Royaume-Uni – 29/04/2022 – energiesdelamer.eu. Déjà très à la pointe, le pays vise 140 GW en 250 pour atteindre la neutralité carbone. Une étude publiée sous l’égide du Crown Estate démontre la nécessité d’une approche intégrée pour y parvenir.
Alors que le gouvernement britannique a récemment annoncé, dans le cadre de sa stratégie de sécurité énergétique, une nouvelle ambition en matière d’énergie éolienne en mer – 50 GW d’ici à 2030 dont 5 GW d’énergie éolienne flottante en mer profonde – une nouvelle étude met en évidence les facteurs complexes à gérer pour déployer les 140 GW qui lui seront nécessaires d’ici 2050 pour atteindre l’objectif de zéro émission nette du pays.
Cette étude s’inscrit dans le cadre du projet « Future Offshore Wind Scenarios » (FOWS), un volet du programme Offshore Wind Evidence and Change du Crown Estate, qui collecte, rassemble et traite des données dans l’objectif de favoriser un développement durable et coordonné de l’éolien offshore tout en soutenant des mers propres, saines, productives et en à la biodiversité préservée.
L’étude, commandée par le ministère des affaires, de l’énergie et de la stratégie industrielle, The Crown Estate et Crown Estate Scotland, et réalisée par Arup avec le soutien d’ORE Catapult et d’ABPmer, confirme le potentiel de déploiement de l’éolien en mer à l’échelle du Royaume-Uni, avec un large potentiel pour l’éolien flottant – qui en s’éloignant des côtes élargit les possibilités d’emplacements – à condition d’une courbe d’apprentissage rapide et d’une chaîne d’approvisionnement compétente.
Approche holistique
FOWS propose la première analyse réellement holistique des interactions complexes concernant le déploiement de l’éolien en mer.
Elle met en évidence la complexité des demandes sur l’espace marin et la réflexion globale requise par les nombreuses parties prenantes ayant un rôle ou un intérêt à assurer l’avenir énergétique propre du Royaume-Uni et à accroître l’indépendance énergétique du pays. Ce qui implique une collaboration indispensable pour identifier les meilleures façons d’aborder les questions de priorisation de cet espace marin. A ce sujet, l’étude démontre la nécessité de travaux complémentaires à venir.
Will Apps, responsable du développement marin au Crown Estate, a déclaré : « L’éolien en mer est appelé à jouer un rôle central dans le système énergétique du Royaume-Uni en 2050 et dans la transition vers le net zéro – mais la réalisation de ce potentiel nécessitera une prise en compte équilibrée et holistique des autres activités marines et de l’environnement naturel. »
Modélisation
D’ores et déjà, Arup a modélisé des scénarios spatiaux illustratifs pour le développement de l’éolien offshore jusqu’en 2050, qui étudient les implications potentielles des coûts de déploiement relatifs futurs et le choix de la technologie éolienne en mer, en interaction avec l’environnement et les autres infrastructures et industries marines.
Trois hypothèses ont été étudiées à l’horizon 2050 (65, 95 et 140 GW). Pour chacune d’entre elles, une série de scénarios ont été envisagés pour gérer des contraintes en mer, ainsi que diverses sensibilités par rapport aux hypothèses de coûts. Il en résulte une gamme variée de scénarios de déploiement spatial modélisés, qui permettent d’illustrer l’interaction complexe des facteurs géospatiaux et des coûts de déploiement relatifs.
Pour Clare Lavelle, d’Arup, »Notre modélisation est une étape importante dans la compréhension et la quantification de ces interactions et offre un outil pour pouvoir tester différents scénarios afin de soutenir l’engagement futur des parties prenantes. »
L’étude montre aussi que la modélisation des considérations du système électrique et des impacts environnementaux cumulatifs est indispensable pour optimiser la taille des projets et déterminer la viabilité finale des zones de déploiement.
En mettant en évidence les implications spatiales de ce développement et la nécessité d’un programme de priorisation de l’espace marin, FOWS pose les bases d’une planification de l’ensemble du système et d’une planification intégrée de l’espace marin.
Un contexte positif
En adoptant pour la première fois une approche « spatiale » des ambitions nationales en matière d’éolien offshore, cette étude fournit une précieuse base de données aux décideurs politiques, à l’industrie et à l’ensemble des parties prenantes amenées à travailler ensemble.
Ces travaux sont publiés dans un contexte particulièrement porteur pour l’éolien offshore britannique. Sur le plan réglementaire, de nouvelles réformes de la planification visent à réduire les délais d’approbation des nouveaux parcs éoliens en mer, qui passeront de 4 ans à 1 an. Sur le plan économique, le succès remporté par le dernier appel d’offres écossais ScotWind (25 GW attribués au lieu des 10 GW initialement prévus et 74 projets candidats) a démontré l’appétit des développeurs à investir dans l’énergie propre.
POINTS DE REPÈRE
2022, BEIS, The Crown Estate, Crown Estate Scotland, Offshore Wind Evidence & Change Programme, Future Offshore Wind Scenarios (FOWS)
Lisez le Rapport Final
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