Belgique – Jeudi 02/05/2019 – energiesdelamer.eu. La Belgique est considérée comme l’un des pays les plus dynamiques en matière d’éolien offshore. A l’occasion de l’inauguration de Rentel, Nathalie Oosterlinck a déclaré que le prochain gouvernement devra faire « des choix conscients en vue d’un futur neutre en carbone ».
Il faut une vision à long terme, et cette vision doit être mise en oeuvre de manière cohérente », a déclaré la CEO d’Otary Nathalie Oosterlinck.
Le ministre de la Mer du Nord Philippe De Backer (Open Vld) assume néanmoins son bilan. « Les neuf projets en mer planifiés ont été menés à bien, à un prix avantageux. Il est prévu de doubler la capacité en mer d’ici à 2025. Le prochain gouvernement doit poursuivre la vision énergétique, sans compromis », note la Belga.
Le parc éolien Rentel déjà en fonctionnement a été inauguré mardi 30/04/2019 à Ostende. Il s’en est fallu de peu pour que ce projet de 1,1 milliard d’euros échoue à cause de polémiques sur les permis et de la versatilité des pouvoirs publics. « Il faut un cap clair du prochain exécutif sinon la transition énergétique sera un échec », déclare la CEO d’Otary Nathalie Oosterlinck.
Avec une capacité de 309 mégawatts, le cinquième parc éolien belge en mer fournira de l’électricité à 300.000 familles.
Nathalie Oosterlinck, explique que la clôture du financement du parc de Rentel a vécu des moments difficiles, car « juste avant la clôture de notre financement, le gouvernement a décidé de réduire son soutien aux parcs éoliens offshore. Et le câble Stevin – qui amène le courant sur le continent – s’est retrouvé menacé suite à des plaintes de riverains et de communes auprès du Conseil d’Etat. C’est typique de notre pays, où il devient de plus en plus difficile de lancer de grands projets d’infrastructure.«
Vu la menace de nouveaux retards, l’entreprise a elle-même installé 40 km de câbles sous-marins jusqu’à la station de haute tension à Zeebruges.
Un accord a finalement été trouvé sur la question des subsides publics, et au final, les 42 éoliennes ont pu être construites dans les délais et le budget impartis. « Ce fut tendu, se souvient Nathalie Oosterlinck qui a donné une interview au quotidien numérique L’Echo.Be.
« À ce moment-là, si vous n’avez pas derrière vous des actionnaires solides et qui y croient, ça ne marche pas. Le monde politique devra trouver une solution pour que les grands projets d’infrastructure ayant un impact social et économique important ne s’enlisent à cause d’actions en justice, comme c’est le cas aujourd’hui encore avec la liaison Oosterweel-Anvers.«
Qu’est-ce qui devrait changer?
Il faudrait que les dossiers avancent plus vite. Lorsqu’une décision est prise, elle doit être mise en œuvre comme prévu. Aux Pays-Bas, ils ont résolu ce problème en accordant au gouvernement de La Haye toutes les compétences en matière de travaux d’intérêt général, avec un point de contact central pour les permis et le suivi.
En Belgique, lorsque le câble arrive sur la plage, ce n’est plus le gouvernement fédéral qui est compétent, mais la Flandre, qui est responsable à partir de la laisse de basse mer. Alors, il faut tout recommencer avec d’autres personnes. Notre pays a son histoire, certes, et je la respecte, mais les procédures devraient être simplifiées. Les collègues étrangers restent parfois bouche bée quand ils voient les difficultés auxquelles les promoteurs sont confrontés en Belgique.
Vos équipes risquent-elles de se retrouver au chômage technique, si les nouvelles concessions ne sont pas rapidement accordées?
Maintenant que Rentel est terminé, nous commençons cet été la construction des fondations de notre deuxième parc éolien, Seamade, qui devrait être opérationnel d’ici fin 2020. En 2021, nous aimerions déjà être en train de travailler sur la concession suivante dans la deuxième zone, mais là encore, nous aurons besoin plus rapidement d’une connexion.
Dès le lendemain, la ministre fédérale de l’Energie, Marie Christine Marghem, a rejetté les accusations d’un manque d’ambition de la part du gouvernement fédéral dans sa politique énergétique et estime que « les affirmations de Mme Oosterlinck sont dénuées de fondement. Le gouvernement a été très ambitieux. »
La ministre de l’Energie en a profité pour rappeler son bilan dans L’Echo.be : le gouvernement a « non seulement bouclé l’ensemble de la négociation pour l’offshore permettant à la Belgique d’atteindre d’ici 2020 une capacité installée en mer de 2,2 GW et ce faisant, d’honorer ses obligations européennes », mais il a également « dessiné le prochain parc en mer du Nord ».
Le gouvernement « a fait adopter un cadre pour un mécanisme de tendering (appel d’offres, NDLR) afin que désormais les concessions soient accordées aux exploitants éoliens sur base d’une concurrence pour obtenir la meilleure technologie au meilleur prix ».
Points de repère
27/09/2017 – La fondation de la sous-station électrique du champ éolien offshore Rentel construite par Chantiers Atlantique situé au large de Zeebrugge, a été installée par le navire de GeoSea “Innovation” du groupe DEME. Le navire jack-up a réalisé l’installation en moins de 72 heures profitant d’une fenêtre météo favorable.
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