Le Havre – France – Mardi 21/11/2017 – energiesdelamer.eu. Le Comité interministériel de la Mer qui s’est tenu vendredi dernier à Brest, a permis au Premier ministre de détailler la méthode avec laquelle le Gouvernement souhaite conduire les grands chantiers de la politique maritime pour le quinquennat.
Le discours qu’il prononcera ce matin au Havre, (sa ville), devra faire date pour répondre à beaucoup d’attentes et aux inquiétudes qui se multiplient chez les industriels et les opérateurs. Va-t-il inclure les EMR dans la stratégie industrielle annoncée hier ? Il ouvrira les Assises en évoquant le rôle des ports
Jusqu’à ce jour, l’annonce n’a pas été concrétisée, bien qu’une confirmation avait été apportée par Nicolas Hulot. Les dossiers restent en cours, tels que l’appel d’offre pour Oléron, l’appel d’offre avec « dialogue compétitif » pour Dunkerque, les fermes commerciales pour l’éolien flottant en mer, la fin de la série des recours pour les parcs éoliens posés et, naturellement le choix des sites pour les hydroliennes …
Pourtant, les entreprises, les collectivités et les clusters ne sont pas inactifs… Elles font avec succès de la R&D, soutenue souvent par l’ADEME, le PIA … et signent des contrats à l’export.
Qu’est-ce qui bloque un développement en France?
Deux sujets urgents, d’après plusieurs sources, pourraient mettre en difficulté la filière industrielle naissante des énergies renouvelables de la mer en France.
Le premier est celui le champ éolien en mer de Tréport. Il a fait l’objet d’un vote négatif de la part du parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d’Opale, il y a juste un mois. Depuis, une association « Oui pour le parc marin » a été créée en début de mois et aurait recueillie plus de 3000 signatures.
Le 27/11/2017, l’avis de l’Agence Française pour la Biodiversité dirigée par Christophe Aubel sera connu et pourra valider ou au contraire modérer le vote du l20 octobre dernier.
Hervé Morin n’a pas caché, le 14 novembre denrier, à l’occasion de la Journée d’affaires EMR en Normandie, « vouloir aller jusqu’au bout pour défendre les trois parcs éoliens marins qui doivent être installés au large du territoire normand ». Il estime que la décision du parc naturel marin qui s’est prononcé contre l’installation du parc Eoliennes en mer Dieppe Le Tréport, porté par Engie, EDPR, la Caisse des Dépôts, « impactera le schéma industriel français qui peut s’effondrer« .
Le discours d’accueil qu’il prononcera ce matin, apportera certainement des compléments d’information à son souhait de régler le problème rapidement ainsi que son vice président Hubert Dejean de La Batie l’avait déclaré à notre WebTV le 26 octobre dernier interview WEBTV energiesdelamer.eu. Pour le Parc de Guérande dont le chef de file est EDF EN, le 25 octobre, le Conseil d’Etat a rejeté les contestations d’associations au tire de la loi sur l’eau. Mais l’autorisation d’exploiter était toujours suspendue à un pourvoi en cassation au début du mois.
Pour anticiper risques et conflits d’usages, de nombreuses études sont réalisées. Le SHOM a fait de nouveaux levés qui devraient permettre de mieux évaluer l’environnement des sites propices. Une démarche qui a été présentée par Thierry Garlan lors de l’Atelier – Conférence « Paris Energie Hydrolienne » le 2 février dernier à Paris.
https://www.youtube.com/watch?v=AdpaZVJnes0
Pour le moment, seules s’en sortent les éoliennes flottantes qui bénéficient du retour d’expérience des plates formes pétrolières en mer.. mais quel sera l’impact de la décision de l’AFB si l’avis est négatif, alors que certains sites pilotes sont aussi dans des parcs naturels marins ?
Et l’hydrolien ?
Il semble que l’histoire commence. Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique et solidaire, en visite au salon professionnel « Breizh transition » à Quimper (Finistère) vendredi 17 novembre dernier, a estimé que « les hydroliennes représentent un appoint très important ». Mais, « il est malgré tout prématuré de tirer des conclusions sur une technologie moins avancée que d’autres technologies (éolien offshore, éolien terrestre…)
D’après Ouest France, le ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, a affirmé qu’il lui semblait nécessaire de se faire « une vision d’ensemble sur la répartition entre l’éolien terrestre, l’éolien maritime, les éoliennes flottantes et éventuellement l’hydrolien ».(…)
Le ministre a complété sa déclaration : « Il faut regarder là où l’argent va être le mieux utilisé, là où il va y a voir les meilleurs rentabilités énergétiques et économiques. »
« Je ne conclus pas aujourd’hui que les hydroliennes doivent être en quoi que ce soient entravées mais, on n’a pas autant d’éléments que sur l’éolien offshore que sur les éoliennes flottantes et que sur les éoliennes terrestres ou que sur le solaire parce que l’investissement et la recherche ont été un peu en décalage. »…
Cela explique peut-être la raison d’EDF et de Naval Energies d’accélérer les tests dans la Baie de Fundy au Canada. L’usine en construction à Cherbourg servira dans un premier temps à fabriquer des hydroliennes pour le Japon, puis pour le Canada…, pour le site pilote dans le raz Blanchard… et un jour pour une ou des ferme(s) commerciale(s) en France. Les intervenants de l’Atelier-conférence Paris Energie Hydrolienne que nous avons organisé le 2 février étaient plus optimistes. EcoCinetic, Open Hydro et Sabella se sont résolument tournés vers l’export… avec la conviction que les tests sont dorénavant positifs pour l’éolien fluvial et estuarien et pour le marin.
Points de repère
16/11/2017 – A la veille du Comité Interministériel de la Mer – CIMer, le Premier ministre déclare vouloir une meilleure organisation et « se doter d’une stratégie portuaire globale en France pour mettre fin à une concurrence entre ports où chacun joue sa propre partition de manière désordonnée »… Pour les énergies renouvelables de la mer il déclare engager «une simplification radicale des procédures d’instruction.» opérationnelle d’ici mars 2018.
27/02/2017 – La remise des propositions à la Commission de régulation de l’énergie (CRE) qui feront l’objet pour la première fois en France d’un dialogue concurrentiel, Ségolène Royal est venue apporter un soutien à Frédéric Cuvillier, député-maire de Boulogne-sur-Mer pour le projet de parc éolien en mer de Dunkerque.
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