LONDON – 03/03//2008 – Malcolm Wicks, ministre de l’énergie britannique, vient d’annoncer le bouclage des procédures visant à permettre la construction de trois nouvelles fermes éoliennes au Royaume Uni, dont une offshore qui sera située aux portes même de la capitale, dans l’estuaire de la Tamise. » Ces trois nouvelles fermes éoliennes ajouteront 215 MW d’énergie verte à la révolution des énergies renouvelables qui a saisi le Royaume-Uni » a déclaré Malcolm Wicks pour accompagner cette annonce. La ferme offshore de l’estuaire de la Tamise sera construite par le danois Dong Energy et fournira 64 MW à elle seule. Les deux autres fermes (onshore) fourniront 85 MW pour le parc de Keadby, North Lincolnshire construit par Renewable Energy Systems (qui passe des 55 turbines prévues initialement à 34 plus puissantes), et 66 MW pour le parc de Thorne, près de Doncaster, South Yorkshire construit par E.ON UK Renewables avec un total annoncé de 22 turbines pouvant alimenter 26 500 foyers. » Le rythme de construction des structures d’énergies renouvelables ne cesse de s’accroître dans le pays. Nous sommes parvenus à le doubler et nous le triplerons pour atteindre 15% de renouvelables d’ici à 2015 » a déclaré le ministre Wicks avec un indéfectible enthousiasme. Ces déclarations ne parviennent cependant pas à faire taire les doutes et le scepticisme des analystes et de la presse britannique qui soulignent plusieurs facteurs plaidant en défaveur de la tenue des objectifs. Il est vrai que n’incline guère à l’optimisme, par exemple, le nombre impressionnant de parcs éoliens onshore (totalisant 8 000 MW !) dont la construction aurait été » empêchée » en 2007 par le Ministère de la Défense britannique pour raisons stratégiques (dysfonctionnement des radars du aux éoliennes) obligeant ainsi le pays à revoir à la baisse les engagements fixés par le Premier ministre. Si pour les fermes offshore la question des raisons stratégiques ne se posent pas, des doutes s’expriment tout de même ici et là, concernant les coûts élevés de connexion au réseau terrestre, et dans une moindre part, les désagréments pour les usagers de la mer (pêcheurs, plaisanciers). Les analystes britanniques font remarquer que pendant » que les turbines se multiplient sans états d’âmes en Allemagne, en Espagne et en France, le Royaume Uni a péniblement atteint en 2006 les 4,55% de renouvelables sur les 15% à produire d’ici 2015 « . Dans le contexte britannique actuel, c’est la construction de parc éolien offshore qui s’avère poser le moins de problèmes et tenir finalement le mieux les objectifs. Ceci dit, nous notons, qu’à l’heure où nous écrivons, le constructeur danois Dong energy n’avait toujours pas confirmé sur son site web le parc de l’estuaire de la Tamise alors que les deux constructeurs des parcs onshore s’étaient empressés de le faire dès l’annonce du ministre Wicks.
Article : Francis Rousseau
Sources : ENN / Reuters / Renewable Energy Systems/ E.ON UK Renewables / Dong energy / Photo : panoramique de la Tamise à Londres.
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