VIRGIN ISLANDS – 09/02/08 – Un « planeur » robotisé sous-marin qui fonctionne grâce à la chaleur dégagée par les eaux océaniques vient d’être testé par une équipe de scientifiques américains conduite par Dave Fratantoni du WHOI (Wood’s Hole Oceanographic Institute) and Roy Watlington de University of the Virgin Islands. Cet engin jaune qui a la forme d’une torpille sans moteur explore le fond des océans depuis Décembre 2007 et parcours sans interruption depuis cette date, la mer des Caraïbes entre St. Thomas et St Croix (Virgin Islands). L’équipe chargée de développer ce véhicule expérimental totalement autonome affirme qu’il a déjà parcouru des  » milliers de kilomètres  » pendant les tests, en  » récoltant  » l’ énergie thermique des mers (ETM). L’équipe pense que ce planeur pourrait être autonome pendant plus de 6 mois sans interruption.  » Avec cet engin nous visons une source d’énergie pratiquement illimitée de propulsion  » affirme Dave Fratantoni du WHOi. Steve McPhail, expert dans les modes de propulsion sous marins autonomes au National Oceanography Centre (NOC) de Southampton (Grande-Bretagne) a, pour sa part, déclaré à la BBC, qu’un tel engin ne serait pas complètement opérationnel sans batteries.  » Si cet engin est destiné à embarquer des systèmes de collecte de données océanographiques et à les transmettre à terre, il faudra toujours fournir un courant supplémentaire aux capteurs pour la liaison satellite et la transmission, ce qui nécessitera l’ajout de batteries rechargeables « . C’est pourquoi il est éventuellement prévu que le véhicule retourne, de temps en temps, recharger ses batteries à proximité d’un navire ou à terre. Cet engin est officiellement présenté par ses inventeurs comme un outil idéal de recherche, d’exploration et de cartographie océanographique. Plusieurs programmes d’exploration sous-marine sont déjà en cours et pourraient effectivement tirer un large bénéfice de l’utilisation d’un tel engin. C’est le cas du programme Rapid Project lancé dans l’océan Atlantique depuis 2004 ou du programme Rapid Watch (un budget de 16 millions de livres) chargé d’observer le Gulf Stream jusqu’en 2014. D’autres programmes existent comme le réseau Argo qui prévoit de déployer 3000 capteurs flottants sur le vaste Océan Pacifique à raison d ‘un flotteur tous les 300 kilomètres, destiné à enregistrer les variations de température et salinité de l’eau ; ou encore le projet MARS (Monterey Accelerated Research System, qui connecterait une station de recherche californienne à un réseau de capteurs déployés dans le Monterey Canyon, le canyon sous-marin le plus profond de la Côte Ouest des Etats Unis. Il ne fait pas de doute que notre planeur expérimental – sans nom pour l’instant – rendrait d’inestimables services dans ce type de recherches, tant il est vrai qu’il serait capable d’explorer des fonds marins inaccessibles aux êtres humains, 24 heures sur 24 et par n’importe quelles conditions météorologiques.
Moins de candeur scientifique peut laisser imaginer bien d ‘autres utilisations possibles.
Article et traduction : Francis Rousseau
Sources : WHOI : « Researchers Give New Hybrid Vehicle Its First Test-Drive in the Ocean« / BBC News. Article : « Robot glider harvests ocean heat «  de Jonathan Fildes / Photo : © John Lund ©WHOi


Publicités Google :