Norvège France – Mercredi 21/04/2021 – energiesdelamer.eu. Le premier projet européen de chaîne de valeur maritime pour l’hydrogène liquide, Aurora, a été présélectionné par ENOVA comme l’un des projets candidats norvégiens pour l’important projet d’intérêt européen commun (IPCEI).
Le projet Aurora est une coopération avec BKK, Air Liquide et Equinor pour construire une chaîne complète d’approvisionnement en hydrogène liquide pour l’industrie maritime. Le projet Aurora porte sur une nouvelle installation de production d’hydrogène liquide (LH2) à Mongstad, en Norvège, à proximité d’une raffinerie Equinor. Grâce à la coopération avec les navires rouliers « Topeka » de Wilhelmsen, qui fonctionneront à l’hydrogène liquide, les partenaires distribueront l’hydrogène liquide de Mongstad à travers l’ouest de la Norvège. Au total, Aurora prévoit de livrer 6 tonnes de LH2 renouvelable produit par électrolyse par jour.
Cela devrait permettre de couvrir les besoins en LH2 dans toute la Norvège occidentale en 2024-2026, tout en ouvrant la voie à une augmentation de la production pour répondre à une demande supplémentaire. Le projet Aurora a été lancé en 2019, la phase de préingénierie étant désormais terminée. Sous réserve de la décision d’investissement, le projet Aurora vise à rendre l’hydrogène liquide disponible pour la navigation commerciale au début de 2024.
L’hydrogène liquide devrait être un contributeur clé sur la voie de la décarbonisation de l’industrie du transport maritime. Des projets d’exploitation de l’hydrogène sont actuellement en cours sur des navires de croisière, des cargos, des navires offshore et des ferries.
« Nous sommes heureux de constater que le projet Aurora figure parmi les initiatives norvégiennes les mieux notées au regard des critères de sélection d’Enova. Grâce au jumelage, nous serons en mesure de porter le travail de développement norvégien et notre connaissance de l’utilisation de l’hydrogène dans le secteur maritime au niveau européen, et de l’intégrer dans une initiative européenne plus vaste », déclare Ingrid Von Streng Velken, vice-présidente exécutive chargée de l’innovation et du développement chez BKK.
« Aurora est la première initiative en Europe qui vise à construire une chaîne de valeur complète produisant et utilisant de l’hydrogène liquide vert pour les applications de navigation maritime. L’hydrogène liquide a un potentiel énorme pour aider à décarboniser le transport maritime et devenir une alternative à zéro émission pour la navigation », déclare Lars Strandberg, Vice-président Hydrogène Energie Europe Industries d’Air Liquide.
« L’Aurora est une étape importante sur la voie de la décarbonisation du secteur du transport maritime et Equinor joue un rôle important à la fois dans la production d’hydrogène liquide renouvelable et dans la stimulation du marché des carburants de transport maritime à zéro émission en transférant des cargaisons du transport routier vers les navires Topeka de base à base », déclare Steinar Eikaas, vice-président Low Carbon Solutions d’Equinor.
Concept LH2
«Le secteur maritime est un grand contributeur aux émissions mondiales de GES et constitue donc un secteur prioritaire à décarboniser. L’hydrogène et les piles à combustible ont le potentiel de propulser des navires sans émissions. HySHIP sera un projet d’innovation précurseur au niveau mondial en raison de son utilisation de l’hydrogène liquide, de la taille de la pile à combustible et du concept de distribution», a ajouté Bart Biebuyck, directeur exécutif de FCH2 JU (Fuel Cells and Hydrogen Joint Undertaking).
HySHIP mènera également plusieurs études, dont une sur une barge-citerne plus petite de 1 MW, destinée à être exploitée sur les voies navigables intérieures, une autre sur un ferry rapide de 3MW et la dernière sur un système énergétique de plus grande puissance à travers un capesize.
Aux côtés de Wilhelmsen, les partenaires du consortium HySHIP comprennent Kongsberg Maritime, LMG Marin, Equinor, Norled, PersEE, Diana Shipping, Stolt-Nielsen Inland Tanker Service BV, Air Liquide, NCE Maritime CleanTech, DNV GL, ETH Zürich, l’université de Strathclyde et Demokritos.
Application aux navires
Le secteur est sous la pression de lourdes contraintes fixées par l’OMI (Organisation maritime internationale) au sujet des émissions de CO2. Par rapport aux valeurs de 2008, elles doivent être réduites de 40% d’ici 2030, et de 70% à échéance 2050. Sans compter le probable développement des zones à émissions nulles des voies fluviales et navigables des grands centres urbains.
À propos de l’IPCEI
IPCEI signifie « Important Project of Common European Interest » (projet important d’intérêt européen commun).
Un IPCEI est un système d’aides qui permet de soutenir des projets jugés essentiels pour la compétitivité de l’Europe comme c’est déjà le cas dans le domaine des batteries. En pratique, il autorise les Etats membres à financer des initiatives au-delà des limites habituellement fixées par la réglementation européenne.
Dans ce cadre, mis en place par la Commission européenne, les États membres de l’UE peuvent mettre en place d’importants projets transfrontaliers d’intérêt européen commun, qui reposent sur des aides d’État notifiées et autorisées et qui apportent une contribution majeure à la croissance, à l’emploi et à la compétitivité de l’industrie et de l’économie européennes. Une IPCEI doit poursuivre des objectifs ambitieux en matière de recherche, de développement, d’innovation et de premier déploiement industriel (FID).
La Norvège a rejoint l’initiative IPCEI pour l’hydrogène, l’entreprise publique Enova dont Arve Solheim, est le responsable des nouveaux marchés, gère la participation norvégienne. Les projets qui obtiennent le statut d’IPCEI pourront bénéficier d’un financement par le biais d’organismes nationaux et pourront être aidés jusqu’à 100 % du déficit de financement sur la base d’un large éventail de coûts qualifiés.
À propos d’Enova
Enova SF est une entreprise publique norvégienne détenue par le ministère du climat et de l’environnement. Chaque année, Enova investit plus de 3 milliards de NOK de ressources publiques dans des solutions qui aident à construire une Norvège verte pour demain.
POINTS DE REPÈRE
Topeka de Wilhemsen, navire à hydrogène
En décembre 2019, le projet s’est vu attribuer 33,5 millions d’euros sous la forme d’une aide PILOT-E. Par ailleurs, le projet HyShip de l’armateur norvégien Wilhelmsen a reçu un financement de 8 M€ du programme européen de recherche et d’innovation Horizon 2020.
Avec le projet HyShip, 14 « partenaires européens » sont engagés à la conception et à la construction d’un navire de démonstration roulier fonctionnant à l’hydrogène vert liquide (LH2), ainsi qu’à la mise en place d’une chaîne d’approvisionnement et d’une plateforme de soutage.
Le ro-ro, Topeka, sera équipé d’une batterie d’une capacité de 1 000 kWh et à une pile à combustible à hydrogène (technologie Proton Exchange Membrane) de trois MW. Il devrait être opérationnel à partir de 2024 et sera exploité par l’armateur norvégien Wilhelmsen. L’hydrogène proviendra de l’usine de production de Mongstad.
«Topeka sera notre première étape vers des opérations maritimes alimentées en LH2. Nous allons créer une infrastructure complète et un écosystème commercial, tout en retirant chaque année quelque 25 000 camions des routes », a déclaré Per Brinchmann, le responsable des projets spéciaux chez Wilhelmsen.
Solution côtière très prometteuse
HySHIP doit éprouver à grande échelle le navire, son système électrique et le réseau de distribution dans la mesure où les centres de soutage fourniront à l’avenir des navires équipés de moteurs LH2, y compris des ferries.
Pour Equinor, « c’est un précieux démonstrateur soutenant nos ambitions de faire passer les marchandises de la route à la mer et de réduire de moitié les émissions de nos activités maritimes en Norvège d’ici 2030 » a justifié son implication Frida Eklöf Monstad, vice-présidente de la logistique et des interventions d’urgence à Equinor.
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