REDMOND – (Etat de Washington – Etats Unis) – 13/10/2009 – 3B Conseils – Les entreprises américaines agissant dans le domaine de la  » biochimie renouvelable » Blue Marble, producteur d’énergie à haute teneur biochimique, et Bionavitas, éleveur de microalgues ont fait savoir, par le biais du media Cleantech, leurs intentions de passer un accord de partenariat en vue d’utiliser les algues dans le processus de production de substances biochimiques (bioplastiques et autres) et vraisemblablement à terme, de biocarburant algal.
Bionavitas a développé une technologie définie sous le nom de « Technologie d’Immersion Légère » (Light Immersion Technology), qui permettrait à l’entreprise de produire rapidement et de façon rentable des algues destinées à l’assainissement de l’environnement, à la santé, au secteur de la diététique et… accessoirement à la production de biocarburants. Cette technologie Blue Marble permettrait de produire des substances biochimiques directement à partir de biomasse organique. Ces substances biochimiques comprennent les esters qui sont des produits chimiques utilisés aussi bien dans les aliments que dans les parfums, les bioplastiques, les résines ou les adhésifs. La compagnie semble s’être surtout fixé comme objectif de mettre à profit cette technologique dans le développement de nouveaux produits plus sûrs, neutres en carbone et durables, capables de se substituer rapidement aux solutions pétrochimiques actuellement sur le marché. Elle n’est pas la seule. Beaucoup de compagnies mènent des recherches dans ce domaine qui est un secteur très actif de la recherche fondamentale comme de la recherche appliquée. Le maïs, la patate douce, le blé, la canne à sucre et les fibres naturelles sont des domaines de recherches connus, mais peu de compagnies se sont aventurées dans le domaine algal. Pourquoi ces produits sont-ils considérés comme neutres en carbone ? Déjà parce que l’utilisation de bioplastiques, en lieu et place des plastiques issus des hydrocarbures, permet une réduction des rejets de gaz à effet de serre dès leur production. En effet, les plantes ayant servi à la fabrication des bioplastiques ont absorbé du CO2 pendant leur croissance. Après leur utilisation, les bioplastiques vont restituer le carbone qu’ils contiennent sous forme de CO2, qui sera à nouveau capté par d’autres plantes. Le bilan carbone est donc neutre en théorie… mais il faut aussi prendre en compte les facteurs émetteurs de CO2 tels que les engrais ou l’énergie nécessaire à la transformation du matériau ou sa valorisation par le recyclage, le compostage ou même la combustion.
Dans un communiqué assez laconique, Michael Weaver PDG de Bionavitas a déclaré : « Notre Technologie d’Immersion Légère nous donne la capacité de produire efficacement des algues de haute qualité qui sont particulièrement bien adaptées aux biotechnologies de traitement Blue Marble ».
Certains experts considèrent que ce partenariat signe beaucoup plus l’entrée de Blue Marble dans la sphère de l’industrie naissante des bioplastiques algaux que dans celles des algocarburants occupée par des compagnies telles que LiveFuels ou Solazyme (entreprise qui dit déjà produire de l’algocarburant). Bien que le marché des produits biochimiques et des bioplastiques soit beaucoup plus petit que celui des biocarburants, dont le marché mondial est estimé à $ 500 milliards de dollars par an (chiffres Cleantech group), tous les espoirs de développement sont donc permis pour des compagnies comme Blue Marble et Bionavitas à condition de se positionner assez tôt. C’est ce qu’elles viennent précisément de faire. Les détails financiers de leur partenariat n’ont pas été divulgués.

Article : Francis ROUSSEAU

Docs : Sites liés. Photo : Vaisselle en bioplastique de Jensen et Banne © Galerie Via


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