Monde – Mercredi 24/02/2021 – energiesdelamer.eu. La vague d’embauche arrive selon Rystad Energy pour l’éolien offshore. Elle doit tripler d’ici 2030, des centaines de milliers de personnes sont nécessaires.
Le ralentissement de Covid-19 a une fois de plus fait chuter les taux d’emploi dans l’industrie du pétrole et du gaz. Même si l’on s’attend à une certaine remontée lorsque la reprise sera là, l’emploi ne retrouvera jamais les gloires d’il y a quelques années. Cependant, il y a un segment de l’énergie qui sera le nouveau refuge pour les emplois dans le secteur de l’énergie, comme le montre une analyse de Rystad Energy publiée le 19/02/2021 sur l’éolien offshore.
La demande de personnel pour l’éolien offshore va tripler d’ici la fin de la décennie, passant de 297 000 emplois à temps plein en 2020 à 868 000 en 2020, selon les estimations. En fait, les embauches seront déjà visibles au milieu de la décennie, puisque la demande d’emplois pourrait atteindre environ 589 000 en 2025.
Rystad Energy estime que la capacité éolienne offshore installée pourrait atteindre 110 GW d’ici 2025 et 250 GW d’ici 2030. Cette croissance prolifique nécessitera de nombreux employés qualifiés. « Dans notre analyse, nous avons calculé les besoins en personnel en nombre de travailleurs équivalents temps plein (ETP) – une année d’emploi à temps plein pour une personne, indépendamment des heures effectives – et nous n’avons inclus que les emplois directs et indirects induits par le déploiement de la capacité éolienne offshore dans le monde ».
Les emplois directs sont liés au développement, à la fabrication, à la construction, à l’installation ainsi qu’à l’exploitation et à la maintenance des parcs éoliens offshore. Les emplois indirects sont liés aux matériaux et aux services consommés, comme les travailleurs des aciéries qui soutiennent les éoliennes offshore, les travailleurs de l’électronique dans les entreprises qui fournissent des composants de nacelle et le personnel des institutions de régulation des énergies renouvelables.
Les emplois sont regroupés en deux catégories : la construction et le développement (C&D) – et de maintenance (O&M)
Ces catégories sont les suivantes : la construction et le développement (C&D) – qui sont généralement des dépenses en capital – et les rôles d’exploitation et de maintenance (O&M) – qui sont liés aux dépenses opérationnelles. Les emplois de C&D devraient représenter la majeure partie des emplois au cours de la prochaine décennie, bien que leur part dans l’emploi total diminue à l’approche de 2030.
Les emplois d’exploitation et d’entretien, qui dépendent de la capacité installée des parcs éoliens, ont contribué à environ 7 % du nombre total d’emplois en 2020 et représenteront environ 12 % en 2025. Avec l’augmentation rapide de la capacité installée des éoliennes en mer, l’exploitation et la maintenance représenteront une part plus importante de l’emploi total. Toutefois, les rôles de C&D resteront dominants, car un parc éolien offshore typique dépense 60 à 70 % de ses investissements avant sa mise en service, qui prend entre un et trois ans.
La fabrication
Les rôles de C&D liés à la fabrication – turbines, câbles, sous-stations et fondations – représentent environ 66 % du potentiel total, tandis que les emplois d’installation représentent 10 % et le développement de projets 4 %. L’exploitation et l’entretien ajoutent une part de 20 % au potentiel total d’emplois.
D’ici 2030, la fabrication de turbines continuera à créer la plupart des emplois, soit 54 % du total. Par conséquent, les fabricants de turbines tels que Siemens Gamesa, Vestas, Goldwind et GE Renewable Energy devraient employer de la main-d’œuvre supplémentaire et créer davantage d’usines pour des turbines plus grandes dans les années à venir.
Parallèlement, la fabrication de fondations représente 8 % du total des emplois en 2030, suivie par l’installation de fondations avec 5 %, ce qui pourrait entraîner d’importantes possibilités d’emploi.
Emplois géographique
Rystad Energy estime que l’Europe, l’Asie hors Chine et les Amériques seront les moteurs de la création mondiale d’emplois dans le secteur de l’éolien offshore. L’Europe, qui domine la capacité installée d’éoliennes en mer au niveau mondial, pourrait s’attendre à voir la demande d’emplois plus que tripler d’ici 2030, passant de 110 000 emplois en 2020 à environ 350 000. La croissance prévue sera particulièrement sensible au cours des cinq prochaines années, car les ajouts annuels de capacité dans la région augmentent et la base installée se développe.
L’Asie, à l’exception de la Chine, connaîtra une forte augmentation du nombre d’emplois, surtout dans la seconde moitié de la décennie, car la Corée du Sud, le Vietnam, le Japon et Taïwan devraient contribuer de manière significative à la capacité éolienne offshore. La Chine, quant à elle, pourrait voir la demande d’emplois stagner vers 2030, malgré la montée en puissance de l’activité actuelle.
La place des Etats-Unis
Sur le continent américain, les États-Unis seront un moteur important du déploiement de l’éolien offshore en raison des plans ambitieux de décarbonisation du secteur de l’électricité de 50 % d’ici 2030 mis en avant par l’actuelle administration démocrate. Nous estimons que les États-Unis disposeront de près de 15 GW de capacité éolienne offshore installée d’ici 2030, dont 30 % proviennent de récents appels d’offres lancés par l’État de New York. À l’approche de 2030, la demande d’emplois devrait encore augmenter dans d’autres pays de la région, notamment au Brésil, où plusieurs grands projets devraient être mis en service au tournant de la décennie.
Il convient de noter que même si les régions susmentionnées seront à l’origine de la création d’emplois que nous avons estimée, l’emplacement réel de ces emplois ne sera pas nécessairement dans la région qui les a créés. Cela s’applique particulièrement aux emplois dans le secteur manufacturier, car les usines expédieront des équipements à des projets éoliens dans tous les coins du monde.
Pour en savoir plus, consultez le site OffshoreWindCube de Rystad Energy.
POINTS DE REPÈRE
Dernier jour pour répondre à l’enquête de L’Observatoire des énergies de la mer sur l’emploi.
Et en France ?
Le rapport 2020 de l’Observatoire des énergies de la mer est en ligne
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