France – Jeudi 19/07/2018 – L’hydrolien, le houlomoteur… : L’Etat doit donner des perspectives à l’ensemble des filières.
Les membres du SER demandent également que le projet de Programmation Pluriannuelle de l’Energie (français) présenté prochainement par le Gouvernement donne, aux horizons 2023 et 2028, des perspectives de croissance à l’ensemble de cette filière des énergies renouvelables marines.
Retour sur les 10 derniers mois
Les inquiétudes se manifestent fortement depuis les Assises de la mer. Car contre toute attente, la manifestation annuelle qui se tenait au Havre, n’avait pas apporté à la filière des perspectives d’appel d’offre. Les industriels avaient quelque peu tiré des conséquences sur l’absence d’un calendrier français et EVOLEN, le Gican, le Cluster et le SER avaient publié un communiqué de presse pour appeler l’attention du gouvernement sur les appels d’offres en général.
Naval Energies lanceur d’alerte
Une nouvelle alerte avait été lancée le 11/06/2018 par Laurent Schneider Maunoury, président de Naval Energies. « Nous avons besoin de visibilité sur la phase commerciale de l’hydrolien qui, à défaut de prise de décision, risque de rendre caduques les centaines de millions d’euros investis depuis plusieurs années…. » avait-il déclaré à energiesdelamer.eu
Trois jours plus tard, lors de l’inauguration de l’usine Open-Hydro à Cherbourg, Karmenu Vella (photo) le commissaire européen aux affaires maritimes, Denis Naughten (photo) le ministre irlandais, les présidents des collectivités territoires et locales de Normandie, avaient souligné qu’un signe de la part du gouvernement français serait bienvenu (et Hervé Morin sur la photo).
La Commission européenne et OEE
Au début du mois de juillet, la Commission européenne a publié une étude marché qui propose notamment la mise en place d’une plateforme européenne d’investissement pour les énergies marines, validant les recommandations de la feuille de route publiée par l’industrie en 2016 « Ocean Energy Roadmap ».
Le SER demande un 1er appel d’offre commercial et une prise en compte dans le projet de la PPE
Cette fois, c’est le Syndicat des énergies renouvelables (SER) qui prend la relève en publiant un long communiqué et en appelant au lancement d’un premier appel d’offres commercial pour l’hydrolien et des perspecives dans la PPE.
Car, les industriels français des énergies renouvelables marines ont des motifs d’inquiétude. La déclaration de Jason Hayman, directeur général de Sustainable Marine Energy’s (SME) qui développe avec Schottel la plate-forme PLAT-I qui vient d’arriver à Halifax pour des essais dans la Baie de Fundy est claire : «Le Canada est un choix évident pour la prochaine étape du développement de PLAT-I et des PME en raison des ressources abondantes dans et autour de la baie de Fundy. … Mais plus que cela, le Canada et la Nouvelle-Écosse en particulier, sont essentiels à la stratégie commerciale des PME en raison du soutien financier disponible pour la production d’énergie propre à partir des marées. Le tarif de rachat nous permettra de réduire les coûts grâce au déploiement cumulatif de la technologie de l’énergie marémotrice et d’être en mesure de desservir les marchés à l’échelle mondiale, y compris l’Asie du Sud-Est.
Que fait et que doit faire le gouvernement français ?
En France comme le souligne le SER, « les différentes technologies d’énergies marines renouvelables (hydrolien marin, fluvial et estuarien, houlomoteur, énergie marémotrice, énergie thermique des mers), sont autant de solutions pour diversifier le mix énergétique français, grâce à leurs nombreux atouts, comme leur forte prédictibilité, leur bonne acceptation sociale, un taux de production élevé et une diversité d’applications (production d’électricité, de froid renouvelable ou de stockage d’énergie, etc.).
Avec le soutien de l’Etat, les acteurs français ont franchi plusieurs étapes importantes de maturation des technologies : conception de solutions innovantes, mise à l’eau de prototypes, raccordement au réseau électrique de démonstrateurs et, demain, la mise en service des premières fermes pilotes pour l’hydrolien en mer ou déjà de projets pilotes et commerciaux en milieu fluvial.
En particulier pour l’hydrolien, la prochaine Programmation Pluriannuelle de l’Energie doit maintenant, et d’ici 2023, conduire l’Etat à organiser les premiers appels d’offres commerciaux, à hauteur de 150 à 250 MW sur les sites du Raz-Blanchard (en région Normandie) et du Fromveur (en région Bretagne).
Les acteurs, réunis au sein du SER, sont convaincus que ce premier appel d’offres commercial permettra de poursuivre la maturation des technologies et d’engager la filière sur sa trajectoire de décroissance de coûts. Ces premiers parcs pourront être initiés à un coût acceptable pour le budget de l’Etat, notamment grâce à la mobilisation de financements européens qui permettront de diminuer d’environ 30% le coût du soutien à ces premiers projets commerciaux – ce que montrent les éléments réunis par le SER dans une note de synthèse sur le retour d’expérience technologique, l’état des lieux de la filière et les perspectives de l’hydrolien marin.
« A défaut d’une telle visibilité, les industriels ne seront plus en mesure de mobiliser les acteurs du financement pour maintenir les investissements nécessaires à la poursuite de leur développement industriel et technologique. Ces développements, tels qu’engagés aujourd’hui, leur permettront pourtant de proposer une technologie commerciale fiable à court terme face à une compétition européenne en recherche de marchés. De même, leur démarche de pénétration du marché à l’international dépend de la confiance du marché domestique français dans la mise en œuvre de ces technologies hexagonales », prévient Jean-Louis Bal, Président du Syndicat des énergies renouvelables.
En plus de pérenniser des filières industrielles que la France a réussi à faire émerger, et qui sont aujourd’hui en pointe à un niveau mondial, le développement des EMR génèrera d’importants bénéfices industriels et économiques, en animant de nouveaux bassins d’emplois sur notre littoral et en offrant à nos entreprises l’opportunité de se positionner, les premières, à l’export.
Points de repère
04/07/2018 – Les énergies de l’océan ont besoin d’un tarif d’achat. Une nouvelle étude de marché sur les énergies de l’océan (hors éolien offshore donc) commanditée par la Commission européenne (CE) et rendue publique fin juin souligne la nécessité d’un fort soutien à ce secteur afin de maintenir l’avance européenne en la matière.
26/12/2017 – Quelle place pour l’hydrolien dans le mix énergétique ? L’année 2018, apportera-t-elle de nouvelles perspectives pour les hydroliennes ? Point de vue de Méziane Boudellal
28/11/2017 – Les interventions d’Edouard Philippe et de Nicolas Hulot aux Assises de la mer ont laissé les acteurs des énergies renouvelables de la mer sur leur faim. C’est la raison pour laquelle, EVOLEN, le Gican, le Cluster maritime, le SER veulent un calendrier.
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