France – 25/02/2022 – energiesdelamer.eu. Dans la déclinaison de ses scénarios sur le mix électrique, l’agence de la transition énergétique applique à l’éolien en mer posé, mais également flottant, le même coût du capital que pour les autres technologies matures. Contrairement au nouveau nucléaire.

 

Comme RTE il y a quelques mois, l’Ademe table pour atteindre la neutralité carbone en 2050 sur une forte électrification de l’économie française. Selon les degrés de sobriété et d’efficacité mises en œuvre, cette évolution se traduira par une hausse plus ou moins importante de la demande. De 480 TWh en 2015, elle pourrait passer à 839 TWh dans le scénario d’industrialisation (S4), mais aussi diminuer à 408 TWh dans le scénario S1 « génération frugale ». Dans tous les cas, sa part dans le mix énergétique passerait de 27% aujourd’hui entre 42 et 56% en 2050, et la part des énergies renouvelables s’établirait entre 72% (dans le scénario comptant 10 nouveaux réacteurs EPR2) et 97%.

Si l’Ademe prévoit une sortie du nucléaire dans le cadre de S1, elle a élaboré deux hypothèses distinctes pour S3. Avec une demande de 650 TWh, il correspond au niveau de la SNBC et au scénario median de RTE. L’Ademe envisage d’alléger la pression foncière qu’entraînerait un fort développement du solaire au sol et de l’éolien à terre en recourant soit au nucléaire, soit à l’éolien en mer.

Dans le premier cas, en plus du nucléaire historique et de l’EPR de Flamanville, 6 EPR2 portent la capacité nucléaire globale à environ 20 GW.  Le mix électrique compte également 19 GW d’éolien en mer posé. Dans le second en revanche, pas de nouveau nucléaire, toujours autant d’éolien en mer posé, mais aussi jusqu’à 28 GW de flottant.

 

Les atouts du financement de projets

Mais là où l’Ademe se distingue le plus de RTE, c’est sur le coût de financement des différentes technologies. Alors que le gestionnaire du réseau de transport d’électricité prend comme hypothèses pour ses scénarios un coût de financement unique de 4% aussi bien pour les énergies renouvelables matures que pour le nucléaire, l’Ademe applique un taux de 5,25% aux technologies matures, contre 7,5% pour les autres. Ces dernières comprennent le nouveau nucléaire – « dont la durée de vie accroît encore les incertitudes », précise David Marchal, directeur adjoint de la Direction exécutive de l’expertise et des programmes à l’Ademe – mais aussi les centrales à gaz pour d’autres raisons, les batteries et les installations d’électrolyse. En revanche, l’éolien en mer flottant est traité comme une technologie mature. Pourquoi un tel traitement de faveur alors que pas même une seule éolienne en mer posée ne tourne encore au large des côtes françaises ? Parce que les investisseurs bénéficient d’ores et déjà des retours d’expérience des parcs d’éolien posé installés ailleurs (notamment en Mer du Nord), et peuvent se fonder sur l’évolution des coûts de financement des autres renouvelables au fil du temps pour anticiper sur ceux de l’éolien flottant. Le financement de projets, qui permet aux développeurs d’énergies renouvelables de recourir largement à la dette grâce aux tarifs d’achat, contribue à cette situation.

 

Vigilance sur les terres rares

Autre « feuilleton » présenté par l’Ademe : les matériaux de la transition écologique. En volume, ce sont les véhicules électriques qui en représentent la grande majorité, devant le photovoltaïque au sol et l’éolien terrestre. Les volumes d’acier ou de béton nécessités par les énergies renouvelables ne changent pas fondamentalement pas la donne par rapport au niveau actuel de la demande. Ce sont plutôt le cuivre et l’aluminium, bien qu’ils représentent des volumes très inférieurs, que les constructeurs automobiles devront se soucier, notamment en en favorisant le recyclage. Du côté des « petits matériaux et métaux », ceux dont la consommation annuelle est inférieure à 50  kt par an, il serait également judicieux de sécuriser les approvisionnements et même de rechercher des alternatives pour certaines terres rares entrant dans la composition des éoliennes en mer. Dernier point de vigilance souligné par l’Ademe : les estimations de demande en lithium ou en cobalt, outre qu’elles correspondent à des augmentations exponentielles par rapport aux niveaux actuels, font de la France un consommateur dont la part est sans commune mesure avec son poids dans l’économie mondiale.

Chargeur En cours de chargement…
Logo EAD Cela prend trop de temps ?

Recharger Recharger le document
| Ouvert Ouvrir dans un nouvel onglet

Download [4.13 MB]

POINTS DE REPÈRE


Ne copiez pas l’article, copiez le lien, vous protégez ainsi les droits d’auteur de notre équipe rédactionnelle.


Publicités Google :