France – Mardi 20/10/2020 – energiesdelamer.eu. Xavier Piechaczyk, président du directoire de RTE depuis le 1er septembre 2020, a reçu vendredi 16 octobre les journalistes de l’association des journalistes de l’énergie (AJDE). L’occasion de faire le point sur les projets offshore éolien et les interconnexions, voire les deux, alors que RTE intervient aujourd’hui lors de la journée d’affaires du parc éolien en mer de Fécamp d’EDF Renouvelables / EDF Renouvelables, Enbridge et wpd Offshore, qui se tient au Havre.
Pour le nouveau président de RTE, l’entreprise est « un éclaireur des politiques publiques », grâce à la prospective, mais c’est également « l’opérateur industriel de cette transition énergétique » en cours. Et ce doit être un « optimisateur de cette transition », prenant en compte l’empreinte foncière, territoriale et environnementale. Avec un objectif minimiser les coûts.
C’est d’ailleurs dans ce cadre que la question des raccordements de l’offshore éolien se pose ; RTE étant désormais chargé de relier les parcs au réseau national. Comme l’a rappelé le président de RTE, pour l’heure, il s’agit de raccorder les parcs issus des trois premiers appels d’offres. « Nous avons beaucoup à raccorder déjà » et « le programme prévu par la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) représente, pour RTE, quelque 7 milliards d’euros. »
La PPE prévoit en effet entre 10 GW et 12 GW à l’horizon 2028 de raccordement pour l’éolien offshore. C’est ce qui est d’ailleurs inscrit dans le Schéma décennal de développement du réseau (SDDR) présenté à la Commission de régulation de l’énergie (CRE).
Vers un réseau d’interconnexions
Et bien entendu, comme deuxième étape, la question des mutualisations va se poser à l’aune du développement accéléré de l’offshore éolien. (question posée notamment à l’occasion du débat public « En mer, en Normandie, de nouvelles éoliennes », organisée par la Commission particulière de Normandie le 30 juillet à Caen – Webinaire spécial raccordement)
Si beaucoup de parcs sont à implanter sur des zones proches, alors « il faut être capable de mutualiser » les raccordements. Une telle mutualisation va impliquer également une planification à long terme. Enfin, dans un troisième temps, les grappes de parcs éoliens pourraient aussi être organisées, surtout si ceux-ci sont loin des côtes, avec pour objectif d’un faire un réseau avec des interconnexions. Avec une évolution à terme, celle de passer du courant alternatif à un courant continue
Mais ce n’est pas encore le cas pour les parcs des trois premiers appels d’offres, a indiqué Xavier Piechaczyk. Et ce sont d’ailleurs ces considérations qui vont entrer dans le Tarif d’utilisation des réseaux en cours de définition, le Turpe 6 (en consultation jusqu’au 16/11/2020), pour la période 2021-2024, sachant que les appels d’offres pour les premiers parcs prévus dans la PPE ne devraient pas avoir à être raccordés avant 2024.
Les interconnexions et les hubs
Pourtant, les travaux sur des projections à long terme de hubs offshore loin des côtes sont effectivement à l’étude depuis deux ans. Et Rte poRte cette idée, a rappelé le nouveau président du gestionnaire de réseau de transport.
De même, les interconnexions constituent également une priorité, encore faut-il que les prioriser en fonction des coûts. Sur le Royaume-Uni, au-delà d’IFA 2000 opérationnelle depuis des décennies, deux nouvelles interconnexions sont sur le point d’être activées. Elles permettent l’optimisation des capacités en Europe, et facilitent les échanges, notamment d’énergies renouvelables. D’abord, IFA 2, qui doublera la capacité d’IFA 2 000, et pourra entrer en service techniquement très prochainement, mais dont les modalités d’exploitation devront attendre le verdict final du Brexit. Ensuite, ElecLink, un projet privé sous le tunnel sous la Manche. Reste-t-il une place pour une quatrième interconnexion, s’interroge le président de RTE, cela dépendra des priorités. Le SDDR oblige en effet à « phaser » les opérations afin de lisser les coûts, Mais il s’agit également de ne pas avoir tous les chantiers en même temps et mettre sous pression les fournisseurs au même moment. Autant de contraintes qui appellent, une fois encore à la planification à long terme.
Enfin, l’appel d’offres conjoint qui vient d’être lancé pour le futur câble reliant la France à l’Irlande dans le cadre du projet Celtic Interconnector, porté respectivement par les deux entreprises RTE et Eir Grid et qui n’est pas impacté par le Brexit.
POINTS DE REPÈRE
Le projet ElecLink est un projet d’installation de deux câbles en courant continu à l’intérieur du tunnel sous la Manche. Ces deux câbles permettent à l’électricité produite, de part et d’autre de la Manche, de circuler entre les deux pays en fonction des besoins. La nouvelle interconnexion ElecLink est une filiale à 100 % de Getlink.
Labellisé « projet européen d’intérêt commun », le projet a obtenu d’une part le soutien des deux nations dès son lancement en 2012 et d’autre part l’ensemble des autorisations des différentes autorités de régulation concernées… Mais, avec le Brexit des décisions et des opérations sont en attente : les opérations de tirage des 51 km de câble en attente de l’annonce de la décision finale de la Commission Intergouvernementale (CIG) attendue avant la fin de l’année 2020 et la date de la mise en service initialement prévue mi 2022.
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