France – Lundi 4/09/2017 – energiesdelamer.eu. Une politique industrielle et financière pour les PME du secteur des ENR est-elle possible en France ? Si l’on prend les exemples de Vergnet, Francéole et Le Béon Manufacturing, il convient de se poser des questions très rapidement alors que l’on dit être face à un marché en pleine expansion.
Comment les PME françaises des ENR peuvent-elles résister à la concurrence et gérer leur expansion alors qu’elles manquent de fonds propres ou, semble-t-il, parfois de soutien financier ? Comment les régions soucieuses d’industrialiser leur territoire peuvent-elles résister à l’appauvrissement des savoir-faire régionaux ? Trois départements touchés : le Loiret, la Saône et Loire, le Morbihan
Vergnet
Depuis le 30 août, Vergnet est placé en redressement judiciaire. Le groupe présidé par Jérôme Douat emploie au total 166 salariés dont 110 salariés à Ormes dans le Loiret.
En difficulté pendant de longues années, l’unique fabricant français d’éoliennes qui détient notamment une turbine capable de résister au passage des cyclones, avait renoué avec la rentabilité en 2014 en réorientant ses activités. En effet, après avoir subi des pertes qui avaient culminé à 18 millions en 2011, le Groupe avait pu résister à l’époque, grâce à l’intervention de deux de ses actionnaires bpifrance (ex FSI) et Nass & Wind. Depuis 1993, Vergnet compte l’installation de plus de 900 éoliennes dont 262 éoliennes aux Caraïbes.
Aujourd’hui, Vergnet offre notamment la solution brevetée pour les systèmes hybrides
Auto-adaptative et automatisée Hybrid Wizard™ permet aux utilisateurs de contrôler en permanence la stabilité du réseau et la génération d’énergie. Ce mix énergétique maximise en temps réel la pénétration de l’énergie renouvelable, pour tout mix d’énergie (éolien, solaire, diesel), avec ou sans stockage, et pour tout type de générateurs diesel, nouveaux ou existants.
D’après Stéphane Franchet d’Usine Nouvelle « plusieurs retards dans des contrats majeurs, chiffrés à €80 millions sont à l’origine de cette situation…. Pour autant, Vergnet a engrangé €30 millions de commandes au premier semestre 2017. Le groupe s’apprête à mettre en service une centrale à Amdjarass (Tchad), qui alimentera intégralement cette ville en électricité renouvelable, grâce à des éoliennes couplées à des batteries.
Comme le souligne également l’Usine Nouvelle « les difficultés de Vergnet, en manque de fonds propres, illustrent la faiblesse des PME françaises qui s’attaquent à l’international et en particulier au grand export dans des pays à la sécurité fragile.
Dans le cas de Vergnet, qui a réalisé €22,8 millions de chiffre d’affaires en 2016, pour une perte nette de €4,9 millions, les banques ont refusé de suivre et de cautionner de nouveaux prêts cet été ».
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Francéole
D’après l’AFP, une offre de reprise a été déposée le 17 août dernier pour l’usine dijonnaise du fabricant bourguignon de mâts d’éoliennes Francéole. C’est l’un des deux sites de cette entreprise placée en redressement judiciaire le 17 mai. L’offre du fonds d’investissement Nimbus doit être examinée le 7 septembre
L’offre, qui prend la forme d’une « lettre d’intention détaillée », a été déposée par le fonds d’investissement néerlendais Nimbus, qui propose de maintenir la quasi-totalité des emplois, soit une cinquantaine, sur le site de Longvic, dans l’agglomération dijonnaise.
Le repreneur propose de poursuivre l’activité de fabrication du seul fabricant français de mâts acier d’éolienne. Son offre doit être examinée lors d’une audience prévue le 7 septembre au tribunal de commerce de Chalon-sur-Saône, qui pourrait cependant être reportée pour laisser le temps de la négociation.
Cette proposition ne concerne pas le deuxième site du groupe basé au Creusot (Saône-et-Loire), qui compte une centaine de salariés et qui avait reçu de son côté, le 24 juillet, une offre de reprise présentée par la société Matière.
Ce repreneur potentiel, qui ne garantit le maintien que de 46 emplois, souhaite aussi diversifier l’activité de l’usine: à la place d’éoliennes, y seraient construits des ponts métalliques, spécialité du groupe Matière depuis 1932.
Franceéole est une filiale à 100% de PELICAN VENTURE
Francéole a réalisé €29 millions de chiffre d’affaires en 2016 mais sa trésorerie ne couvre ses besoins que jusqu’à fin septembre-début octobre. Une première période d’observation n’avait pas permis de trouver un repreneur pour l’ensemble des deux sites de l’entreprise. PELICAN VENTURE est actionnaire majoritaire ou minoritaire dans une soixantaine d’entreprises.
Le Béon Manufacturing
La société Le Béon Manufacturing spécialisée dans la fabrication de pièces de levage et d’ancrage cherche un repreneur. Particulièrement innovante et possédant une technologie clé, notamment pour les systèmes d’ancrage destinés aux éoliennes flotanntes en mer, Le Béon Manufacturing avait remporté l’appel d’offre notifié par l’Ecole Centrale de Nantes pour le système d’ancrage de Floatgen.
Basée à Port Louis, port de pêche de Lorient-Keroman depuis 1923, l’entreprise de forge Le Béon Manufacturing, est en redressement judiciaire depuis mars dernier. Christophe Le Béon, petit fils du fondateur et directeur général des forges, ne cache pas sa volonté de sortir de cette passe difficile et de redresser la barre après des pertes encaissées par le secteur des plateformes offshore. Le chiffre d’affaires (21 M€ en 2015) a diminué de moitié en 2016.
Points de repère
15/06/2017 – Le Béon Manufacturing spécialisée dans la fabrication de pièces de levage et d’ancrage cherche un repreneur.
27/07/2012 – Vergnet plonge en bourse
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