France – Mercredi 10/07/2019 – energiesdelamer.eu. Parmi les catastrophes naturelles, les ouragans Irma le 6 septembre 2017 et les inondations suite à la tempête Xynthia, survenue le 28 février 2010 ont respectivement tués 15 et 47 personnes. Les dommages sont évalués entre 1,9 et 2 Md€ pour Irma et 800 M€ pour Xynthia.
Ces chiffres sont issus du Rapport de Nicole Bonnefoy, sénatrice de la Charente rédigé dans le cadre de la mission d’information sur la gestion des risques climatiques et l’évolution de nos régimes d’indemnisation présidée par (LR – Côtes-d’Armor) « Catastrophes Climatiques : Mieux prévenir, mieux reconstruire » qui a été présenté le 09 juillet au Sénat.
Les chiffres sur la vulnérabilité du territoire français aux risques climatiques sont d’ores et déjà sans appel : un Français sur quatre est exposé à un risque d’inondation sur son lieu d’habitation, presque toutes les communes de France ont déjà été frappées par une catastrophe naturelle depuis 1982, la sécheresse et ses dommages diffus sur les constructions concernent la quasi-totalité du territoire national, et une grande partie du littoral est menacée par des risques de submersions marines et par l’érosion croissante du trait de côte…
La recrudescence des pluies extrêmes, des sécheresses, des submersions marines ou encore de l’érosion du littoral sous l’effet du changement climatique constitue une tendance lourde dont il est urgent de prendre conscience. Le changement climatique constitue ainsi une nouvelle donne que nous devons intégrer aux politiques publiques et à nos pratiques individuelles et collectives. En étroite concertation avec la délégation sénatoriale aux outre-mer, menant actuellement des travaux spécifiques aux territoires ultramarins sur les risques naturels majeurs, la mission a décidé de concentrer ses investigations sur la France hexagonale afin de s’assurer de la complémentarité entre les différentes initiatives sénatoriales en cours.
Il ressort de ces travaux un constat fondamental qu’il nous faut collectivement accepter pour mieux y répondre : l’humanité contribue directement aux catastrophes naturelles qui la frappent, non seulement par son impact direct et désormais incontestable sur le changement climatique, mais aussi par des choix de vie et des décisions d’aménagement qui déterminent la vulnérabilité que nous connaissons aujourd’hui.
L’urbanisation importante dans des zones à risques, l’absence de normes de construction adaptées et le manque patent de connaissance des risques par la population sont autant d’éléments qui amplifient la fragilité de notre société face aux aléas climatiques.
Les enjeux de prévention des risques naturels majeurs ont fait l’objet d’un premier rapport adopté par la délégation sénatoriale aux outre-mer le 24 juillet 2018 (lien)….
De l’avis unanime des parties prenantes, l’arsenal juridique français constitue un modèle unique de solidarité, doté de fondamentaux robustes. Néanmoins, des évolutions sont indispensables, pour garantir son efficacité et son équité face à la multiplication et à l’intensification des phénomènes climatiques de forte intensité. C’est bien le souci de conforter et d’améliorer les dispositifs actuels, sans les bouleverser, qui a guidé la mission dans ses recommandations.
De l’avis de l’ensemble des parties prenantes, notre pays reste très largement dépourvu d’une culture du risque à la hauteur des aléas auxquels nous sommes exposés. Il est pourtant indispensable de mieux se familiariser au risque, pour réduire notre vulnérabilité et mieux savoir comment réagir face aux catastrophes.
Une évolution est nécessaire et appelle une transformation profonde des politiques d’aménagement, de notre urbanisme et des normes de construction, avec un réel effort d’innovation. Elle requiert également une meilleure information des acteurs du territoire, qu’il s’agisse des élus locaux, de la population ou des acteurs économiques.
Une politique de prévention à la hauteur des enjeux appelle enfin un engagement financier accru de la part des pouvoirs publics, en particulier de l’État. À cet égard, la mission regrette unanimement la décision prise par le Gouvernement de plafonner les ressources du fonds de prévention des risques naturels majeurs, principal instrument financier de la politique de prévention des risques. Outre la limitation notable de l’ambition associée à cette politique, qui devrait au contraire être significativement rehaussée face à l’ampleur des défis posés par le changement climatique, cette décision a envoyé un signal très négatif à l’ensemble des acteurs de la prévention. En outre, elle pose de vrais problèmes d’acceptabilité sociale, qui ont été trop peu portés à la connaissance du public. Il s’agit d’une erreur majeure, à laquelle il convient de remédier dans les meilleurs délais.
À partir de ces observations, la mission d’information a identifié une cinquantaine de recommandations concrètes, déclinées en dix axes et guidées par le souci d’améliorer la prévention et l’indemnisation des risques climatiques. Vous pouvez retrouver le rapport dans la base documentaire du site de presse energiesdelamer.eu ICI ou sur le site du Sénat.
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