France – Nantes – Jeudi 26/10/2017 – energiesdelamer.eu. Les industriels européens de l’hydrolien et du houlomoteur sont au rendez-vous d’Ocean Energy Europe à Nantes. Trois français exposent. Geps Techno, Naval Energies et Sabella à ces rencontres de haut niveau technologiques qui se déroulent sur deux journées. La conférence d’ouverture qui réunissait OpenHydro, AW Energy, Meygen (Atlantis) et ScotRenewables a démontré que les machines peuvent dans un très proche avenir accélérer le développement de l’exploitation de l’énergie des mers.
En ouverture, Rémi Gruet président d’Ocean Energy Europe (OEE) ICI a particulièrement souligné les progrès connus par le secteur des EMR au cours des derniers mois, avec de nombreuses machines mises à l’eau et générant de l’électricité. Il a insisté sur la nécessité de la visibilité de la filière et des échanges entre les acteurs de l’industrie, les universités et les politiques.
Sébastien Pilard, délégué de la Blue Economie pour la Région des Pays de la Loire a introduit ce colloque, affichant son enthousiasme et dans la continuité de ses prédécesseurs, pour le développement des énergies marines renouvelables dans la région, « opportunité formidable pour la croissance et la transition énergétique des Pays de la Loire ».
« Watts in the water » : de vrais projets maintenant à l’eau
La première présentation portait sur les projets phares du secteur et les retours d’expérience sur l’installation et l’exploitation des premières machines. La session présidée par Jacopo Moccia, directeur des politiques d’OEE regroupait : OpenHydro, AW Energy, Meygen (Atlantis) et ScotRenewables.
Sue Barr, Environment and External Affairs Manager chez OpenHydro fut la première à intervenir. Elle a commencé par souligner l’importante évolution connue par la filiale de Naval Energies lors des deux dernières années avec récemment un grand pas vers une industrialisation de l’entreprise grâce à l’ouverture des chantiers de construction à Cherbourg. Elle a mis en avant l’importance de l’expérience acquise au cours de phases de test à l’EMEC de 2006 à 2008. L’entreprise, avec un portefeuille de projets de 900 MW, travaille maintenant sur sa première ferme de démonstration à Cape Sharp Tidal dans la baie de Fundy en Nouvelle Ecosse (Nova Scotia) au Canada ICI. Ces expériences ont permis d’améliorer leur méthode d’opération, de maintenance et d’assemblage des machines conduisant à une réduction de risques et de coûts liés à ces opérations.
A voir sur You Tube l’inauguration du raccordement d’OpenHydro au réseau de la région Nova Scotia
Le second intervenant, Christophe Ridgewell CTO de l’entreprise finlandaise AW Energy, a présenté l’évolution du projet WaveRoller dont le démonstrateur est à Peniche au Portugal dans une zone NATURA2000.
Développée pour fonctionner dans des eaux peu profondes (10-15m) proches du littoral (à environ 0,3-2 km du rivage), la machine houlomotrice est en grande partie ou complètement submergée, en fonction de la marée. Elle est ancrée au fond marin. Une seule unité du WaveRoller (un panneau) est évaluée entre 500 et 1000 kW, avec un facteur de capacité de 25 à 50 % en fonction des conditions de vagues sur le site.
Le concept du Waveroller date de 1993, mais il aura fallu une vingtaine d’années pour que l’idée se concrétise en un projet de démonstration avec un prototype actif de 2010 à 2014. A l’été 2013, Fortum avait signé des accords avec DCNS (devenue depuis début 2017 Naval Energies et la société de technologie finlandaise AW-Energy pour concevoir et réaliser une ferme houlomotrice dans la Baie d’Audierne en Bretagne (ICI). Le projet a été abandonné pour le moment. Depuis 2014, l’entreprise travaille sur un projet à plus grande échelle, toujours dans les eaux de Peniche. Christophe Ridgewell a souligné les difficultés rencontrées lors du processus de certification du projet et de validation de leur calcul de charges et de performance (point qui sera approfondi lors d’une intervention aujourd’hui).
Vidéo de WaveRoller sur You Tube
David Toafe, directeur de projets chez Atlantis Resources a ensuite présenté le travail effectué sur Meygen. Ce projet, basé à coté de John O’Groat à la pointe Nord de l’Ecosse, bénéficie des eaux du Pentland Firth, l’une des meilleures ressources en termes de courants marins. L’ambition du projet est de créer, à terme, une ferme hydrolienne d’une capacité de 398 MW, utilisant des machines de divers développeurs.
Actuellement, le projet est dans sa première phase. Depuis le lancement de Meygen en 2013 et l’installation des turbines fin 2016, environ 3GWh d’électricité ont été générés. Parmi les leçons tirées de cette expérience, le directeur de projets recommande un travail en proche collaboration avec la chaine d’approvisionnement, le développement de partenariats locaux forts, ainsi que le renforcement de la communication entre les acteurs terrestres et marins.
De plus, le projet Meygen a permis de démontrer l’efficacité des navires Jack-Up pour l’installation des machines ainsi que l’avantage de l’utilisation de Wet-Mate (connecteurs sous-marins) permettant un gain de temps lors des opérations de déploiement ou de maintenance. Fort de ces expériences, le projet compte débuter sa nouvelle phase dans un futur proche, pour une capacité totale installée de 80 MW et une réduction du LCOE estimée à £150/MWh.
Dans une interview exclusive pour energiesdelamer.eu, Tim Cornelius, président d’Atlantis Resources et chairman de Meygen a démontré l’ampleur du marché de l’hydrolien dans le monde et en Europe et déclaré à J Spaes, « regarder avec intérêt les futurs appels d’offres qui devraient bientôt sortir en France ».
Autre déclaration de Tim Cornelius, le 19/10/2017 sur You Tube pour Proactive Investors Stocktube
Le dernier intervenant, Andrew Scott, PDG de ScotRenewables a présenté le récent déploiement de son hydrolienne SR1-2000 dont Total Energies Nouvelles est devenue partenaire. Contrairement à la plupart des entreprises du secteur, ScotRenewables a décidé de miser sur une technologie flottante. Ce choix permet de simplifier les opérations de maintenance en utilisant des navires plus légers, réduisant leur durée et leurs coûts.
Cette simplification a aussi permis de limiter l’utilisation de composants « Back-Ups » qui impacte aussi les coûts de construction. La machine flottante fonctionne dans des eaux moins profondes ce qui simplifie aussi le design avec notamment l’utilisation de composants moins coûteux. Depuis son déploiement fin 2016, la machine d’une capacité de 2MW (la plus grande sur le marché actuellement) a enregistré une puissance maximale de 2,2MW et une moyenne de 20MWh d’électricité produite en 24h. Riche de l’expérience acquise sur sa première hydrolienne, l’entreprise devrait sortir une version optimisée d’ici 2020
Compte rendu de AA.
Points de repère
La WebTV partenaire de la manifestation d’Ocean Energy Europe et de MET-Certified, réunion sur les normes et les certifications qui s’est tenue le 23 octobr réalise des interviews. Elles seront en ligne sur You Tube à partir 14H.
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