DELFT (Pays Bas) – 04/03/2008 – Une intéressante expérience d’énergie osmotique vient d’être menée par l’Université de Technologie de Delft aux Pays-Bas et relayée par le magazine Science d’hier (détails de la technologie osmotique ICI). Elle est destinée, comme toute les expériences osmotiques, à produire à la fois de l’électricité à partir de l’eau de mer mais aussi de l’eau douce. Ce n’est pas la nouveauté de l’expérience qui fait son intérêt puisqu’une centrale osmotique industrielle est en ce moment en cours d’expérimentation en Norvège (cf. notre archive du 10/10/07 ICI) mais sa simplicité de montage et d’utilisation, son très faible coût et la possibilité d’un usage domestique. En effet l’expérience de l’Université de Delft engage une simple éolienne domestique actionnant une pompe à haute pression (60 bar) qui pousse l’eau à travers une membrane. Les éoliennes domestiques sont déjà largement utilisées dans les petits villages isolés, dans les zones arides ou sur certaines îles. La combinaison des éoliennes et des installations de désalinisation est aussi un technologie déjà disponible commercialement. Ce genre d’installations produit de l’électricité à partir de l’éolienne ; puis l’électricité éolienne est ensuite utilisée pour actionner la pompe à haute pression qui permet le fonctionnement du filtre à osmose inverse. Dans ce cas, le stockage de l’électricité produite est habituellement très onéreux et la déperdition d’énergie est énorme pendant la conversion eau salée eau douce. Ce qui fait la différence dans l’expérimentation de l’Université Technologique de Delft, c’est qu’au terme du processus, c’est l’eau douce qui est stockée et non l’électricité. Et chacun le sait stocker de l’eau est bien moins cher que stocker de l’électricité. Il fallait y penser ! Le modèle d’éolienne choisi pour cette expérimentation est particulièrement solide ; c’est celui que l’on utilise généralement dans les installations de l’irrigation. La capacité de production de ce genre d’éolienne sur la base de vitesse de vents variable est estimée entre 5 et 10 m3 d’eau douce par jour. Cela représente assez d’eau potable pour un village de 500 habitants. Le premier prototype (cf. photo) a été construit et a déjà fonctionné près de l’autoroute A13 dans la région de Delft. Il vient d’être démonté et sera transporté cette semaine même dans le territoire autonome de Curaçao (Petites Antilles) où il sera testé directement avec l’eau de mer.
Article : Francis Rousseau © blog les énergies de la mer.
Sources : Delft University of Technology Press Release / Science (Mar. 3, 2008)
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