France – Brest – Vendredi 19/01/2018 – energiesdelamer.eu. Interview de Rémy Thibaud, Directeur adjoint de la formation de l’Ecole Navale. Le 1er février se tient à l’Ecole Navale à Brest la 13è Journée Sciences Navales – JSN18.
Le thème de cette année concerne aussi les énergies renouvelables de la mer dont les modèles de conception et simulation numériques les plus avancés doivent permettre de répondre à la « question de l’intégration dans le milieu et des modalités de mise en œuvre et de maintenance des infrastructures ».
EDM – Vous avez choisi cette année, le thème « Conception et simulation numérique, des solutions face aux enjeux maritimes ». Pourquoi ce choix ?
Rémy Thibaud – Depuis l’avènement des premiers outils de modélisation assistée par ordinateur, le domaine de la conception numérique a su profiter de la dynamique des recherches en ingénierie pour arriver aujourd’hui à des solutions logicielles et matérielles extrêmement performantes. Elles s’étendent aujourd’hui aux domaines de la maintenance des systèmes et à la formation des opérateurs. Devant ce constat, et au regard de ses conséquences déjà visibles au sein de la filière maritime et navale, il est fondamental pour les élèves de l’école de prendre la mesure des capacités offertes et d’appréhender la place que prendront ces outils dans leur métier.
Quelles applications sont utilisables par le secteur des énergies renouvelables marines, éolien compris, le transport de l’électricité avec les sous-stations, mais également la filière navale liée ?
Au-delà de l’utilisation classique de ces outils pour établir un prototype numérique des machines, les derniers développements offrent en particulier la possibilité d’évaluer les performances en termes de production d’énergie et de comportement des structures en interaction avec l’air ou l’eau. De plus, de par la possibilité de représenter non seulement une machine mais l’ensemble d’un champ de production à l’intérieur d’un environnement naturel simulé, les modèles les plus avancés doivent permettre de répondre à la question de l’intégration dans le milieu (avec la réalité virtuelle ou augmentée) et des modalités de mise en œuvre et de maintenance des infrastructures.
L’Ecole Navale apparaît essentiellement comme une grande Ecole axée sur la formation militaire. Pouvez-vous nous en présenter ses autres dimensions, notamment en ce qui concerne la recherche ?
Tout en conservant sa mission première de formation des élèves que lui confie la Marine Nationale, l’École navale s’ouvre résolument vers le monde de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’industrie. Grande école militaire de la mer, elle s’associe avec d’autres établissements prestigieux (Arts et Métiers ParisTech, Ecole Centrale de Nantes, ENSTA Bretagne, IMT Atlantique (ex Telecom Bretagne et Mines Nantes) pour offrir des formations civiles Master et Mastère spécialisé dans les domaines de l’ingénierie navale et nautique, et en énergie marine. Support indispensable à ses formations civiles et militaires, l’école développe une activité de recherche importante en ingénierie et sciences humaines, principalement autour de l’Institut de Recherche de l’Ecole navale (IRENav), centre de recherche scientifique pluridisciplinaire créé avec le soutien de l’Ecole Nationale Supérieure d’Arts et Métiers (ENSAM aujourd’hui Ecole d’Arts et Métiers PariTech).
L’école héberge également la chaire de cyberdéfense des systèmes navals créée depuis l’automne 2014 par quatre partenaires (L’École navale, IMT Atlantique, Naval Group et THALES).
EDM – Pouvez-vous nous expliquer l’articulation des formations de l’Ecole avec le monde industriel ?
Composante fondamentale des cursus d’enseignement supérieur, la connaissance du monde industriel et la formation par projets occupent une place de choix dans les formations d’ingénieurs et de Master civils et militaires. Plusieurs acteurs majeurs du domaine interviennent dans les formations (Naval Group, Thales, MBDA, Segula, TechnicAtome …) en tant qu’experts scientifiques ou afin de décrire les modalités de mise en œuvre opérationnelle des systèmes. Ils accueillent également les élèves dans le cadre de stages et projets de recherche, en immersion pendant plusieurs mois dans leurs centres d’études et de recherches.
Les intervenants sont notamment : Eric Papin Naval Group, Alexandre Tew Kai Dassault Systèmes, David Tetouze LHEEA – ECN, François Denizet IRENav – Ecole Navale, Ronan Querrec CERV-Labsticc – ENIB, Jérôme Graindorge Scalian, Vincent Geiger Naval Group voir l’Agenda …
Les inscriptions sont gratuites et seront closes le dimanche 21/01/2018.
Rémy Thibaud est docteur en géosciences marines de l’université de Brest. Il mène des travaux de recherche au sein du Groupe MOTIM de l’IRENav dans le domaine de la modélisation spatio-temporelle d’environnements naturels. Dans ce cadre, ses travaux concernent à la fois les problématiques conceptuelles (concept de graphe spatio-temporel) et la caractérisation des structures spatiale et de la dynamique des milieux. Il a travaillé sur l’étude morpho-structurale des processus d’accrétion des domaines océaniques et sur la représentation et l’analyse des dynamiques dunaires littorales. Il est Responsable du comité d’organisation de la JSN.
Points de repère
Parmi les thèses soutenues à l’Ecole Navale dans le domaine des énergies marines, retrouver dans la Rubrique Thèses du portail
10/01/2018 – Contribution à l’alimentation en électricité dans les ZNI – Tony El Tawil
12/01/2017 – Conception de systèmes d’extractions d’énergies marines – Ousmane Fall
07/11/2016 – Optimisation et comparaison de multiplicateurs de vitesse – Vincent Banchieri ….
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