Brest – France (U.E) – Jeudi 12/11/2015 – Portail Energies de la mer – SPEEdoo, est le nouveau drone marin de l’Ifremer : un système de prélèvement d’échantillons d’eau piloté à distance.
« Speedoo peut être utilisé en mer, déployé à partir d’un navire, pour effectuer des prélèvements dans des zones qui peuvent être difficiles d’accès ou dangereuses pour l’homme. Pourquoi pas dans un champs éolien. » précise Patrick Rousseaux, du département Ingénierie et instrumentation marine d’IFREMER.
Petit, léger et facilement transportable, ce drone a été mis au point par deux unités de recherches du Centre Ifremer Bretagne à Brest : DYNECO (Dynamiques de l’environnement côtier) et RDT (Recherches et Développements Technologiques).
SPEEdoo répond à un besoin précis : effectuer rapidement et facilement des prélèvements d’eau en mer, jusqu’à 500 mètres de la côte.
Le communiqué précise “C’est une machine de précision multifonction qui mesure 1 mètre de long sur 30 cm de large. L’appareil possède de multiples équipements qui lui permettent à la fois de réaliser des échantillons d’eau mais aussi de mesurer in situ les éléments physicochimiques de base (température, salinité, etc.)
Quel est l’objectif du drone ?
Anne Daniel, chercheuse en écologie pélagique précise : » Il participe aux nombreux prélèvements effectués le long du littoral français pour définir l’état écologique des masses d’eau côtières, dans le cadre de la Directive Cadre sur l’Eau (DCE). La mise en place du plan de surveillance DCE a nécessité un déplacement vers le large des points de prélèvement REPHY (Réseau d’observation et de surveillance du phytoplancton et des phycotoxines) qui étaient situés sur l’estran, Ces prélèvements sont parfois difficiles à réaliser avec les moyens nautiques traditionnels en raison de la localisation des zones à étudier. Ces zones peuvent en effet être éloignées des cales de mises à l’eau ou difficile d’accès comme les récifs coralliens en outre-mer. En cas de bloom phytoplanctonique2 ou de présence d’eaux colorées, le drone permettra aussi d’effectuer des prélèvements supplémentaires lorsqu’il n’y a pas de moyen nautique disponible ».
L’appareil qui pèse moins de 15 kg est transportable par une seule personne.
C’était justement le cahier des charges précisé pour élaborer ce drone. « Il fallait un outil facile à manier, et ce malgré la présence d’instruments de mesure et de prélèvements à bord », précise Michel Répécaud, ingénieur à l’Ifremer.
Autre challenge qu’il a fallu surmonter : les vagues. Le SPEEdoo est capable de passer les premières déferlantes sans se retourner. Il est également capable de faire face aux conditions climatiques difficiles (vent, vagues déferlantes) et aux courants marins. Sa portée est de 500 mètres.
La commercialisation prévue pour fin 2015
Prototypé en 2013, testé et validé en 2014, le SPEEdoo sera commercialisé à partir de la fin 2015. L’Ifremer dont le siège est à Brest et la PME TECDRON Robotics Systems qui fabrique des robots civils et militaires basée à la Rochelle, se sont associés pour l’industrialiser : une licence exclusive a été signée pour la fabrication et la commercialisation du savoir-faire lié au système de prélèvement. «Si SPEEDoo a été développé pour le milieu côtier, il y a de nombreuses applications possibles pour l’eau douce», ajoute Michel Répécaud.
Financé par l’ONEMA (office national de l’eau et des milieux aquatiques) et soutenu par AQUAREF (laboratoire national de référence pour la surveillance des milieux aquatiques), le projet a mobilisé une dizaine de personnes.
A noter que ce transfert technologique s’est concrétisé dans le cadre du dispositif CAPTIVEN.
Crédit photographique : Ifremer – Stéphane Lesbats
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