France – Lundi 14/01/2019 – energiesdelamer.eu. Le baromètre 2018 des énergies renouvelables électriques en France a été présenté jeudi 10 janvier. Si globalement, ce dernier opus reconnaît une montée en puissance des ENR, ses concepteurs et soutiens – FNCCR, Observ’ER et Ademe – ne peuvent que reprendre le triste constat de l’année écoulée sur les énergies marines.

 

Observ ER Barometre Electrique 2018

Comme il s’agit d’un baromètre, les chiffres sont parlants : la puissance installée à fin septembre 2018 en énergies marines s’élève à 263 MW, soit quasiment uniquement la capacité de l’historique équipement français de la Rance. La production équivaut d’ailleurs uniquement à cette usine marémotrice qui date de l’époque gaullienne…

Un chiffre à rapprocher de l’objectif, une fois encore souligné comme « peu ambitieux » présent à ce jour dans la future programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), qui culmine à 2,4 GW en 2023 et entre 4,7 GW et 5,2 GW à l’horizon 2028.

Reste que deux chiffres ,2 650 emplois créés et un chiffre d’affaires de 500 millions d’euros, pour « seulement » 263 MW installés, sont à souligner, montrant que ces énergies continuent d’attirer. Ce chiffre est en effet à comparer à celui enregistré par l’éolien terrestre (14 275 MW pour 17 100 emplois directs dans la filière) ou à celui du solaire (7 050 emplois directs pour 8 766 MW installés).

En effet, l’éolien offshore posé avance, et suite à la renégociation tarifaires des premiers appels d’offres en juin 2018, le Baromètre rappelle que « le nouveau calendrier de mise en service des parcs serait 2021 pour Saint-Nazaire, 2022 pour Fécamp, 2023 pour Courseulles-sur-Mer, Saint-Brieuc et Dieppe-Le Tréport, et 2024 pour Noirmoutier-Ile d’Yeu ».

 

Un timing qui impose de travailler d’arrache-pied dès aujourd’hui. En outre, deux autres projets sont en cours, dont un qui a passé un cap, Dunkerque dont l’appel d’offres est en cours de finalisation dans le cadre du permis enveloppe et l’île d’Oléron, mais qui est toujours en panne.

 

Ce qui permet à Observ’ER de rappeler le peu d’ambition de la PPE, face aux propositions des professionnels du secteur, « qui se situaient entre 4 GW et 6 GW d’ici à fin 2024 ». Et le document de rappeler qu’« au rythme de la PPE, l’éolien en mer ne peut pas trouver son modèle économique ».

 

L’éolien flottant, qui a fait son entrée dans le baromètre en 2018, avec les 2 MW de Floatgen, est également surligné, (mais n’est pas mentionnée l’éolienne flottante Eolink, qui est en cours de révision). « Quatre parcs pilotes d’éoliennes flottantes issus d’un appel d’offres unique lancé en 2015 dans le cadre du programme Investissements d’avenir sont en cours de développement. Leur mise en service est prévue entre fin 2020 et 2021. En 2018, une étape significative a été franchie en France avec la mise en service en septembre de la première éolienne flottante au large du Croisic, sur le site d’expérimentation en mer de l’Ecole centrale de Nantes (SEM- REV, Loire-Atlantique) : l’éolienne Floatgen d’Ideol de 2 MW, en test pour deux ans.

 

La filière espère le lancement d’appels d’offres commerciaux dès l’année prochaine en Bretagne et en Méditerranée. Afin d’éviter les écueils de l’éolien posé, le SER propose d’opérer de manière progressive avec trois fois 250 MW en 2019, puis deux fois 500 MW en 2021, et enfin 1 000 MW en 2023 ».

 

Pour l’hydrolien, malgré « la cascade d’abandons » en 2018, le baromètre rappelle la pugnacité des développeurs de machines français : « La société Sabella a remis à en mer en octobre son hydrolienne D10 dans le courant du Fromveur, après une révision et des vérificiations sur le port de Brest. Ce démonstrateur préindustriel sera ultérieurement remplacé, dans le cadre du projet Phares mené avec Akuo Energy, par deux hydroliennes D12 d’une puissance de 1 à 2 MW.

 

HydroQuest et CMN développent quant à eux un projet de démonstrateur sur le site de Paimpol-Bréhat devant permettre de valider les performances d’HydroQuest Ocean (1 MW) en conditions réelles (installation prévue au printemps 2019). HydroQuest est en outre, et surtout, très présente dans l’hydrolien fluvial» et a inauguré en décembre le site de Caluire avec 4 hydroliennes.

L’énergie thermique des mers et le marémoteur sont en revanche « à l’arrêt », insiste le document, qui signale cependant que des pistes se font jour côté houlomoteur (notamment avec Geps Tecno et HACE) et côté osmotique.

 

Ce qui permet au baromètre de terminer sur un constat plus positif, en indiquant que «malgré les obstacles et le développement lent dans certaines technologies, le secteur des énergies marines affiche déjà un bilan économique intéressant.» 

 

 

 

 

Points de repère

 

09/10/2018 – Hydroquest-Hydrowatt vont installer un parc de quatre hydroliennes fluviales sur le Rhône à Caluire, près de Lyon, pour une durée de 18 ans

 

13/10/2018 – Le navire norvégien, Far Superior en approche du quai QR1 à Brest pour la repose de l’hydrolienne D10 dans le courant du Fromveur, entre le continent et l’ile de Ouessant.


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