PROVIDENCE (R.I -Etats Unis)- 29/09/2008 – 3B Conseils – Emboîtant le pas au récent enthousiasme des Républicains au Congrès concernant l’installation de fermes éoliennes offshore sur les côtes Américaines et notamment sur la côte Est, le gouverneur républicain de l’état de Rhode Island, Don Carcieri, a annoncé le 24/09/08 (ICI) la réalisation prochaine d’une ferme éolienne offshore en eau profonde dont la construction serait confiée à l’équipementier du New Jersey, Deepwater Wind. Cet important projet éolien offshore de 100 turbines situées à 15-20 miles au large devrait être en mesure de fournir » au moins 15% » de l’électricité de l’Etat de Rhode Island. Chris Brown, DG de Deepwater Wind a déclaré que ces turbines éoliennes offshore seraient » fixées sur des plates-formes conçues à l’origine pour les forage pétroliers et gaziers offshore « , des équipements qui ont largement fait leurs preuves en eaux profondes et qui sont idéalement situés hors de vue des riverains. Mais le projet est loin d’être encore une certitude. Deepwater Wind doit encore franchir l’essentiel des obstacles administratifs et des barrières de réglementations lourdes avant de voir son projet se concrétiser, sans parler d’un troisième obstacle inattendu (?) : la crise financière. Ainsi Deepwater Wind qui était soutenu par trois partenaires vient de se voir soudainement lâché, au moment même où il faisait l’annonce de leur collaboration, par l’un d’entre eux : Ospraie Management, un fond d’investissement très dépendant de Lehman Brothers, et donc contraint de mettre la clé sous la porte précisément pour cette raison ! Restent pour conforter le projet, les autres partenaires dont la solidité n’est pas mise en cause pour l’instant : comme comme First Wind, leader américain de l’éolien, et DE Shaw & Co., fond d’investissement indépendant agissant principalement dans le domaine scientifique, créé en 1988. Si ce projet de Rhode Island, et ceux du New Jersey et de New York aussi proposés par la même compagnie se concrétisent, Deepwater Wind prévoit d’installer son siège social et ses structures de fabrications au nord de Kingstown. L’entreprise qui emploie aujourd’hui 15 personnes à temps plein espère à terme en employer… 800. Un optimisme sans faille comme on peut voir alors que sur la quantité importantes de projets éoliens offshore en ce moment en cours dans le nord des Etats-Unis, il n’ y a toujours pas la moindre turbine sur l’eau pour l’instant. Le Minerals Management Service a prévu de délivrer d’ici la fin de l’année, les résultats de sa dernière étude environnementale sur le projet CapeWind qui a rencontré une si forte résistance (cf. nos diverses archives sur le sujet). Un petit peu plus au sud, on s’applique à tenter de concrétiser les promesses politiques : ainsi à peine un mois après que le maire de New York, Michael Bloomberg, ait annoncé sa décision spectaculaire de couvrir les grattes-ciels et l’East River d’éoliennes et d’alimenter la Statue de la Liberté grâce à cette énergie, la Long Island Power Authority, sensible aux symboles sans doute, a annoncé (ICI) un projet de construction d’un parc éolien offshore à 10 miles au large de la côte du Queens, en liaison avec l’entreprise locale de services publics Con Edison of New York. Rappelons, comme le précise fort utilement le New York Times (ICI), qu’au delà des effets d’annonce, le processus de développement de ces projets peut facilement s’étirer sur une bonne décennie. Ainsi par exemple l’état du Delaware, qui est le premier à s’être intéressé historiquement à l’éolien offshore, voit son projet Bluewater Wind progresser de façon extrêmement lente et il apparaît clairement aujourd’hui que cette ferme ne commencera pas à produire ses 200 WM pour Delarma Power avant 2012. La principale critique adressée a l’éolien offshore est son coût élevé par rapport à l’éolien onshore déjà présent et largement en développement dans tout le pays. Le seul problème c’est que comme dans beaucoup de pays modernes, la grande majorité de la population consommatrice d’énergie est entassée le long des côtes et que c’est précisément là que les vents soufflent de la façon la plus constante. C’est là aussi que la majeure partie des grandes fortunes américaines ont leur résidence… mais en ce moment, c’est une catégorie sociale qui n’a pas trop intérêt à se faire remarquer, comme ne manquent de le souligner les shows humoristiques de tous bords (cf. video ci-dessous). Selon les observateurs américains, la crise financière devrait faire dans l’éolien offshore moins de ravages qu’ailleurs, mais elle ralentira sans doute encore plus la réalisation des projets les moins politiquement en cour…
Article : Francis Rousseau
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