France – Nantes – Lundi 30/10/2017 – energiesdelamer.eu – Partie 3 – La deuxième journée d’Ocean Energy Europe s’est ouverte le 26/10/2017, sur le développement de marchés à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Union Européenne et quels moyens mettre en place pour leur création.
Présidée par Alexandre Roesch, Délégué général du Syndicat des Énergies Renouvelables (SER), la table ronde regroupait des représentants des organismes internationaux tels que WPTO, PMEC, DP Energy, OEAJ et Enel Green Power.
poursuit la publication des comptes rendus des journées qui viennent de se dérouler à Nantes.
Marchés intérieur et l’extérieur à l’Union Européenne : Tour du monde
Etats-Unis : 41 sites de tests (en mer ou en bassin)
Le premier intervenant, Alejandro Moreno, directeur de Water Power Technologies Office (WPTO) – Département de l’énergie des États-Unis a présenté l’état actuel du marché des énergies marines renouvelables aux Etats-Unis. Il a commencé sa présentation par la ressource disponible dans les eaux américaines, avec un fort potentiel énergétique des vagues sur toutes les côtes du pays et particulièrement à l’ouest et des sites à forts courants marins en Alaska et au nord-est à proximité de la baie de Fundy.
L’industrie EMR américaine est encore dans les premiers stades de développement mais Alejandro Moreno a insisté sur les 41 sites de tests (en mer ou en bassin) présents pouvant potentiellement accueillir des technologies marines. Pour le moment, seul un centre de test dédié aux énergies marines est en activité dans le pays, avec le Wave Energy Test Site à Hawaï.
Cependant, un centre de tests de plus grande envergure, le Pacific Marine Energy Center (PMEC), devrait voir le jour courant 2021-2022 directement sur le continent nord américain. Sites du centre de test PMEC
Depuis plusieurs années, le secteur reçoit de $50 à 60 millions de financements publiques en moyenne, et malgré le gouvernement en place moins enclin à investir dans le secteur que par le passé le directeur de WTPO reste optimiste pour l’obtention d’un soutien du même ordre de grandeur.
Un autre acteur important pour le développement du secteur aux États-Unis est la US Navy qui croit en ces technologies pour des applications militaires (navires autosuffisants énergétiquement). Cela représente 20% des investissements effectués à ce jour. Il a conclu sa présentation par la nécessité d’investiguer dans des marchés alternatifs qui pourraient être développés en association avec des EMRs tels que l’aquaculture, la désalinisation d’eau, et l’application aux communautés isolés non raccordées au réseau électrique et souvent dépendantes de générateurs diesel.
Japon
Kiyohiko Ko, d’Ocean Energy Association Japan (OEAJ) a présenté l’état actuel du marché EMR japonais. Depuis Fukushima en 2011, le Japon, pays très dépendant de l’énergie nucléaire a engagé un processus rapide de sortie du nucléaire. Ceci a entraîné la réouverture de centrales fonctionnant aux énergies fossiles, et par conséquent renforcé la dépendance du pays à ces énergies et à leur importation. Fukushima a eu comme impact une accélération de la transition énergétique vers des moyens de production re
nouvelables, notamment par la mise en place de Feed-In Tariffs (tarifs de rachat) élevés pour l’énergie photovoltaïque.
L’océan entoure le pays, qui, “avec la 6ème plus grande ZEE* a intérêt a misé sur la participation des énergies m
arines à leur mix énergétique”. L’OEAJ a des ambitions fortes pour les EMRs avec un objectif de 1GW de capacité installée d’ici 2022 et 3GW d’ici 2030 au Japon. Pour atteindre ces buts, le Japon a des projets de développer des sites de test EMRs dans ces eaux avec l’aide de l’European Marine Energy Center (EMEC). Divers projets sont en cours : le Goto Tidal Demo Project avec OpenHydro (Naval Energies), l’ouverture d’une ferme éolienne flottante de démonstration en partenariat avec Ideol, le développement d’une ferme d’hydrolienne sur les côtes de l’île de Kuchino-shima. Une centrale thermique des mers de démonstration d’une capacité de 100kW est en fonctionnement depuis 2013 dans la province d’Okinawa dans la mer de Chine orientale. et d’autres pourraient elles-aussi voir le jour. Pour conclure, le représentant de l’OEAJ a insisté sur l’ouverture du Japon aux développeurs et acteurs de l’industrie des énergies marines et ce afin de voir le secteur grandir.
Centrale ETM de Kumejima (Okinawa)
Royaume-Uni
Le troisième invité était Matt Hudson, directeur d’opérations de Marine Hub Cornwall. Après une brève introduction sur la politique et le marché des énergies renouvelables au Royaume-Uni, il a axé son intervention sur la région de Cornouailles et l’importante croissance des EnRs depuis 2010 avec plus de 550% d’augmentation. La capacité installée en énergies renouvelables couvre maintenant 33% des besoins électrique de la région.
Matt Hudson a vanté la qualité de l’infrastructure mise en place pour les énergies marines dans la région avec notamment Wave Hub le centre de test de machines houlomotrices, (photo Port de Falmouth) des ports disposant d’eau profondes nécessaires pour le passage de certains navires et un raccordement en mer capable d’accueillir 20MW (bientôt étendu à 48MW). Matt Hudson a terminé sa présentation en invitant les développeurs à tester leur machine dans sa région.
Le directeur gestionnaire de DP Energy en Irlande, Simon de Pietro est intervenu afin de partager sa vision du secteur en futur. Le premier point qu’il a relevé est la difficulté d’expansion des énergies marines en raison de son coût d’investissement et son risque élevé comparé aux autres énergies renouvelables.
Un premier élément de réponse à ce qu’il a souligné serait pour le secteur de se réorienter vers un marché de niche tel que la production d’électricité pour des communautés off-grids isolées telles que les îles.
Les conditions nécessaires à la bonne implantation des EMR soulignées par Simon de Pietro est la présence d’une ressource importante, d’une demande en capacité de génération sur le réseau, une réglementation et une politique soutenant le secteur.
Italie
La présentation de Simon de Pietro fut ensuite complété par Giovanni Tula, Directeur d’Innovation chez Enel Green Power. Selon lui l’industrie des EMRs devrait bénéficier de tarifs de rachats élevés pour booster la croissance du secteur et réduire les risques liés à des projets non rentables, comme ce qui avait déjà été fait pour les autres technologies renouvelables dans certains pays.
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