COPENHAGEN – Danemarck – 18/02/2008 – Parmi les initiatives danoises préalables à la conférence sur le climat (COP15) en 2009, l’organisme d’état Energinet.dk a investi 8.5 millions de couronnes (1,14 millions d’euros) pour financer un projet de recherche qui vise à déterminer le potentiel de la laitue de mer Ulva Lactula comme nouveau matériau pour la production de bioénergie (cf. notre archive du 20/12/07) à partir de la biomasse marine.

 

L’équipe danoise de l’Institut National de Recherche Environnementale (NERI-DMU), sous la direction du professeur Michael Bo Rasmussen qui travaille sur ce projet et fonde de grands espoirs sur l’exploitation de cette macroalgue, aura désormais les moyens de pousser plus avant ses recherches dans la mise au point d’un biocarburant issu de la biomasse marine. Rappelons que la biomasse terrestre utilisée aujourd’hui (blé, maïs, pois…) est également une ressource alimentaire mondiale dont la demande est forte et la production limitée.

 

Il apparaît donc nécessaire de développer des méthodes de production de biomasse alternatives, spécifiquement destinées à la production énergétique. Les algues aquatiques, qu’il s’agisse de microalgues ou de macroalgues que l’on trouve aussi bien dans l’eau douce que dans l’eau de mer, représentent un énorme potentiel encore inexploité pour la production énergétique. Si la production de biodiesel à partir de microalgues marines fait déjà l’objet de plusieurs études à travers le monde et que les microalgues d’eau douce produisent même déjà un certain type de biodiesel aux USA, jusqu’à présent la production de biocarburant à partir de macroalgues comme l’Ulva Lactuca n’avait pas été évaluée. Des estimations préliminaires ont montré qu’il était possible de produire 700 fois plus de biomasse par hectare comparé à un champ de blé traditionnel. L’ulva et les espèces liées sont largement répandues dans la plupart des régions du monde et sont souvent dominantes dans des zones eutrophiques où elles posent beaucoup de problèmes aux écosystèmes locaux. Dans les zones à très fort taux de biomasse, ces algues peuvent être cultivées et utilisées pour la production de biodiesel, résolvant ainsi du même coup un problème environnemental majeur. L’objectif du projet des chercheurs danois est donc d’acquérir les connaissances et les techniques optimales pour la production et la fermentation de cette biomasse. Un des buts de ce projet est notamment de développer des plate-formes de production de cette algue, qui utiliseraient le C02 excédentaire produit par les centrales électriques et l’engrais. L’utilisation de ce C02 excédentaire permettrait de réduire les coûts liés aux quotas de C02 au Danemark.

 

La production de biomasse étant limitée au Danemark à cause de la surface cultivable restreinte, la production de biomasse aquatique permettrait donc d’augmenter considérablement la production globale de biomasse par hectare. Cette laitue là serait donc celle de tous les avantages !

Article : Francis Rousseau

Sources : BE Danemark du 13/02/08. Energinet.dk Photo : 1. Ulva Lactuca


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