France – Lundi 04/11/2019 – mise en ligne le 31/10/2019 – Naval Energies développe un flotteur en acier destiné au consortium mené par EOLFI pour la ferme pilote de Groix Belle-Ile dans le cadre du programme d’EOLFO – ADEME. Les tests sont en cours en Norvège.
Quatre Haliade de 6MW étaient initialement prévues, mais en mai dernier, GE a annoncé préférer se mobiliser sur l’Haliade-X de 12 MW et stoppé sa production. MHI-Vestas remplace dorénavant GE avec trois turbines de 9,5 MW chacune. ITV de Laurent Schneider-Maunoury, président de Naval Energies.
Quels sont les impacts de ce changement sur le flotteur ?
Laurent Schneider-Maunoury – LMS – Nous avions annoncé que nous disposions d’un design adaptable à tout type de turbine. Nous venons de le confirmer. Les turbines MHI-Vestas sont 50% plus puissantes que celles prévues au départ, et nous avons augmenté « seulement » de 10% à 15% environ, en termes de taille, notre flotteur.
Nous n’avons pas eu à changer le profil des flotteurs, seuls les portants sont un peu plus longs. Ce qui fait une « étoile » avec un côté d’environ 70 mètres. Cela implique une augmentation du poids du flotteur de l’ordre de 10% à 15% pour une puissance de 3,5 MW supérieur à l’éolienne initiale. Le fait d’avoir réussi à adapter le design en quelques 6 mois à peine, prouve bien que les flotteurs de Naval Energies sont capables de suivre la course à la puissance des turbines qu’ils vont accueillir. Par ailleurs, Naval Energies hérite notamment d’un savoir-faire en matière d’engins flottants issu de Naval Group en termes de compétence et d’adaptabilité.
Y-a-t-il une synergie avec la maison-mère sur l’approvisionnement en acier ?
LMS – Pour Groix-Belle-Ile, nous allons mobiliser trois fois 3 500 tonnes d’acier, c’est-à-dire environ autant que pour 3 frégates. C’est donc du même ordre de grandeur en termes d’approvisionnement que Naval Group. Cependant, les aciers sont différents de ceux utilisés pour les navires et les sous-marins il ne devrait donc pas y avoir de synergie dans les achats. En outre, cela va aussi dépendre du plan de charge.
Les structures flottantes « consommeront » beaucoup d’acier. Que pensez-vous de l’approvisionnement à moyen/long terme ?
LMS – Il va y avoir une question c’est certain, sur la capacité de la sidérurgie à fournir de l’acier à terme. Le flottant va devoir s’y préparer, et il y aura sans doute un besoin de nouvelles capacités. Mais c’est seulement dans les années 2030-2035 que le flottant aura un impact sur les différents métiers de la filière. C’est plutôt du côté des opérations marines, comme dans l’éolien posé, qu’il y aura un enjeu. Le flottant devrait être très largement supérieur (en volume) au posé à long terme. Néanmoins, je le rappelle, il s’agit de deux marchés différents, qui ne sont pas en compétition, mais complémentaires.
Les flotteurs pour Groix – Belle-Ile sont-ils en cours de construction ?
LSM – Nous ne sommes pas encore à la phase de construction. Le design est un process et il faut un design détaillé pour lancer la construction, mais nous n’avons pas besoin d’une maquette à l’échelle 1.
Nous procédons à des tests de qualification, notamment sur un bassin d’essai en Norvège (SINTEF Ocean à Trondheim). En termes de fabrication, notre objectif est, à terme, de sortir un flotteur tous les quinze jours environ lorsque nous serons à un stade commercial. Il est bien évident que le premier flotteur à taille réelle pour le projet prendra environ 20 mois avant de sortir d’usine. Ce sera le fruit d’un cycle de fabrication.
Naval Energies a modifié son partenariat industriel pour la construction du flotteur. Quels sont aujourd’hui les entreprises avec lesquelles vous travaillez ?
LSM – Le travail sur le schéma industriel retenu est encore un peu prématuré.
Pour rester sur le changement de turbines pour le projet de Groix, est-ce que ce type de risque est assuré ?
LSM – C’est une question pour les exploitants. C’est le développeur qui prend le risque, et donc lui qui prend en compte l’assurance. Nous, comme fabricant, nous montrons nos certifications, pour l’heure sur le design générique des machines.
Au début de l’année vous aviez confié à energiesdelamer.eu que le flotteur devait être adapté à plusieurs types de mer, tant en France qu’à l’export. Quelles sont les adaptations potentielles en fonction des sites ?
LSM – Notre flotteur est adapté aux différents types de mer, tout au moins, il est conçu pour facilement pouvoir s’adapter aux différentes conditions de sites. Le flotteur développé pour Groix-Belle-Ile est représentatif de 80% des sites dans le monde, nous pouvons donc le prendre tel que dans pratiquement toutes les zones à équiper. Son adaptation ne sera donc pas une tâche difficile. L’adaptation concerne d’ailleurs essentiellement les ancrages, et pour chaque site, il y aura une légère modification.
Vous avez évoqué dans MerVeille Energie, l’apport de la plateforme 3DExperience de Dassault Systèmes. Comment l’utilisez-vous pour le flotteur ?
LSM – L’apport de 3D Experience n’est pas spécifique à Groix-Belle-Ile. Nous avons fait le choix de construire directement une entreprise 4.0 au niveau de Naval Energies intégralement numérique et collaborative (d’ailleurs Naval Group fait de même). La continuité réside dans cette chaîne numérique, de la fabrication à la maintenance.
Au Japon, vous avez passé un accord avec Hitachi Zosen. C’est également le cas de la société Ideol*. Quelles sont vos ambitions au Japon et ailleurs dans le monde ?
LSM – Nous sommes dans un monde global. Nous sommes fournisseur d’un équipement et nous savons que nous aurons à négocier en fonction des envies et des besoins des développeurs et des partenaires dans le monde. En outre, industriellement parlant, il n’est pas envisageable d’expédier des flotteurs à l’autre bout du monde. Ainsi, l’accord avec Hitachi Zosen vise essentiellement le marché japonais et asiatique au sens géographique. Hitachi Zosen pourrait vous répondre sur les raisons de son choix, ils ont exprimé que notre flotteur faisait partie des meilleures références du marché.
Points de repère
©Naval Energies 2019 – photo de Une – Les trois flotteurs semi submersibles développés par Naval Energies pour les nouvelles turbines MHI-Vestas destinées à la ferme pilote d’Eolfi à Groix – Belle-Ile dans le Morbihan.
©Naval Energies 2018 – Flotteur semi submersible développé par Naval Energies initialement prévu pour accueillir l’Haliade 6 MW.
©Naval Energies septembre 2019 – Tests chez SINTEF Ocean en Norvège qui se sont déroulés sur une quinzaine de jours courant septembre 2019.
08/10/2019 – EOLFI a changé de turbinier pour les éoliennes flottantes qui seront placées sur les flotteurs conçus par Naval Energies. ITV Christophe Chabert – directeur du projet de Groix & Belle-Ile chez EOLFI
07/10/2019 – Eolfi : MHI-Vestas remplace l’Haliade 150-6 de General Electric …
9/07/2019 – On the occasion of the recent trip to Japan of the President of the French Republic Emmanuel Macron and the Minister of Economy and Finance Bruno Lemaire, Naval Energies and Hitachi Zosen Corporation announced their cooperation in the field of floating wind energy.
06/05/2019 – General Electric tourne la pale de l’Haliade 6MW …
19/09/2018 – « Je considère que l’éolien flottant, c’est l’éolien de la troisième génération » … déclare Laurent Schneider-Manoury, président de Naval Energies lors de la manifestation FWP Atlantic Forum, consacré à l’éolien flottant. Interview WebTV energiesdelamer.eu.
18/06/2015 – IDEOL et Hitachi Zosen (HITZ) ont signé un accord d’ingénierie pour la conception d’une nouvelle version en acier et béton de la structure flottante « Damping Pool ».
Retrouvez dans le Business Directory les articles parus dans le site energieselamer.eu sur Naval Energies et Eolfi
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