France – Monaco – Mardi 12/11/2019 – energiesdelamer.eu. Partie 1 – SBM Offshore, spécialiste de la fabrication d’équipements pour l’offshore marin, a annoncé lundi 4 novembre, le lancement imminent de son prototype WEC S3 de convertisseur d’énergie houlomotrice.
Ce projet WEC S3 a été mené en partenariat technique avec Centrale Nantes, l’IFP Energies nouvelles, avec le soutien du gouvernement de Monaco, et par l’ADEME*, via les Investissements d’avenir, a indiqué Ambroise Wattez, directeur du développement des projets renouvelables de SBM Offshore.
La zone de tests sera face au stade Louis II, au large de l’héliport, dans la partie des eaux territoriales de Monaco, zone interdite à la navigation. C’est d’ailleurs dans le centre SBM Offshore de Monaco, et à Carros, dans les Alpes maritimes, où le constructeur possède des centres de recherches dédiés à l’Offshore, que le prototype sera construit dès 2020. Les recherches sur le meilleur outil y sont en cours depuis 10 ans, précise SBM Offshore.
Un atelier de production sera à cet effet installé par SBM Offshore dans son centre de R&D de Carros. L’objectif est de disposer d’une machine pleinement opérationnelle mi-2020, afin de pouvoir réaliser une période de tests de 12 mois en continu en 2021, avant un déploiement la même année dans des parcs pilotes. L’objectif est de disposer d’une machine capable d’équiper des parcs commerciaux dès 2024.
Les tests serviront à la fois à confirmer en mer la validité du concept, mais sera également étudié son impact sur l’environnement marin, relativement faible, selon les concepteurs.
Le WEC S3 est un « tube de caoutchouc flottant » de 60 m de long et 1,2 m de diamètre, qui sera immergé à une profondeur d’eau de 4 m environ. L’empreinte marine du site expérimental est d’environ 300 m sur 80 m avec les ancres. Le dispositif convertit l’énergie cinétique des ondes marines en utilisant des Polymères électro-actifs, qui ont la particularité de transformer directement le mouvement de la mer en électricité utilisable directement. Le WEC S3 n’a donc aucune pièce mécanique, ni hydraulique, réduisant d’autant les agressions potentielles de la mer, ainsi que les coûts liés à la maintenance, insiste le fabricant. Un mouvement naturel en harmonie avec les vagues, signale Ambroise Wattez, insistant sur le fait qu’il s’agit d’une conception bio-inspirée (bio mimétique) on assure une efficacité maximale du système. En outre, la machine est particulièrement silencieuse, insiste SBM Offshore.
La fixation se fait sur le fond, pas par un système sur socle, le WEC S3 sera tenu par des lignes d’ancrage (comme sur un navire), soit avec quatre lignes posées sur ancres.
La machine définitive vise les 6 MW, avec une durée de vie approximative de 20 à 25 ans, signale Ambroise Wattez.
La faisabilité du concept a été démontrée lors de tests en bassin de houle, notamment au bassin dédié de Centrale Nantes, insiste Didier Beynet, directeur de SBM Offshore à Monaco.
Dans le cadre du Programme des investissements d’avenir l’Ademe apporte un soutien de 5 millions d’euros pour le prototype, à la fois sous forme de subventions et de prêts, pour un projet estimé au total à quelque 15 millions d’euros.
Le marché prévisible
La taille du marché potentiel a été estimée d’un point de vue scientifique à plus de 2,000 GW par Gunn et Stock-Williams (https://www.researchgate.net/publication/257415023_Quantifying_the_global_wave_power_resource)
L’International Energy Agency, dans ses scenarii de développement énergétique, estime la taille du marché houlomoteur à 5GW en 2030, 230 GW en 2050 (voir figure ci-dessous, extraite de https://www.marineenergywales.co.uk/wp-content/uploads/2018/05/ORE-Catapult-Tidal-Stream-and-Wave-Energy-Cost-Reduction-and-Ind-Benefit-FINAL-v03.02.pdf)
Ademe* (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie)
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