministère du Pétrole et de l’énergie, dont la délégation est présente à FOWT. Oslo injecte 12 millions sur huit ans, pour des petits projets développés par des communautés. Mais aussi 30 M€ pour tester des turbines en Norvège de 10 MW sur des flotteurs. En outre, le projet Hywind Tampen démontre les synergies avec le secteur pétrolier et gazier, insiste-t-il. Un secteur Oil&Gas qui dispose de moyens, a-t-il ajouté, pour investir dans de tels projets. Là encore, Oslo investit aussi dans ces projets.
Atsuki Ito, responsable du dossier au bureau maritime du gouvernement japonais, rappelle que l’objectif pour l‘heure de son pays est moindre, puisque 6 GW d’offshore sont prévus d’ici à 2030, dont seulement 40 MW en flottant. Toutefois le pays dispose d’un potentiel énorme (près de 1 TW) et un plan global de réduction des coûts a été lancé par le bureau maritime, visant toutes les composantes des parcs flottants, via des choix technologiques.
Au Royaume-Uni, la phase commerciale se poursuit. Après Hywind Scotland en 2018 (30 MW), c’est désormais le parc de Kincardine qui devrait prochainement entrer en service (48 MW), en Ecosse encore. Au Pays de Galles, c’est Erebus qui est dans le pipe, avec Total et Simply Blue Energy (96 MW). Yuenfan Cheung, responsable de l’éolien offshore au ministère de l’Industrie, de l’énergie et du commerce (BEIS) signale que le choix fait par le pays de passer par les contrats pour différence (CfD, en initiales anglaises) porte ses fruits. Cependant, pour l’éolien flottant, le gouvernement a lancé une consultation fin août, afin d’étudier la possibilité de traiter cette source d’électricité comme une technologie «à part» afin de faciliter sa montée en puissance, car, pour l’heure, «le flottant ne peut concurrencer le posé» .
Enfin, en Californie, Eli Harland, de la Commission de régulation du Golden State (CEC), a signalé que l’intérêt était en train de grandir autour de projets flottants, avec des premières demandes, émanant notamment de Trident. Reste que les eaux américaines relèvent de la juridiction fédérale, ce qui ne facilite pas toujours les choses. Le gouverneur de Californie a mis en place avec l’Etat fédéral un groupe de travail, qui devrait servir de base à une coordination en faveur de l’offshore. En attendant de potentiels appels d’offres…
POINTS DE REPÈRE
FOWT 2020 : l’éolien flottant commercial dans les starting-blocks
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