LONDRES (U-K) – 27/10/2008 – energiesdelamer.eu.
Le Royaume-Uni a décidé de mettre un frein à l’augmentation des coûts dans le domaine de l’énergie éolienne en mer et a chargé Carbon Trust de l’aider à trouver des solutions.
Carbon Trust qui s’est fait remarquer la semaine dernière en annonçant un projet spectaculaire de biocarburants algaux (The Guardian / Le Monde) est une société indépendante mise en place et financée par le gouvernement britannique. Aujourd’hui Carbon Trust va faire équipe avec cinq sociétés européennes d’énergie sur une initiative qui répond au nom de » Offshore Wind Accelerator« . Cette initiative vise à réduire les coûts de l’énergie éolienne offshore de 10% et plus en combinant et en optimisant les performances des parcs éoliens en mer existants ou à venir. Pour financer ce projet Carbon Trust a mis dans la balance 12,5 millions d’euro, portés à 37,6 millions sur les cinq prochaines années. Le reste de l’argent viendra du Danemark via l’énergéticien Dong, d’Irlande via Airtricity, d’Allemagne via RWE Innogy, d’Ecosse via ScottishPower Renewables et de Norvège via StatoilHydro. Les autres partenaires engagés dans le projet sont l’équipementier éolien anglais SLP Energy et le néerlandais Ecoventures Group (filiale de Econcern).
Mike Hay, chef de projet Offshore Wind Accelerator chez Carbon Trust a déclaré au Groupe Cleantech que les coûts étaient déjà à la hausse. » Les développeurs qui mettent aujourd’hui la main à la poche pour payer les projets ont la très nette sensation que ça commence à coincer « . Et Carbon Trust de rappeler que la moyenne des coûts de construction des parcs éoliens en mer a plus que doublé dans les 5 dernières années. La phase initiale de Offshore Wind Accelerator se traduira par une série d’études de faisabilité détaillées, avec des offres précises en direction des entreprises dans le courant de 2009.
Cette initiative compte proposer rapidement des solutions pour réduire les coûts des projets déjà engagés et compte bien s’attaquer, à partir de 2010, aux projets de grande envergure, dont on sait que le Royaume Uni s’est fait une spécialité. » Nous avons la volonté de trouver des solutions « , a déclaré Hay, » car les coûts des projets en cours ont, en ce moment, un impact démesuré sur l’ensemble du secteur « . Les études menées par Carbon Trust dans le cadre de Offshore Wind Accelerator passeront au crible tous les secteurs technologiques de l’éolien en mer du design des turbines, à leur construction en passant par leur conception, leur exploitation, le principe des fondations offshore, les accès, la logistique, le transport des éléments sur zone, les systèmes électriques, les raccordements et les coûts d’entretien. Carbon Trust espère voir rapidement les premiers effets de ses investigations tout terrain, avec une échéance butoir à 4 ou 5 ans.
Il est vrai que les entreprises qui collaborent à cette initiative ont d’autant plus intérêt à en voir rapidement des résultats concrets, qu’elles se sont toutes engagées avec le Royaume-Uni dans des projets souvent colossaux. Je rappelerai que le danois Dong Energy est impliqué pour 50 % dans le projet London Array, dont j’ai déjà beaucoup parlé dans ce blog, et qui a toute les chances d’être avec ses 1000 MW, l’un des plus grands parcs d’éoliennes en mer de la planète. (Cf. notre article du 20/10/08 ICI). L’Irlandais Airtricity travaille en collaboration avec l’entreprise texane Fluor sur le projet de 504 MW du parc éolien offshore de Greater Gabbard, au large de la côte du Suffolk en Angleterre. L’allemand RWE Innogy, qui mène déjà un projet au large de la côte du Pays de Galles, est à la recherche de trois autres sites au Royaume-Uni, ce qui porterait sa capacité combinée dans le pays à environ 2 gigawatts. ScottishPower, qui était jusque là le n° 1 de l’éolien à terre, a récemment reçu l’autorisation d’exploiter un premier projet en mer de 500 MW dans la Mer d’Irlande à l’ouest de Duddon Sands en partenariat avec Dong et le japonais Eurus Energy (communiqué ICI). Bouclant la boucle,le norvégien Statoil Hydro détient une participation de 50 % dans les 315 MW du projet de Sheringham Shoal projet en cours d’élaboration au large de la côte du Norfolk, (est de l’Angleterre). Cette liste n’est pas exclusive et Offshore Wind Accelerator envisage déjà d’y inclure d’autres entreprises européennes et toute entreprise qui souhaiterait se développer dans le domaine de l’éolien en mer.
Dans son rapport publié la semaine dernière, Carbon Trust a précisé que de toutes les technologies d’énergies renouvelables, c’était l’éolien en mer qui recelait le potentiel le plus important pour permettre au Royaume-Uni d’atteindre l’objectif de 15% d’énergies renouvelables d’ici à 2020. Carbon Trust a souligné cependant que pour atteindre cet objectif, le gouvernement devait assouplir les contraintes en matière de lieux d’implantation des parcs en mer. Le Premier ministre britannique Gordon Brown a confirmé lors d’une conférence de la British Wind Energy Association Conférence, que le Royaume-Uni était devenu » numéro 1 mondial en matière de parcs éoliens offshore construits « , devant le Danemark, avec 597 MW entièrement construits en mer. Le gouvernement britannique a tenu a faire savoir que les parcs éoliens offshore offraient désormais la capacité de fournir en électricité 300.000 foyers.
Article : Francis ROUSSEAU
Docs : The Guardian ; CleantechGroup ; Tous les sites liés. Photos 1 ©StatoilHydro ; 2 © ScottishPower ; 3 et 4 © SLP
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