SAN FRANCISCO (Etats-Unis)- 24/03/2008 – Le maire de San Francisco, Gavin Newsom, veut développer coûte que côute les énergies de la mer sur la côte Californienne, et ce en dépit des conclusions négatives d’une étude (à paraître en Mai 2008 ) qu’il a commandée à la San Francisco Public Utilities Commission. Selon des indiscrétions journalistiques (Greentech media) l’étude conclurait qu’un tel projet  » n’a pas de sens « . Au début de ce mois-ci déjà une commission a conclu que l’implantation de turbines exploitant les courants à proximité du Golden Gate serait trop coûteuse a mettre en place.  » Je me fiche de ce que dit l’étude, a déclaré Gavin Newsom, lors d’une discussion avec des journalistes la semaine dernière.  » Je souhaite juste que cette étude nous indique une meilleure voie à suivre que celles que nous suivons en ce moment « . Le fait que le maire de San Francisco soit un ardent défenseur des énergies renouvelables et en particulier des énergies de la mer n’est pas un secret. Il avait déjà clairement exposé sa position à ce sujet lors du dernier Cleantech Forum en se faisant le promoteur acharné de l’énergie des courants, de l’énergie des vagues et des énergies géothermiques. Les scientifiques américains, quant à eux, ne manquent pas une opportunité de rappeler que les énergies de la mer sont en mesure de générer potentiellement beaucoup plus d’électricité que l’énergie solaire et éolienne. Des compagnies agissant dans le domaine de l’exploitation de l’énergie des vagues comme le Canadien Finavera ou l’écossais Pelamis font tout pour convaincre les investisseurs de cette  » supériorité « . L’an dernier, Electric Power Research Institute de Palo Alto, (Californie) a révélé que 10 % de la demande énergétique des États-Unis pourrait être « satisfaite de façon crédible » par les seules énergies des vagues et des courants. Mais faire de ces estimations optimistes, une réalité s’avére plus difficile. C’est exactement ce que nous signalions sur ce blog dans notre précédent article,  » les entreprises concernées devant toute se heurter à l’implacable passage à tabac que l’océan fait subir a leur matériel !  » Ainsi l’AquaBUOY de Finavera (cf.video de simulation ci-dessous) exploitant l’énergie des vagues mise à la mer en octobre dernier au large des côtes de l’Oregon a très vite connu des problèmes et coûté 2 millions de dollars. À la suite de ces difficultés, pourtant inhérentes à toute technologie émergente, les capitaux-risqueurs qui s’étaient aventurés dans le secteur ont opéré un recul. Dans le contexte économique américain actuel de récession cela n’est guère étonnant et n’émeut pas le maire de San Francisco outre mesure. Il pense que dans ce domaine c’est aussi aux institutions gouvernementales de partager les risques en investissant dans le développement des énergies renouvelables. Ainsi Pacific Gas and Electric Co. qui a signé, en décembre dernier, un premier accord commercial d’exploitation d’énergie des courants avec Finavera. Le maire compte aussi sur les donations qui ont toujours été un moteur de la recherche américaine. Considérant, avec raison, ces difficultés comme des difficultés de jeunesse, Gavin Newsom, continuera d’afficher clairement son ambition de voir les énergies de la mer remplacer le pétrole et n’hésites pas à enfoncer le clou en déclarant  » ne plus vouloir voir de son vivant une seule plate forme pétrolière s’élever au large de la côte de Californie « .
Article : Francis Rousseau

Sources : Greentech media / Photos & video © Finavera


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