France – Jeudi 22/11/2018 – energiesdelamer.eu. HYDROLIEN – Pour l’Ademe, point de salut hors ZNI. La synthèse de l’étude commandée au cabinet Corporate Value Associates (CVA) et financée par le Programme des investissements d’avenir est dorénavant accessible sur le site de l’Ademe.
Dans son étude stratégique sur l’hydrolien marin, réalisée aux mois de mai et juin 2018 et publiée le lundi 19 novembre dernier, l’Ademe ne se montre pas très optimiste sur l’état d’avancement et les perspectives commerciales de la filière. « Un gisement très localisé et relativement limité, une filière dont la maturité technologique reste encore à parfaire […], des coûts en LCOE qui devraient rester au-dessus des 120€/MWh, même avec un développement industriel, […] et une place qui apparaît dans les mix énergétiques des Etats uniquement pour de forts taux d’intégration d’énergies renouvelables ».
Telles sont les conclusions de ce document censé éclairer le gouvernement dans ses choix concernant un éventuel appel d’offres commercial pour cette technologie.
«Au regard du rythme de développement de l’éolien offshore et au vu de la base installée de turbines hydroliennes par pays à date, le passage de l’hydrolien à un stade commercial parait anormal dans le court-terme. À un rythme de développement comparable, il faudrait encore 5 à 8 ans à la filière hydrolienne pour tester, optimiser et améliorer les turbines avant de lancer de vrais appels d’offres commerciaux», juge l’Ademe, qui estime que «même si une bonne partie des verrous techniques ont été résolus, la durée cumulée de test reste très faible et la majorité de la filière considère qu’elle ne peut garantir à date une absence d’avaries durant les premières années d’exploitation.»
Pour autant, «l’intégration de l’hydrolien marin dans les zones isolées type ZNI [zones non-interconnectées, ndlr] est pertinente à court terme avec des LCOE proches de ceux des générateurs diesel et qui sont amenés à décroître au fil des années », veut croire l’agence, qui ajoute que « seuls le Canada (Nouvelle-Ecosse) et les ZNI à l’international pourraient être en mesure de constituer – en l’état des informations disponibles – la base d’un scénario stable à 2030.»
L’étude mentionne un point positif avec «un positionnement compétitif de la filière française qui reste bon relativement aux autres pays, de par notamment la complétude de sa chaine de sous-traitants et l’avancement des acteurs clés tels les turbiniers, les acteurs de la connectique…»
Pour autant, «les éléments de visibilité sur la stratégie long terme et la pertinence de soutenir le développement commercial de la filière ne permettent pas de scénariser une base installée supérieure à 29 MW en 2030», a mentionné l’ADEME.
A noter, que rien n’est désespéré, Nova Innovation (ex Sabella) a été immergée dans le Fromveur en octobre dernier et a ralié le pacte de Narbonne (par Tweet), Guinard vend ses hydroliennes à Madagascar, EcoCinétic se vend en Afrique comme Hydro-Gen, et HydroQuest a ses commandes pour le fluvial grâce à la CNR.
Points de repère
Pour prendre connaissance de la synthèse de l' »Etude stratégique de la filière hydrolien marin » de l’ADEME réalisée par CVA en juin 2018 sur le potentiel de l’hydrolien marin en France et dans le monde. Démonstration de l’intérêt de la filière dans le cas des ZNI (Zones insulaires Non Interconnectées au réseau électrique), du positionnement compétitif de la filière française par rapport aux autres pays, et du besoin de développements afin de se rapprocher de la maturité technologique deux solutions allez sur le site de l’ADEME ou cliquez sur la rubrique Dossiers spéciaux energiesdelamer.eu.
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