Polynésie française – 31/08/2021 – energiesdelamer.eu. A la veille de l’ouverture du congrès mondiale de l’UICN qui se tient du 3 au 11 septembre à Marseille, l’Ifremer qui y participe, publie une étude qu’il a coordonné sur les microplastiques,
Alors que le nouveau système SWAC pour l’hôpital du Taaone sera bientôt opérationnel et réduira de manière importante des émissions de gaz à effet de serre, la Polynésie française subit une pollution environnementale importante avec les microplastiques.
Il convient de rappeler que 20 millions de tonnes de déchets issus des continents terminent dans la mer chaque année : parmi eux, 8 à 18 millions de tonnes sont des plastiques. En 2015, une étude internationale avait donné des chiffres alarmants. Non biodégradables, les déchets plastiques ne disparaissent pas dans la nature mais se fragmentent en microplastiques, de taille inférieure à 5 mm. Ingestion, emmêlement, dissémination de pathogènes et d’espèces invasives… Cette pollution marine, représente un risque avéré pour l’environnement, doit être mieux maitrisée notamment par des mesures de prévention.
L’étude a été menée dans trois lagons de Polynésie française où des huîtres perlières sont élevées et montre la présence significative de microplastiques dans les lagons perlicoles
Pour la première fois, une étude à grande échelle sur les microplastiques, coordonnée par l’Ifremer a été menée dans trois lagons de Polynésie française où des huîtres perlières sont élevées. Les résultats publiés cet été montrent que ces zones, pourtant peu peuplées et soumises à une faible pression touristique, portent la marque d’une contamination significative aux microplastiques.
Dans certains lagons de Polynésie française où sont menées des activités de perliculture, un volume de déchets plastiques important avait été identifié lors de plongées et un premier trait de filet dans leurs eaux avait laissé suspecter une présence significative de particules. D’où la volonté de la Direction des Ressources Marines de Polynésie de financer, dans le cadre du projet Microlag, des analyses complémentaires pour estimer plus précisément la quantité de microplastiques dans certains lagons.
Les lagons développant des activités de perliculture très impactés
Pilotée par l’Ifremer, une étude s’est attachée à évaluer la contamination dans trois lagons de l’archipel des Tuamotu dans lesquels la perliculture est bien présente : Ahe, Manihi et Takaroa. Les résultats des campagnes d’échantillonnages ont révélé l’omniprésence de microplastiques dans les eaux de surface (de 0,2 à 8,4 microplastiques par m3), la colonne d’eau (de 14,0 à 716,2 microplastiques par m3) et les tissus d’huîtres perlières en élevage (de 0,3 à 21,5 microplastiques par g de chair humide).
« Par comparaison avec d’autres sites au niveau mondial, ces niveaux de contamination par des microplastiques sont élevés, notamment chez l’huître », souligne Tony Gardon, premier auteur de cette étude réalisée pendant sa thèse à l’Ifremer du Pacifique et actuellement post-doctorant au CRIOBE (Centre de recherches insulaires et observatoire de l’environnement).
En effet, l’huître perlière, animal filtreur par excellence, se montre particulièrement vulnérable à cette exposition sachant qu’un individu adulte filtre jusqu’à 25 litres d’eau de mer par heure. Une caractéristique qui en fait un des bivalves les plus sensibles à la pollution plastique au monde.
POINTS DE REPÈRE
24/06/2021 – Pour la première fois en Méditerranée, une équipe regroupant des scientifiques français, monégasques et italiens a pu analyser des déchets marins et des microplastiques jusqu’à 2200 m de fond.
Premières mesures de plastiques dans les grands fonds en Méditerranée
31/08/2021 – Thèse de Tony Gardon
Publicités Google :