LONDRES – (Royaume-Uni – U. E.) – 12/04/2010- 3B Conseils – D’après un article paru dans le Timesonline le 8 avril, un accord majeur, qualifié historique, entre quatre compagnies de développement d’éolien en mer et The Crown Estate a pu être trouvé pour faire lever l’interdiction émise par le Ministère de la Défense britannique à l’implantation de cinq nouveaux parcs éoliens pour cause d’interférence avec les radars de l’armée. Ces compagnies d’éolien offshore, aidées par des institutions britanniques, ont accepté de prendre financièrement à leur charge les 20 millions de livres engagés par la mise en place d’un nouveau système radar afin d’apaiser les préoccupations du ministère de la Défense au sujet de la menace sur la sécurité nationale posée par les parcs éoliens.
Je rappelle en gros que le problème vient de ce que les radars actuels de l’armée ne parviennent pas toujours à identifier clairement les signatures émises par les pales d’éoliennes en mer qui créent des angles morts susceptibles de faire perdre la position des avions aux contrôleurs aériens pendant un laps de temps suffisamment long pour mettre en danger la sécurité aérienne civile aussi bien que militaire. C’est pourquoi le ministère de la Défense britannique s’était récemment opposé à l’implantation de cinq nouveaux parcs éoliens au large des côtes de Norfolk. En particulier le projet d’implanter 924 éoliennes au large de la côte Est de l’Angleterre avait alarmé au plus haut point la Royal Air Force qui, malgré la forte volonté gouvernementale en matière d’éolien offshore, avait dû s’y opposer publiquement. Selon le Times en ligne, cet accord passé entre The Crown Estate et les 4 compagnies de développement d’éolien offshore résout le problème et ouvre définitivement la voie à quelques 7 milliards de livres d’investissement à venir dans l’éolien offshore. Dans cet accord historique négocié par Serco, la société de services de la Défense, il a été confirmé que le système de radar Lockheed Martin TPS -77 sera installé au Remote Radar Head (RRH) de Trimingham dès l’automne 2010 coïncidant ainsi avec l’ouverture du parc éolien offshore de 88 turbines de Sheringham Shoal. Des tests ont démontré que le radar TPS -77 de la firme Lockheed Martin pouvait différencier la signature des turbines offshore de celles des autres activités aériennes et maritimes.
Les 20 millions de livres que coûte le nouveau radar seront partagés par The Crown Estate (propriétaire des fonds marins jusqu’à 12 miles nautiques de la côte du Royaume-Uni), le Ministère de l’Énergie et du changement climatique (DECC), et les quatre compagnies les plus impliquées dans la construction du vaste projet éolien offshore britannique des années à venir, projet déjà connu des institutions sous l’appellation « The Grand Wash » (La Grande Lessive). Les entreprises en question sont : SCIRA Offshore Energy porteur du projet du parc éolien offshore de Sheringham Shoal ; Centrica ; Warwick energy ; et RWE npower renewables co-porteur du projet de Grand Gabbard.
Une fois levé cet obstacle majeur de l’interdiction du ministère de la Défense, c’est, selon Times on line, quelques 3000 MW que les turbines peuvent désormais espérer fournir soit de quoi alimenter en électricité 1,7 million de foyers britanniques.
Article : Francis ROUSSEAU
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