France – Lundi 01/10/2018 – energiesdelamer.eu. Hasard du calendrier, les journées Evolen se déroulent dans la foulée du Climate Week NYC. Ce sera pour Patrick Pouyané, président de Total l’occasion d’afficher sa vision et sa stratégie pour le Groupe, comme il a fait le 27 septembre sur son compte Linkedin et à New-York. Le portail energiesdelamer.eu reproduit ci-après la tribune.
Il devrait à l’occasion des Journées Evolen, renouveler son appel à une évolution du mix énergétique, à des investissements … à une évolution de la législation et des règlements, ainsi qu’à des incitations à développer de nouveaux comportements …
L’«évolution du mix énergétique est un défi mondial et complexe, sans solution simple. Des changements à cette échelle demandent des efforts, des remises en question, des investissements et de la collaboration. La création d’un terrain favorable à l’investissement, nécessaire au développement et au déploiement de toutes ces différentes solutions, est un grand défi qui nécessitera législation et règlements, ainsi que des incitations à développer de nouveaux comportements…
Dans sa tribune, sur son compte Linkedin, Patrick Pouyané rappelle son engagement en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique. Ses affirmations renouvelées à NY dans le cadre du Climate Week NYC la semaine dernière interviennent également avant les Journées annuelles Evolen qui se tiennent les 2 et 3 octobre à Paris dont il assurera le discours de clôture.
« De fait, je l’ai toujours admis, nous sommes une partie du problème, (déclare-t-il). Mais nous sommes aussi une partie de la solution et je voudrais rappeler ici les convictions que je porte, de manière très concrète et transparente, depuis plusieurs années maintenant, en tant que président-directeur général de Total mais aussi en tant que citoyen.
Comme je le présentais dans un précédent article (sur Linkedin), notre industrie a une double responsabilité : fournir une énergie au meilleur coût à une population mondiale en croissance, tout en apportant une solution au défi climatique et -nous devons réduire notre empreinte environnementale et nos émissions de CO2.
Nous pouvons, pour cela, miser sur notre vision à long terme, sur nos capacités financières et de recherche pour faire progresser par exemple les énergies plus propres, le gaz naturel et les renouvelables, le stockage de l’électricité ou encore le captage de CO2.
C’est pourquoi Total a affirmé son ambition de devenir la major de l’énergie responsable et s’est engagé, notamment, à contribuer à la réussite des Objectifs de Développement Durable définis par l’ONU, plus particulièrement sur les thèmes du changement climatique, de l’accès à l’énergie et de la biodiversité.
La mise en œuvre de notre stratégie repose aussi sur le dialogue, avec les citoyens comme avec les leaders politiques et économiques. C’est le sens de ma venue à New York pendant cette semaine (24 au 30 septembre) dédiée au climat (#ClimateWeekNYC): présenter et expliciter devant nos actionnaires, devant des investisseurs, comment une entreprise comme Total parvient à intégrer cette exigence climatique de manière pragmatique, responsable et économiquement viable !
Cette approche ouverte et transparente s’accompagne également de partenariats actifs. Seule une dynamique collective peut en effet répondre à l’ampleur des enjeux climatiques. Total est ainsi engagé dans plusieurs projets communs à d’autres majors de l’énergie au sein de l’OGCI (Oil & Gas Climate Initiative), organisation lancée il y a trois ans et dont notre groupe est membre fondateur. Son but ? Travailler et investir dans des solutions innovantes pour réduire nos émissions de méthane, améliorer l’efficacité énergétique de nos activités et développer la filière de capture, stockage et utilisation du CO2. J’ai été heureux d’apprendre que trois majors américaines – ExxonMobil, Chevron et Occidental Petroleum Corporation – avaient décidé de se joindre à notre dynamique.
Et le sujet mérite d’être traité sans tabou :
Stopper toute activité d’extraction et de production à base d’énergies fossiles ? La plupart des études, notamment celles de l’AIE (Agence Internationale de l’Energie), y compris le scénario développement durable, montrent que cela n’est pas envisageable avant plusieurs décennies.
Réduire la part des énergies fossiles les plus polluantes ?
Pour contribuer à atteindre les objectifs de l’accord de Paris, nous avons l’ambition de baisser régulièrement l’intensité carbone des produits énergétiques que nous mettons à disposition de nos clients. Ainsi nous affichons l’ambition d’une réduction de 15% entre 2015 – date de l’accord de Paris – et 2030 et, en fonction des évolutions technologiques et des politiques publiques, de 25 à 35% à horizon 2040. J’ai déjà dans ce cadre pris la décision de sortir notre entreprise de toute activité dans le charbon, ce qui est le cas depuis 2016…. C’est le signal le plus efficace pour faire bouger les lignes rapidement et accentuer le basculement vers le gaz et les renouvelables pour la production d’électricité.
Il convient en effet d’inciter à recourir davantage au gaz naturel…. C’est une source d’énergie largement disponible et la moins émettrice de CO2 parmi les énergies fossiles lorsqu’utilisée pour la production d’électricité.
Remplacer le charbon par du gaz dans les centrales électriques pourrait réduire de 5 Gt/an, soit 10 % environ, les émissions mondiales de CO2. Le gaz ne pourra toutefois jouer ce rôle qu’à condition de maîtriser l’émission de méthane associé à sa production et à son transport. C’est d’ailleurs l’un des axes de travail prioritaire de l’OGCI et de Total.
Le gaz naturel est également le parfait allié des énergies renouvelables
Par nature intermittentes, ces dernières ont en effet besoin de s’adosser à une énergie flexible. C’est ainsi que l’on favorisera et accélèrera réellement leur développement pour notamment produire de l’électricité bas carbone.
Il convient en parallèle de travailler sur l’amélioration des capacités de stockage de cette électricité pour une meilleure intégration au réseau.
L’utilisation de batteries Li-ion développées par l’entreprise leader mondiale Saft, filiale de Total, permettrait par exemple de réduire de 40 % les émissions de CO2 dans le domaine des transports d’ici à 2030.
En matière de stockage, celui du carbone est aussi une composante importante dans le scénario deux degrés. Cette technologie est indispensable pour atteindre la neutralité carbone et pas seulement au seul périmètre de l’activité Oil and Gas. Il est en effet décisif dans de nombreux domaines industriels comme la production de ciment ou d’acier, dans lesquelles les émissions de CO2 sont inévitables. Capitalisons sur notre expertise en géosciences pour avancer !
À l’instar de l’expression « mix énergétique », il existe donc un mix de solutions dont je viens de dresser ici une liste non exhaustive. En privilégiant le gaz et les énergies renouvelables dans la production d’électricité, en optimisant l’efficacité énergétique de nos activités, de nos produits et de nos clients, et en développant la technologie CCUS (voir la vidéo de Total sur You Tube), nous construisons une réponse globale, diversifiée et porteuse de croissance !
Mais vous l’aurez compris, l’évolution du mix énergétique est un défi mondial et complexe, sans solution simple. Des changements à cette échelle demandent des efforts, des remises en question, des investissements et de la collaboration. La création d’un terrain favorable à l’investissement, nécessaire au développement et au déploiement de toutes ces différentes solutions, est un grand défi qui nécessitera législation et règlements, ainsi que des incitations à développer de nouveaux comportements. C’est le message que je continuerai sans relâche de porter auprès des acteurs économiques et politiques. Vous pouvez compter sur ma détermination.
This post is also available in English.
[1] SDG : Sustainable Development Goal (Objectifs de Développement Durable)
https://www.youtube.com/watch?v=HSvWrjviqZM
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