France – Mercredi 05/06/2019 – energiesdelamer.eu. La filière des énergies marines réunie aux 6èmes Assises nationales des énergies marines à Dunkerque le 4 juin, oscille entre optimisme et morosité.
Côté optimisme, dans une déclaration, en vidéo, François de Rugy, ministre de la transition énergétique et solidaire, annonce que la CRE va rendre très prochainement son avis sur l’appel d’offre de Dunkerque » … Et affirme que « les résultats de l’appel d’offre de Dunkerque ouvriront la possibilité de revoir à la hausse l’objectif fixé aujourd’hui dans la PPE pour l’éolien en mer en général, » permettant de miser sur de nouvelles capacités.
Néanmoins, Comme l’a souligné Jean-Louis Bal, le président du Syndicat des énergies renouvelables, en clôture des débats hier, si pour l’éolien offshore posé, on peut s’attendre à plus de capacités et une meilleure visibilité, côté éolien flottant, cela reste incertain, et l’hydrolien n’y est toujours pas !
Côté morosité, ce sont les emplois dans la production qui sont atteints de plein fouet notamment dans les Pays de la Loire avec General Electric et l’arrêt de la production de l’éolienne Haliade de 6MW ainsi que dans l’hydrolien, avec le retrait de de Naval Energies, qui pèse toujours sur la filière. Sans oublier l’absence de construction de sous-stations aux Chantiers de l’Atlantique, qui entraîne une non-comptabilisation des emplois dans le secteur EMR. La France fait donc pâle figure, avec un peu plus de 2 000 emplois dans la filière, comme le souligne l’enquête annuelle menée par l’Observatoire des énergies de la mer.
Marie Noëlle Tiné, directrice générale adjointe du Cluster maritime français a eu la tâche de présenter les mauvais résultats de l’enquête. Ce n’est pas une surprise. Le nombre des emplois selon l’Observatoire passe de 2650 à 2085 emplois en 2018, soit moins 27%, alors que les institutionnels et les milieux académiques font dorénavant partie des questionnés. Mais, toutes les entreprises ne répondent pas… donc il convient naturellement de pondérer les chiffres. Marie-Noëlle Tiné n’a pas manqué de mentionner que » le nombre d’emplois devraient repartir significativement à la hausse dès que la construction des premiers projets français sera lancée. Selon les représentants du secteur, ils généreront 15000 emplois. «
La raison : toujours pas de projet en mer en France. Malgré tout, les entreprises exportent et ont réussi à préserver des emplois en France. Ainsi, 86% de l’activité se fait à l’export.
Selon Giles Dickson, directeur général de WindEurope, la France, n’est pas bon élève, mais pour l’année 2018, l’élève le moins performant de la classe est l’Allemagne. Les volumes et la taille du marché ont été les oubliés de la feuille de route du gouvernement allemand… Résultat : une perte de 10 000 emplois.
Comme nous l’avions annoncé le 28 mai, les résultats des dernières élections européennes vont peut-être rebattre les cartes en Allemagne, Giles Dickson a cependant montré un peu plus d’optimisme à l’avenir.
Ainsi, les chiffres de WindEurope en Europe montrent qu’au-delà des 2 000 emplois en France, les Allemands emploient 24 000 équivalent temps plein, le Royaume-Uni atteint les 13 000 et table sur 27 000 emplois en 2030. Et le directeur général de WindEurope de signaler que, même en Pologne, qui a démarré très récemment son activité et où peu de parcs éoliens sont en service, 8 000 emplois sont dans la chaîne d’approvisionnement, notamment pour les fondations.
Au cours de la journée d’hier, les acteurs ont soufflé le chaud et le froid.
« L’objectif britannique de 30% de production EMR dans le mix énergétique constitue un véritable plaidoyer en faveur de ces énergies », a ainsi insisté François Lambert délégué général du GICAN.
Par ailleurs, Rémi Gruet délégué général d’Ocean Energy Europe (OEE), a mis les pieds dans le plat français, en proposant de redémarrer le projet de parc démonstrateur au raz Blanchard, avec l’Ademe, se demandant si en redéposant un projet auprès de la CEE, l’administration française redonnerait une chance, même avec un fabricant étranger d’hydroliennes …
Les Pays de la Loire perdent le plus d’emplois, mais demeurent le premier employeur EMR de France avec 773 ETP. En outre, la Région déploie d’autres activités avec les moyens d’essais, les grandes écoles comme centrale Nantes… et ne perd pas l’espoir que les usines de General Electric recréeront de l’emploi rapidement avec l’arrivée de la 12MW… La Normandie progresse, notamment grâce à l’usine de pales de LM Wind (GE) à Cherbourg, et l’Occitanie monte en puissance.
Sans oublier les Chantiers de l’Atlantique et des entreprises comme GEPS Techno, qui continuent d’y croire et de se positionner sur le secteur.
Les investissements ont progressé de 75% en 2018 par rapport à l’année 2017, pour atteindre € 265 millions. Et le chiffre d’affaires de la filière a aussi progressé, de 14%, à € 574 millions.
Reste que tout semble conditionné à l’orientation de la PPE. A voir donc si « la France ne passera pas à côté » de cette opportunité, comme a conclu François de Rugy dans son message vidéo…
Porté par le Cluster Maritime Français, avec le soutien du Gican et du SER, l’Observatoire des Énergies de la Mer a pour mission de construire une base de données fiable sur les énergies de la mer en France. Vous trouverez ci-dessous la synthèse de l’édition 2019 basée sur un questionnaire adressé aux 350 entreprises identifiées comme s’intéressant aux énergies de la mer. Ces données sont sans extrapolation. Le site de presse energiesdelamer.eu a participé à l’enquête en diffusant le questionnaire auprès de ses abonnés et des institutions académiques.
Les résultats à télécharger ICI – L’adresse du site de l’Observatoire est ici.
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