France – Vendredi 11/10/2019 – energiesdelamer.eu. La Fête de la Science 2019 côté mer – En 2018, des récifs artificiels ont été immergés au Cap d’Agde pour faciliter le repeuplement de la zone côtière en poissons … L’ESITC Caen, partenaire et expert dans le domaine des matériaux et éco-matériaux de construction, a mis au point un composite cimentaire imprimable et s’est dotée d’une imprimante 3D qui lui permet de réaliser des formes complexes. Cela permet de réaliser des récifs biomimétiques artificiels (apparence naturelle).
A l’occasion de la fête de la Science, l’ESITC Caen ouvre son laboratoire de recherche pour présenter l’imprimante 3D et incitera les visiteurs à réaliser des formes complexes à base de béton et présentera le projet 3DPARE (récifs artificiels imprimé 3D) samedi 12 oct de 10h à 16h. Mieux vaut s’inscrire ICI avant de vous rendre à l’ESITC Caen qui se trouve 1 rue Pierre et Marie Curie, à Épron.
A découvrir les récifs artificiels créés pour le cap d’Agde
A l’origine, une demande peu ordinaire. Les chauves-souris n’ont pas bonne presse, mais dans le domaine viticole Renouard situé en Camargue, on souhaitait en voir en grand nombre. En effet, des papillons qui viennent pondre leurs œufs sur les grappes de raisins, ravage les vignes. Or, le domaine de Renouard produit du vin bio. « Il nous fallait donc trouver une solution respectueuse de l’environnement et la décision est prise de réintroduire des chauves-souris véritables prédateurs pour les larves de ces papillons.» Après une description par un ornithologue du type d’habitat qui convenait le mieux aux chiroptères, Franck Renouard décide de faire construire une sorte d’arbre creux en béton, spécialement conçu pour qu’elles puissent s’y nicher.
Cette mission est confiée à l’entreprise XtreeE (détenue à 30% par VINCI Construction) qui, à l’aide de son imprimante 3D, peut imprimer des formes complexes reproduisant un habitat pour chauves-souris.
Un arbre modulable
«Nous avons travaillé directement avec l’ornithologue pour définir les hauteurs, les formes des espaces intérieurs, les entrées, etc. Il nous a par exemple expliqué que la structure devait être bâtie à plus d’un mètre et demi du sol afin que les prédateurs ne puissent pas y monter», relate Alban Mallet, président de la start-up XtreeE.
En tenant compte des recommandations du spécialiste, il dessine trois types de modules, chacun présentant un aspect interne différent : l’un est destiné aux petites chauves-souris, l’autre aux plus grandes et le troisième permet d’abriter des oiseaux.
En parallèle, son équipe travaille sur l’apparence extérieure de cet arbre à chauves-souris. «On nous avait précisé qu’il fallait créer un objet qui s’intégrerait bien dans le paysage viticole.» Une fois l’ensemble fabriqué grâce à l’imprimante, les modules de béton sont transportés de l’usine de Rungis jusqu’au domaine Renouard puis assemblés sur place.
Depuis, Alban Mallet a gardé les plans de l’intérieur des modules qu’il avait élaborés pour ce projet: «On pourra peut-être les réutiliser un jour pour fabriquer d’autres nids à chauves-souris, tout en les insérant dans d’autres types de structure externe conformes aux goûts de nos futurs clients. C’est tout l’intérêt du 3D: pouvoir changer de design facilement.»
De l’arbre en béton aux récifs artificiels
Spécialisée dans le génie écologique appliqué aux milieux aquatiques, Seaboost (Groupe EGIS) en a commandé en 2017 avec comme objectif d’offrir aux poissons de nouveaux lieux pour nicher et se reproduire au large du Cap d’Agde en Occitanie.
XtreeE a travaillé avec un spécialiste qui a expliqué « où placer les alvéoles, les cavités. Il fallait des espaces plus ou moins larges pour que toutes les espèces de poissons y trouvent leur compte. Nous avons également utilisé un masque en réalité virtuelle. « L’ingénieur biomarin qui collaborait avec nous, l’utilisait pour analyser la pièce et nous indiquait s’il fallait modifier la taille d’une alvéole ou sa forme. C’était la première fois qu’on travaillait avec ce type de dispositif.»
Une fois la partie conception achevée, il a fallu prendre en compte un détail supplémentaire.
«Au centre de chaque récif, il y a une cavité permettant d’y couler du béton et de constituer ensuite un socle de façon classique. Cela permet d’apporter un poids supplémentaire aux récifs car ils sont aussi utilisés comme ancres de mouillage par les bateaux. Au total, chaque pièce pèse 1.400 kilos, socle compris.» La fabrication des trente-deux récifs, a pris un mois.
L’ESITC Caen participe à la fête de la Science 2019 avec, notamment deux temps forts : le 11 oct. un atelier avec XtreeE et le MHDN et présente à cette occasion le projet 3DPARE destiné à développer des récifs artificiels par impression 3D pour gérer durablement les écosystèmes marins de l’Espace Atlantiquesur Impression 3D de récifs artificiels et le 12 octobre des visites et des démonstrations au sein d’un laboratoire de l’ESITC Caen.
Sources : ESITC Caen, XTreeE, Seaboost filiale d’EGIS
Points de repère
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La start up XtreeE est née en 2015 suite à trois projets de fin d’études. Un premier sur la robotique à câbles, un second sur l’impression 3D d’argile et un dernier sur l’impression 3D de béton.
En 2018, après trois ans d’existence, XtreeE faisait déjà un million d’euros de chiffre d’affaires. «En 2019, on pourrait dépasser ce montant».
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