ALAMEDA – (Calif. – Etats-Unis) – 29/09/2010 – energiesdelamer.eu – Aurora Biofuels a annoncé récemment la modification de son nom en AURORA ALGAE, dans l’espoir de s’ouvrir à d’autres débouchés commerciaux (notamment ceux des nutriments) que les biocarburants encore expérimentaux.
Ce changement d’appellation, d’abord signalé en catimini par Greentech Media le mois dernier, paraît logique pour une entreprise qui a consacré l’essentiel de ses forces et de ses capitaux jusqu’à aujourd’hui à développer dans ses installations de Alameda une souche d’algues particulièrement riches en acide gras omega. Il ne paraît donc pas aberrant qu’avant de transformer ces algues en biocarburant l’entreprise cherche à faire des profits avec des nutriments pharmaceutiques mais aussi des aliments pour la pisciculture, voire même des matières premières pour les cosmétiques.
Toutefois certains experts estiment que ce changement d’appellation n’est pas un signe positif envoyé aux entreprises qui tentent de mettre au point (un peu partout dans le monde mais surtout aux Etats-Unis) des biocarburants à base d’algues à des prix compétitifs avec ceux des combustibles fossiles qu’ils sont censés remplacer à terme sur le marché. En changeant d’appellation Aurora semble avouer sa perte de confiance dans la rentabilité à court terme du biocarburant algal, d’autant qu’à l’intérieur même de l’entreprise on ne cache plus que de nombreuses années seront nécessaires avant de mettre au point un algocarburant compétitif. Ce changement de nom a d’ailleurs été suivi d’un changement de tête au sein de l’exécutif d’Aurora. Le nouveau PDG, Gregory L. Bafalis, vétéran de l’industrie des énergies fossiles mais aussi au démarrage de Green Earth Fuels, avertit dans un discours clair : « Je connais bien la problématique des biocarburants pour l’avoir abordée hors de tout contexte de subventions gouvernementales. » Aurora n’en espère pas moins mettre en place sa première usine démonstratrice en Australie. Elle qui utilisera le CO2 issu des centrales au gaz naturel et de la culture des engrais pour cultiver des algues dans huit étangs d’environ 4000 m2. L’exploitation devrait entrer en service d’ici la fin de l’année 2010 avec une commercialisation des produits prévue pour le premier trimestre de 2013. Mais il faut savoir lire entre les lignes car, d’après Gregory Balfalis, les algocarburants ne sont pas pour le moment inclus dans les produits commercialisables de la marque, même si « la société espère voir un biocarburant fabriqué à partir de ses algues commercialisé dans l’avenir ».
Cette valse-hésitation et les informations contradictoires émanant sans cesse de ce secteur des énergies marines peuvent effectivement finir par donner le bourdon à n’importe qui !
Article : Francis ROUSSEAU
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