PARIS – (France) – 13/07/2011 – energiesdelamer.eu Par Francis Rousseau
A peine le premier appel d’offre pour l’éolien offshore français était-il lancé, que 6 entreprises dont 5 françaises (EDF Energies Nouvelles (EEN), DONG Energy, Nass&Wind Offshore, Poweo ENR, wpd Offshore et Alstom Power) décidaient de mettre en commun leur expertise et leur capacité d’investissement au sein d’un consortium. Ce consortium (qui n’a pas encore de nom) compte bien être parmi les premiers à répondre à l’appel d’offre pour la première tranche d’éolien offshore français lancé le 11 juillet (cf. notre article du 11 juillet 2011).
La création du nouveau consortium, annoncée d’ailleurs par Alstom Power dès le 11 juillet 2011 (ICI), illustre « une volonté commune de créer, dans un esprit d’équipe, des projets d’excellence « annoncés comme » technologiquement innovants, financièrement et techniquement solides, conçus localement, maîtrisés et ambitieux pour la France ». Dans cette configuration, c’est EDF Energies Nouvelles qui organise et fédère les partenariats, alors qu’il incombera aux membres du consortium de gérer et de coordonner les réponses aux appels d’offre et en premier lieu au premier appel d’offre du 11 juillet 2011. En position de leader international dans les énergies renouvelables, EDF EN, qui a déjà l’expérience de la construction de deux projets offshore au Royaume-Uni et en Belgique, entend mettre son expertise technologique, industrielle et financière au service des futurs parcs éoliens offshore français. Dans ce futur consortium, c’est EDF EN qui détiendra la participation majoritaire de la société mère.
ALSTOM POWER
L’accord du consortium avec Alstom Power pour la fourniture en exclusivité d’éoliennes offshore de nouvelle génération (ALSTOM 6MW), dont j’ai parlé dans un article du 5 juillet 2011, est la pierre angulaire du projet global. « C’est un choix très structurant pour la création d’une filière industrielle française. La mise sur le marché en 2014 d’un nouvel équipement innovant et aux performances inédites, sera l’occasion unique de concevoir de toute pièce une éolienne de technologie française, fabriquée et assemblée sur le territoire national. » Elle n’existe pas pour l’instant, sachant que l’éolienne M5000 de 5MW d’AREVA Wind est en réalité une éolienne conçue par l’allemand Multibrid ; elle est devenue la propriété d’AREVA Wind quand celui ci a racheté Multibrid mais ce n’est pas une technologie native AREVA. Cette éolienne, comme je l’ai signalée à plusieurs reprises, est d’ailleurs toujours fabriquée en Allemagne (Bremerhaven). Sous réserve de disposer d’un volume suffisant de commandes, Alstom Power aurait donc l’intention « d’implanter en France un pôle industriel et technologique comprenant des unités de fabrication de générateurs, de pales et de nacelles, qui sera le cœur d’un vaste écosystème économique et scientifique, faisant appel à de nombreux sous-traitants industriels français et faisant l’objet de partenariats technologiques avec plusieurs organismes. » Près de 200 fournisseurs du secteur de l’éolien offshore sont impliqués dans ce projet. Il s’agit donc là d’un projet industriel français majeur capable de donner naissance à une filière française de l’éolien offshore native, compétitive et créatrice d’emplois, dont le consortium des 6 sera l’acteur autour de la figure centrale d’Alstom et d’EDF Energies Nouvelles.
DONG ENERGY
Parmi les membres importants du consortium, on remarquera la présence du groupe danois DONG Energy, pionnier dans le secteur de l’éolien offshore et qui, à ce titre, possède une expérience de plus de 20 ans sur le marché nord européen. En tant qu’acteur clé de l’industrie des énergies renouvelables, le groupe danois est la compagnie d’électricité qui a construit et exploite à ce jour la plupart des parcs éoliens offshore en Europe (Royaume-Uni, Allemagne, Danemark, Pays-Bas, Suède, Norvège) ce qui le met de fait en position de numéro 1 mondial bien que la société se présente modestement « comme un des leaders mondiaux ».
Nass&Wind Offshore
Nass&Wind Offshore est un groupe français indépendant fondé par Nathalie Le Meur et Peter Nass dans le Morbihan en 2001. Spécialisé d’abord dans le développement de parcs éoliens terrestres, il a cédé cette activité à GDF-SUEZ en 2008. Depuis lors, Nass & Wind a renforcé son expertise dans l’identification de sites propices et dans le développement d’unités de production d’électricité verte, de la phase d’étude jusqu’à l’exploitation, en passant par le financement et la maîtrise des chantiers. Sa réputation, fondée sur la qualité des dossiers déposés et la réelle prise en compte des préoccupations des parties prenantes, et son expérience lui permettent d’oeuvrer désormais au développement industriel des énergies renouvelables en France. Plusieurs filiales dédiées au développement d’unités de production d’électricité à base de sources renouvelables composent le groupe dont deux nous intéressent particulièrement : Nass&Wind Offshore dédiée au développement de parcs éoliens offshore, et Nass&Wind Industrie, basée à Lorient, qui développe le projet innovant d’éolienne flottante multimégawatt Winflo labellisée par le Pôle Mer Bretagne en 2008 et dont un démonstrateur proche de l’échelle 1 sera testé dès 2012. L’éolien offshore flottant, l’héritier naturel de l’éolien offshore posé et en même temps « nouvelle frontière » à atteindre, mettra en valeur de nouveaux gisements énergétiques propres. Son développement nécessite un saut technologique qui mobilise aujourd’hui tous les efforts.
wpd offshore
Crée en 2007 wpd Offshore est, aussi, bien connu des lecteurs pour avoir planché sur trois projets français dont j’ai pu rendre compte :
– le parc éolien des « Deux Iles », qui proposait d’installer 120 éoliennes à 14 km de l’île d’Yeu et à 17 km de l’île de Noirmoutier pour une capacité totale de 600 MW, couvrant 70% de la consommation totale de la Vendée. Ce projet est loin d’être obsolète, François Fillon ayant rappelé lors du Conseil Interministériel de la Mer (CIMER) du 10 juin dernier que » le projet des Deux Iles sera bien inclus dans le deuxième appel d’offres qui sera lancé au premier semestre 2012 « ,
– Le parc éolien du Calvados qui se proposait d’implanter 50 éoliennes au large des côtes du Bessin pour une capacité de 250 MW
– et enfin le parc éolien des Hautes Falaises.
wpd offshore France est une société française dont le siège est à Boulogne-Billancourt et la maison mère à Brême (Allemagne). La construction et le financement de plus de 80 centrales d’énergies renouvelables d’un capacité de 950 MW, à travers le monde ont permis au groupe wpd Offshore d’acquérir une solide connaissance des énergies renouvelables, des technologies offshore et du co-développement avec les communautés locales. wpd Offshore est devenu l’un des importants leaders de l’éolien offshore européen avec plus de 5000 MW en développement dont 1500 MW en cours de construction à ce jour. Parmi les projets actuellement les plus avancés du groupe, il faut citer : Baltic I (21 éoliennes en mer Baltique) et Kriegers Flak I, II et III (320 turbines à mi chemin entre l’Allemagne, le Danemark et la Suède). Le Groupe wpd est fier du savoir-faire qu’il a développé dans le domaine de l’éolien en mer et considère que son point fort est d’avoir comme une priorité l’écoute et la concertation locale.
POWEO,
Poweo ENR est la moins expérimentée des sociétés du consortium dans l’éolien et l’éolien offshore. Née en 2002 de la fin du monopole de la distribution du gaz et de l’électricité en France, POWEO est arrivé sur le marché de l’énergie en proposant des offres d’électricité et de gaz aux particuliers et aux professionnels « qui incitent à mieux consommer son énergie et donc réduire sa facture ». En concurrence avec EDF et GDF Suez, Poweo a fait son entrée dans l’éolien terrestre de façon récente (mars 2007) par l’acquisition de 100% du bureau d’étude Espace Eolien Développement (EED) connu pour avoir développé depuis sa création en 1992 des fermes éoliennes, détenues et exploitées par des tiers. Je ne connais pas à Poweo d’expérience directe dans le domaine de l’éolien offshore. Poweo ENR est visiblement là pour réparer ce manque.
D’après ce que laisse entendre Alstom Power, le consortium aurait l’intention de se porter candidat sur les 5 lots désignés par l’appel d’offre du 11 juillet. Les cinq projets présentés par le consortium seraient détenus par cinq sociétés dédiées à chaque projet. Dans chacun des projets la société mère détiendrait une participation majoritaire aux côtés des partenaires stratégiques de développement.
Sources : Sites liés et cités. Photos 1 : Carte des vents marins en Europe © Riso National Laboratory Denmark . 2 : turbine 6MW ©Alstom. 3 Parc éolien offshore Dong de Burbo Bank ©DONG4: eolienne flottante Winflo ©Winflo. 5: travail sur une nacelle ©wpd offshore
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