BRUXELLES – (Belgique – Union Européenne) – 07/02/2011- energiesdelamer.eu – A l’occasion du premier sommet de l’UE sur l’énergie qui s’est tenu le 4 février 2011 et qui marque le premier acte fort de la présidence hongroise, une vingtaine d’entreprises et d’associations européennes ont demandé aux chefs d’État de se montrer assez courageux et visionnaires pour créer un marché unique de l’électricité d’ici 2015. La rencontre, qui a déjà été qualifiée de «Sommet Energie» devait inclure des aspects portant sur l’innovation alors que les inquiétudes persistent face à la concurrence croissante de la Chine sur l’énergie propre.
La demande faite par les 20 entreprises précède de peu le 25e anniversaire de la signature de l’Acte du marché unique européen (le 17 février 1986) et rappelle aux dirigeants participants au sommet qu’il y a 25 ans, les chefs d’État européens ont vaincu des résistances pour créer ce marché unique européen. Selon les signataires, les leaders d’aujourd’hui doivent montrer la même détermination dans la réalisation d’un marché unique de l’électricité.
Les entreprises qui soutiennent déjà la déclaration sont : Acciona, Enercon, Enel Green Power, EON Climate & renewables, GE Energy, Mainstream Renewable Power, PPC Renewables, RES, Siemens, SSE Renewables, Vattenfall et Vestas. (Absence remarquée d’EDF En.)
Les associations qui soutiennent déjà la déclaration sont : Association européenne sur la biomasse (AEBIOM), European Geothermal Energy Council (EGEC), l’European Photovoltaic Industry Association (EPIA), l’European Renewable Energy Council (EREC), l’European Solar Thermal Electricity Association (ESTELA), Association de l’industrie de la biomasse (EUBIA), Association européenne de l’énergie éolienne (EWEA) et les Amis du Super Réseau associations de dix entreprises comprenant 3E, AREVA, DEME Blue Energy, Elia, Hochtief Construction, Mainstream Renewable Power, Parsons Brinckerhoff, Prysmian Cables & Systems, Siemens and Visser et Smit Marine Contracting.
En résumé la déclaration commence par prendre acte du fait que 25 ans après la signature de l’Acte du marché unique européen, il n’existe toujours pas de marché unique de l’électricité, que seulement 5% de l’électricité produite en Europe sont commercialisés de façon transfrontalière, ce qui rend la concurrence entre les fournisseurs inefficace. S’en suit le plaidoyer pour un marché européen de l’électricité qui souligne qu’une concurrence accrue entre les fournisseurs permettrait à long terme de réduire les prix de l’électricité, d’améliorer la sécurité de l’approvisionnement en réduisant le risque de coupure de courant, de tirer parti de tous les avantages des sources d’énergie renouvelable non polluante produite en quantité de plus en plus importante dans plusieurs pays de l’Union Européenne, d’accroître enfin les échanges d’électricité entre les pays quel que soit le site de production.
Pour réaliser le marché unique de l’électricité, l’Europe doit à la fois revoir les infrastructures de transport d’électricité d’un bout de l’Europe à l’autre et établir un ensemble commun de règles du marché. La déclaration s’appuie sur le constat simple que le système interconnecté d’autoroutes, de voies ferrées, de routes maritimes et aériennes qui relie aujourd’hui tous les pays de l’Europe est la condition préalable au maintien de l’Europe des quatre libertés, instaurées par l’Acte du marché unique européen il y a 25 ans qui garantit « la libre circulation des biens, des services, des capitaux et du travail ». D’après cette déclaration, il faut aujourd’hui à l’Europe une cinquième liberté : celle de la libre circulation de l’électricité à travers les frontières qui « ne peut exister sans une concurrence effective entre les fournisseurs et sans un réseau électrique interconnecté ».
On peut retrouver le texte intégral de la déclaration ICI .
Il faut dire que la question de l’efficacité énergétique a pris beaucoup de place au sein des débats de l’Union Européenne. Certains, dont les Verts /Ale, jugent l’U.E. « très mal partie pour atteindre une réduction de 20 % de sa consommation d’énergie d’ici 2020 » . Au rythme actuel, ce serait à peine 9 % de réduction qui seraient atteints. Les euro-députés de ce groupe ont demandé en décembre 2010 que cet objectif devienne contraignant : ce serait le seul moyen pour que les Etats-membres prennent des décisions concrètes et encouragent le développement des technologies propres. Pour peser sur ce débat, le groupe des eurodéputés Verts/ALE a publié une étude (consultable ICI) indépendante de l’Öko-Institut de Berlin qui présente de façon détaillée un scénario énergétique pour l’Europe d’ici 2050.
Dans le domaine des énergies marines renouvelables, la question d’un super réseau reliant les parcs offshore entre eux est toujours à l’étude (cf. article du 9 mai 2009). Je rappelle, pour donner l’échelle, que le réseau de la mer du Nord demanderait à lui seul des investissements de l’ordre de 20 à 30 milliards d’euros d’ici 2030. Par comparaison, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime que le total des investissements dans les réseaux de transports européens d’électricité sera de 187 milliards d’euros d’ici 2030.
Article : Francis ROUSSEAU
Sources . Sites liés. Carte : diverses préfigurations de super réseau européen et euro-méditerranéen.
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